un 200ème condamné est innocenté par l’ADN aux Etats-Unis


article de la rubrique Big Brother > biométrie
date de publication : dimanche 17 juin 2007
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Parmi les personnes qui ont été innocentées par un test ADN, certaines étaient condamnées à mort. Un cas célèbre : celui de Earl Washington, libéré le 12 février 2001 après neuf années passées dans le couloir de la mort : il avait avoué en 1982 le viol et le meurtre d’une jeune femme et avait été condamné à la peine capitale bien qu’aucune preuve matérielle n’ait pu être retenue contre lui.


Earl Washington.

Accusé de viol en 1981, Jerry Miller est le 200e Américain innocenté par l’ADN

par Philippe Bolopion, Le Monde du 26 avril 2007

Jerry Miller, 48 ans, a passé plus de la moitié de sa vie en prison. Il est devenu, lundi 23 avril, le 200e condamné américain à être innocenté par des analyses d’ADN depuis 1989. Selon “Innocence Project”, 200 personnes ont passé au total 2 475 années en prison pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. Ils ne représenteraient que « la partie visible de l’iceberg ».

A l’âge de 22 ans, Jerry Miller, un Noir américain, avait été reconnu coupable d’avoir violé une femme de 44 ans dans un parking de Chicago, en septembre 1981. Il avait été identifié sur la base d’un portrait-robot dressé avec l’aide de deux témoins, puis reconnu dans une séance d’identification de suspects. Il avait toujours clamé son innocence, affirmant qu’il regardait la télévision chez lui au moment des faits.

L’analyse ADN - impossible à réaliser à l’époque - d’un échantillon de sperme prélevé sur les vêtements de la victime a innocenté Jerry Miller et permis d’identifier le coupable. « Je veux reprendre ma vie, commencer une vie, avoir une vie », a-t-il déclaré, lundi. En liberté conditionnelle depuis mai 2006, il portait un bracelet électronique et était soumis aux contrôles imposés aux auteurs de crimes sexuels.

Selon Innocent Project, 27 % des 200 personnes innocentées par des tests ADN avaient moins de 21 ans lors des faits. « Le racisme continue à jouer un rôle significatif », affirme l’organisation, selon laquelle 67 % des prisonniers exonérés sont des Noirs américains. 77 % ont été condamnés sur la foi de témoins oculaires, des Blancs identifiant par erreur un Noir dans la plupart des cas. 82 % ont été condamnées pour crimes sexuels, 28 % pour meurtres.

Philippe Bolopion

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