si tu fais pipi au lit, tu seras fiché


article de la rubrique Big Brother > le fichage des jeunes
date de publication : jeudi 23 novembre 2006
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et ... , si tu ne fais pas pipi au lit, tu seras également fiché.

Le dépistage précoce de la délinquance en action.

[Première publication, le 21 nov. 06,
mise à jour, le 23 nov]

L’article L541-1 du code de l’Education prévoit que chaque enfant soit soumis à une visite médicale, au cours de sa sixième année. L’Inspection Académique de Loire Atlantique connaît la loi, elle adresse donc aux parents des enfants de 6 ans (Grande Section) une fiche de renseignements, en leur demandant de répondre à toute une série de questions très précises concernant leurs enfants, en vue de la visite médicale réglementaire.

La lettre d’accompagnement annonce la couleur : « Votre enfant est en Grande Section cette année. Il est important à cet âge de déceler d’éventuels troubles qui pourraient retentir sur ses apprentissages, et/ou son développement. ». Benisti, nous voila !

Voyons les questions posées :

- Votre enfant fait-il pipi au lit ?

- Sait-il lacer ses souliers tout seul ? ...

Quel professionnalisme dans la mise en pratique des recommandations de l’INSERM sur la détection précoce des « troubles comportementaux » censés annoncer un parcours vers la délinquance.

Mais on a beau retourner la fiche dans tous les sens, impossible de trouver la moindre précision concernant l’usage qui sera fait des informations ainsi recueillies.

Si le questionnaire ne va pas plus loin que le médecin scolaire, il aurait été bon de rassurer les parents – ils aiment ça – en le précisant.

En revanche, si les renseignements sont destinés à être rassemblés dans le fichier national des élèves nommé MEDSI [1], les parents auraient dû en être informés !

Notes

[1MEDSI est un « traitement automatisé d’informations nominatives », créé par arrêté le 10 septembre 2001 (référence http://www.education.gouv.fr/botext...).
En voici l’article 5 :

Article 5 - En application de l’article 40, alinéa 2, du code de procédure pénale, le médecin de l’éducation nationale est tenu, dans l’exercice de ses fonctions, de signaler, sans délai au procureur de la République, la connaissance d’un crime ou d’un délit, notamment en cas constatation de coups, d’abus sexuels, d’usage de stupéfiants et de maltraitance d’un enfant.
L’assistante sociale est également informée pour les mêmes types d’infraction ou de délit, ainsi qu’en cas d’usage excessif de tranquillisants, d’absentéisme, d’abus d’alcool, des difficultés familiales ou relationnelles et d’absence de ressources des responsables légaux.

Mais cet article 5, précurseur de la loi de « prévention de la délinquance », avait été supprimé par un arrêté du 20 février 2002 (Référence http://www.admi.net/jo/20020228/MEN...) ... ouf !


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