roms et gens du voyage : discriminations dans le Var


article  communiqué de la section de Toulon de la LDH  de la rubrique roms et gens du voyage > gens du voyage dans le Var
date de publication : mardi 22 janvier 2013
version imprimable : imprimer


“Roms”, “Gens du voyage” ... les deux expressions sont souvent considérées comme synonymes, alors qu’il n’en est rien ! Certes, elles désignent deux catégories de personnes victimes de discriminations, mais qui sont confrontées à des situations profondément différentes. Certains des problèmes qui se posent dans l’agglomération toulonnaise le montrent. C’est l’occasion de tenter d’en faire une brève synthèse : d’un côté des Gens du voyage, de l’autre des Roms en provenance de l’ex-Yougoslavie.

Vous trouverez des compléments à la suite du communiqué de la section de Toulon de la LDH.


Communiqué de la section de Toulon de la LDH

Roms et Gens du voyage dans le Var

Les Gens du voyage (GDV) sont des personnes, sédentaires ou mobiles, qui vivent en caravanes. De nationalité française pour la plupart, ils constituent une population distincte de celle des Roms, venus principalement d’Europe centrale et orientale. Les GDV sont soumis à un statut juridique spécifique, discriminatoire à certains égards, tandis que les Roms relèvent de la législation sur les étrangers (Ceseda).

L’une des principales difficultés rencontrées par les GDV est le logement. La loi Besson fait obligation aux communes de plus de 5000 habitants ou aux intercommunalités d’organiser leur accueil. Comme chaque département le Var a adopté – le 17 avril 2003 – un schéma départemental pour l’accueil des GDV qui a fait l’objet d’un bilan le 15 octobre 2012 :

  • alors que les besoins du département avaient été évalués à 17 aires d’accueil – pour des séjours ne dépassant pas deux mois – offrant un total de 440 emplacements, il n’en existe aujourd’hui que 4 (Brignoles, Le Luc, La Farlède et Six-Fours) avec 112 emplacements ;
  • une seule aire de grand passage a été réalisée à Fréjus alors qu’il en faudrait 6 ou 7.

Une lacune importante du schéma départemental du Var : il ne prévoit pas d’emplacement spécifique pour les GDV sédentarisés. D’où le problème de La Chaberte (La Garde), où une soixantaine de personnes dont 15 enfants scolarisés sont installées sur un terrain appartenant à TPM. L’agglomération veut récupérer le site pour y aménager une zone artisanale et une aire d’accueil de 20 emplacements. Les occupants actuels demandent à être relogés d’une façon qui leur permette de continuer à vivre en caravanes, alors que TPM leur propose des appartements…

Les Roms qui étaient installés le long de la voie ferrée au pied de la cité Berthe à La Seyne sont dans une situation tout à fait différente. Il s’agit de 14 familles roms, soit environ 70 personnes dont 30 enfants, victimes de maltraitances en Bosnie, ou en Serbie pour 2 d’entre elles. Selon les réglementations internationales, la France est tenue de recevoir ces demandeurs d’asile dans des conditions décentes.

Un collectif a alerté, par un courrier daté du 31 octobre 2012, l’ensemble des élus de l’agglomération sur la situation de grande détresse de ces familles, mais aucune municipalité, aucune administration n’a répondu en proposant un hébergement.

La tension est montée. Plusieurs bagarres nocturnes ont eu lieu fin décembre. Il a fallu des blessés, des caravanes caillassées, pour que la situation soit enfin prise en compte : le 2 janvier, grâce à l’association Sichem, les familles n’ont pas dormi dans la rue. Depuis le 7 janvier, les 7 familles (23 personnes) dont les demandes d’asile sont en cours d’examen, sont hébergées dans l’ancien hôpital Clemenceau de La Garde. Mais rien pour les autres ! Les caravanes, placées dans un lieu mal surveillé, ont été rapidement pillées …

Reste une dernière population qui vit parmi nous : les Roms roumains qui survivent en faisant « la manche ».

Tout cela se passe en 2013, dans l’agglomération toulonnaise, où le mot le plus souvent prononcé au moment des vœux a été celui de solidarité !

Toulon, le 21 janvier 2013

Références


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP