La prison ne peut être un lieu de soin. Pourtant, les détenus souffrant de troubles psychiques représenteraient un quart de la population carcérale.
« On peut juger du degré de civilisation d’une société en entrant dans ses prisons » [Dostoïevski]
Alors que la surpopulation chronique des établissements pénitentiaires en France, a atteint en juillet 2018, un nouveau record avec 70 710 personnes incarcérées, les malades mentaux représenteraient un quart de la population carcérale. Nombre d’entre eux n’auraient rien à faire en prison !
Une question d’économie ? :
Le docteur Fadi Meroueh, chef de service de l’unité sanitaire d’une maison d’arrêt de l’Hérault témoigne : pour lui, la division par cinq du nombre de lits de psychiatrie en quarante ans (de 170 000 à 35 000 en 2015) « correspond à l’augmentation de ces mêmes patients en prison », sachant, rappelle-t-il, « qu’un malade mental coûte 110 euros par jour en prison et 500 euros par jour à l’hôpital ».
Frénésie sécuritaire ? :
Pour le sociologue Sébastien Saetta, membre de l’Observatoire international des prisons (OIP), cet afflux de malades mentaux en prison s’explique aussi par une « frénésie sécuritaire » de la justice pénale, devenue « centre de gravité d’un contrôle social ».
« Les malades mentaux, souvent dans des situations de fragilité sociale, peuvent vociférer, outrager, consommer des stupéfiants ou conduire en état d’alcoolémie et, partant, se retrouver enfermés."
Une expérimentation très attendue :
À Marseille, Médecins du Monde doit lancer, en 2019, un programme expérimental inspiré du Québec, qui proposera à des malades psychiques sans-abris un accompagnement sanitaire et social pour éviter l’incarcération." [1]
[1] Lire l’article dans sa totalité sur https://www.letelegramme.fr/france/prisons-pourquoi-autant-de-malades-mentaux-27-07-2018-12038665.php