s’il vous plait, régularisez les sans-papiers


article de la rubrique international > Hors Europe
date de publication : jeudi 7 mai 2020
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Le 12 avril, 104 parlementaires demandaient la régularisation des sans-papiers. Le 7 mai, ils sont plus de 200 à demander dans une tribune la régularisation pérenne des sans-papiers.


07-05-2020 : " « Il est temps de repenser nos sociétés pour qu’elles soient plus solidaires et plus respectueuses des droits humains » : ainsi concluait lundi 13 avril 2020 Monsieur le Président de la république Emmanuel Macron. Nous lui demandons de traduire ses mots en actes. À l’heure où cette crise sanitaire met entre parenthèse une part de nos libertés, donnons nous les moyens de faire primer l’égalité et la fraternité."

Organisations signataires : ANVITA - Association Nationale des Villes et Territoires _ Accueillants Emmaüs International _ CCFD-Terre Solidaire _ Médecin du Monde _ La Cimade _ LDH - Ligue des Droits de l’Homme _ GRDR Migration-Citoyenneté-Développement _ OCU - Organisation pour une Citoyenneté Universelle _ Mouvement Utopia _ CISPM – Coalition Internationale des Sans Papiers, Migrant·es _ Union Juive Française pour la Paix - UJFP _ SAF - Syndicat des Avocats de France
FSU – Fédération Syndicale Unitaire _ Le Group’ Consultants mutualisés - Experts du Secteur Solidaire _ LIMBO _ CSP 75 – Coordination 75 des Sans Papiers _ Communauté d’Emmaüs Bourges _ Association de Veille Écologique et Citoyenne - AVEC Nantes _Collectif AMIE (Accompagnement mineurEs isoléEs étrangerEs)
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Le Portugal a régularisé les sans papiers le 28 mars 2020 - le 12 avril, 104 parlementaires écrivent à Edouard Philippe pour réclamer la régularisation des sans-papiers .

Voici leur lettre :

"Monsieur le Premier Ministre, dans le cadre des mesures d’urgence pour lutter contre le COVID-19 le gouvernement portugais a promulgué le samedi 28 mars différentes mesures d’ordre humanitaire, sanitaire et financier, dont la régularisation provisoire de tous les immigrés qui avaient introduit une demande afin d’obtenir les mêmes droits que les citoyens portugais pour l’accès aux soins et les aides financières. C’est une mesure de salubrité publique qui protège tous les habitants du Portugal.

Nous avons déjà alerté plusieurs fois le gouvernement sur la situation dramatique des sans-papiers et des sans-abris. La gravité de la crise sanitaire rend encore plus cruciale la prise en compte de leurs conditions de vie et de celles de leurs enfants. Nous demandons solennellement au gouvernement français de prendre les mêmes mesures que le gouvernement portugais. La catastrophe sanitaire que nous subissons nous oblige à agir avec responsabilité et sans délai, comme nos amis Portugais l’ont fait. Il en va, dans un premier temps, du devoir d’une société solidaire en temps de crise vis-à-vis de chacune et chacun, quelle que soit sa condition.
Cette régularisation permettrait aux enfants scolarisés de ne pas être encore davantage exclus du système scolaire

Cette régularisation permettra en outre d’améliorer la gestion de la crise sanitaire, en nous assurant que les personnes qui sont dans une situation qui ne leur permet pas d’accéder aux soins, voire qui sont hors des réseaux d’entraide, puissent être prises en charge au plus tôt en cas de maladie. Conformément à la stratégie définie par le gouvernement, nous ralentirons ainsi la diffusion du virus COVID-19 : en leur permettant de circuler sans crainte (dans les limites des déplacements dérogatoires autorisés) puisque possesseurs de documents ad ’hoc nous pourrons aussi prendre en charge au plus tôt ceux qui seraient malades et éviter un aggravement de leur santé, lequel entraînerait une hospitalisation lourde et longue encombrant de facto les hôpitaux.

Selon les recommandations de l’OMS, "les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour protéger les droits et la santé de chacun. La protection des droits et de la santé de tous permettra en réalité de contrôler la propagation du virus".
En outre, dans le cadre de la continuité pédagogique mise en place par le gouvernement, cette régularisation permettrait aux enfants scolarisés de ne pas être encore davantage exclus du système scolaire. Enfin, en abordant la question des sans-papiers nous souhaitons également que soient pris en compte, par une approche adaptée à cette population, les mineurs isolés étrangers dont la responsabilité incombe aux départements.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’expression de nos salutations les plus respectueuses." [2]


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