pour rester chez soi, encore faut-il avoir un chez soi !


article de la rubrique droits de l’Homme > la LDH
date de publication : vendredi 20 mars 2020
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Comment est-on confiné quand on est sans domicile ? La LDH est signataire de la pétition qui demande que les sans domicile fixe, les mineurs isolés, les familles et personnes exilées, ne soient pas oubliés. Signez la pétition.


Communiqué de la LDH Toulon le 19 mars 2020 [2]

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Communiqué de personnes venant en aide aux plus démunis, Toulon, le 20 mars 2020 :

"Dehors du 1er janvier au 31 décembre, qu’il fasse beau, qu’il pleuve, qu’il fasse froid, qu’il fasse trop chaud.

Dehors où le simple quotidien devient une épreuve. Trouver de l’eau pour boire, se laver, avoir accès à des sanitaires, rester présentable, être pudique.

Dehors où l’on doit oublier sa fierté et être obligé de demander, où l’on doit attendre une maraude pour manger, attendre une maraude pour parler, pour échanger, pour raconter

Dehors à rien faire, à ne vivre que dans ses rêves, à regarder les autres vivre

Dehors où l’on peut être malade, sans se plaindre, à espérer que la maraude du soir saura voir, saura comprendre, que l’on a besoin d’aide, que l’on a besoin de soins……

Aujourd’hui, elle, lui, eux, sont toujours dehors ….

Rien n’a changé alors pour eux direz-vous …. !!

Tout a changé au contraire ; plus de maraude, plus de nourritures, plus d’eau pour se désaltérer, plus de lien avec les commerçants pour charger un téléphone, plus d’accès aux sanitaires que certains laissent accessibles ….et personne dans les rues, plus de vie à envier, plus de rêves, seulement cette angoisse qui fait si mal, ce miroir invisible qui fait exploser en plein visage cette « non vie » que l’on a quand on a plus rien, quand on est dehors …

Il y a urgence, La France compte ses victimes du Covid 19. Comment allons-nous compter les « morts de la rue » ?

Cette épidémie est terrible, la rue aussi. N’oublions personne.

Il y a urgence à mettre en place des structures de soins, des structures d’accueil, de ne pas isoler, de ne pas oublier.

En quelques heures la France a été capable de réagir face à une pandémie mondiale. Quelques minutes devraient suffire alors pour ne pas oublier et réagir pour elle, lui, eux …. qui vivent dehors."

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Lettre ouverte de La Cimade (20-03-2020) :

"La Cimade a rapidement répondu à la gravité de la situation en demandant au Gouvernement l’adoption de plusieurs solutions d’urgence en lien avec la propagation du virus.

Avec nos partenaires de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers, nous avons demandé la libération immédiate de toutes les personnes enfermées en rétention ou en zone d’attente, lieux où les conditions sanitaires ne sont aucunement assurées.

Une lettre ouverte inter-associative parue le 17 mars, rappelle que plus de 3 500 personnes sont aujourd’hui à la rue, en demande d’asile ou non, en région Ile-de-France, sans accès à un hébergement ni à un accompagnement médico-social. Les institutions ont la responsabilité de protéger toutes ces personnes. (...) Les 500 personnes migrantes sur le campement d’Aubervilliers qui vivaient dans des conditions déplorables ont été évacuées. Dans quelles conditions et avec quelles précautions sanitaires et d’hébergement pérenne ?"


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