En 1936, le port du foulard était interdit en Iran. En 2017, après de nombreuses années où le voile fut imposé, les femmes Iraniennes osent laisser tomber le foulard sur leurs épaules. Les Saoudiennes ont acquis, elles, de nombreux droits ces dernières années.
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Les femmes servent de baromètre :
"Influencé par la politique "moderniste" d’Ataturk, Reza Chah Pahlavi, interdit le port du foulard, en 1936, dans un pays profondément religieux. "Les policiers étaient chargés de dévoiler les femmes qui se promenaient couvertes dans l’espace public. Les fonctionnaires devaient se rendre aux cérémonies officielles en compagnie de leurs épouses dévoilées.
Après son abdication forcée au profit de son fils sous la pression des puissances occidentales qui soupçonnaient sa trop grande proximité avec l’Allemagne nazie, l’interdiction du foulard dans l’espace public n’est plus appliquée. Mais elle est maintenue dans l’administration.
Quelques mois après la révolution islamique de 1979, la loi iranienne impose le port du tchador ou du voile. Pour autant, à la veille de la révolution, seule une minorité de femmes, principalement dans les classes aisées, se promenait sans voile.(...)
Le foulard sert souvent de baromètre de la vie politique. Avec l’assouplissement du régime sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005), les contrôles de la police des moeurs se relâchent. Mais au lendemain de son élection en 2005, son successeur Mahmoud Ahmadinejad se sent obligé de donner des gages à sa base et à ses parrains ultraconservateurs. Les patrouilles qui sanctionnent les femmes dont les mèches de cheveux dépassent trop du foulard se multiplient.
Les femmes mal voilées risquent des coups de fouet. Les contrevenantes sont embarquées au poste et libérées contre une amende." [2]
En décembre 2017, la température redescend :
1 - En IRAN :
Depuis cette date, "la police iranienne adopte une approche plus souple avec ceux qui contreviennent aux lois islamiques, en privilégiant l’éducation au châtiment", a annoncé mercredi dernier le chef de la police de Téhéran Hossein Rahimi.
« Ceux qui ne respectent pas les codes islamiques » ne seront plus placés en centres de détention et n’auront pas de casier judiciaire, a affirmé Le chef de la police de la capitale iranienne.
La police va leur donner des cours de formation. 7 900 personnes ont déjà suivi ces formations », a précisé le chef de la police de Téhéran qui a pris ses fonctions en août dernier.
Cette déclaration intervient alors que le prédécesseur du général Rahimi avait affirmé que 7 000 indicateurs en civil allaient patrouiller dans les rues de Téhéran pour lutter contre « l’immoralité », notamment le « mauvais port » du voile.
Le port du voile est obligatoire en Iran pour les femmes, qu’elles soient iraniennes ou étrangères, et quelle que soit leur confession, depuis la révolution islamique de 1979.
Mais, ces dernières années, on a assisté à un relâchement de la tenue vestimentaire des femmes. Dans les rues de la capitale et des grandes villes de province, on peut voir des femmes au volant ayant laissé tomber leur foulard sur les épaules. On peut également croiser des passantes portant des vestes ou des manteaux très courts et moulant avec des petits foulards qui laissent dépasser largement leur chevelure." [3]
2 - En ARABIE-SAOUDITE :
"Les autorités saoudiennes viennent de concéder aux femmes le droit de devenir chefs d’entreprises, sans avoir besoin du consentement d’un tuteur, afin de stimuler les investissements dans le royaume et de booster le taux de participation des femmes à la force de travail (...) selon le journal émirati Khaleej Times.
Pour rappel, les Saoudiennes ont acquis de nombreux autres droits ces cinq dernières années. Celui de voter et d’être éligible en 2013. Le droit d’aller dans les salles de cinéma et les stades en 2016. Elles peuvent conduire une voiture, une moto et un camion depuis 2017. Et enfin le droit de travailler dans la restauration en 2018.
Cependant, malgré toutes ces évolutions, le taux de chômage des femmes saoudiennes s’élève à 33%, tandis que celui de la population active est de 12%, a fait savoir le quotidien Khaleej Times.
S’ajoute à cela le fait que les femmes n’ont toujours pas le droit de se marier, divorcer, ouvrir un compte bancaire, trouver un emploi ou être opérées sans l’accord de leurs tuteurs masculins, qui peuvent être, si le père est mort ou absent, le mari, un parent de sexe masculin, un frère, ou même, parfois, un fils.
Les Saoudiennes sont aussi lésées devant la Justice, puisque le témoignage d’un homme vaut autant que celui de deux femmes. Quant aux héritages, en vertu de la loi islamique, la part d’une fille correspond à la moitié de l’héritage d’un fils." [4]
[1] photo empruntée au web/Fb
[2] https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/iran-5-choses-a-savoir-sur-le-foulard-islamique_1543795.html - Catherine Gouëset, publié le 16/05/2014