lettre ouverte aux maires de l’agglomération toulonnaise


article de la rubrique droits sociaux > logement
date de publication : samedi 30 septembre 2006
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Nous nous adressons aux maires des communes de l’agglomération toulonnaise, auxquelles la loi SRU s’applique et qui sont encore loin de satisfaire aux obligations fixées par cette loi.

Deux articles de ce site vous donneront des précisions : un bilan sur le logement social dans le Var et des données chiffrées.


Messieurs les maires,

de [1]

Bandol,
Le Beausset,
La Cadière,
Carqueiranne,
Le Castellet,
La Farlède,
Hyères,
Ollioules,
Le Pradet
Saint Cyr,
Sanary,
Six-Fours,
Solliès-Pont,
Solliès-Toucas,
Toulon,
La Valette,
Saint-Mandrier.

Vous êtes les premiers magistrats municipaux. Vous êtes les détenteurs de l’autorité locale. Et vous êtes aussi, dans une certaine mesure, les représentants du pouvoir central dans vos communes.

Alors permettez-nous de nous étonner des libertés que vous prenez avec la loi SRU, loi Solidarité et Renouveau Urbains, faut-il le rappeler. Sans doute à force d’utiliser des sigles perd-on la signification des mots. Surtout dans ce cas où les mots sont précis : Solidarité et Renouveau ! Ils ne paraissent pas vous concerner.
Comme si cette loi ne vous concernait pas !
Nous ne permettons pas de vous rappeler votre devoir d’élu. Mais, ne pensez-vous pas que votre attitude est un peu à courte vue et met en cause l’avenir de votre commune ?
Vous faites comme si votre attention se détournait, par commodité. Cette loi vous inquiète ou ne répond pas à ce que, vous, vous estimez être les intérêts de votre municipalité ?
À ce compte, on peut aller très loin. Et l’intérêt particulier peut très vite prendre le pas sur l’intérêt général.

Que fait, par exemple, M. le Maire de Sanary ? Nous prenons cet exemple à dessein car M. Ferdinand Bernhard pousse les choses jusqu’à leur caricature.
Il conteste la loi et le seuil de 20 % de logement social imposé. Il assure suivre ainsi une « démarche réaliste et responsable » [2].
Autrement dit M. Ferdinand Bernhard se met délibérément hors la loi parce qu’il en a décidé ainsi, et qu’il estime qu’il a, lui seul, une « démarche réaliste et responsable ».
A-t-il sollicité du Préfet du Var une quelconque dérogation. Non !
M. le Maire de Sanary veut conserver son « petit paradis ». Ceux qui ne peuvent y accéder n’ont qu’à aller voir ailleurs.
On peut d’ailleurs s’étonner que M. le Préfet se soit contenté jusqu’à ce jour de rappels à l’ordre. Ne devrait-il pas faire un rappel à la loi et traduire M. le Maire de Sanary devant le Tribunal administratif ?

Si vous partagez le point de vue de M. Ferdinand Bernhard, Messieurs les Maires, si vous vous refusez à appliquer la loi SRU par peur des désagréments qu’elle peut vous apporter dans l’immédiat, sachez bien que vous tournez le dos à l’avenir.
Mais sachez aussi qu’appliquer cette loi, pour paraphraser Michelet, « c’est exister, c’est vivre ». Et après tout, c’est tout simplement faire votre devoir de maire, mais aussi de simple citoyen en respectant la loi, fût-elle de Solidarité et de Renouveau Urbains.

J.V. pour la section de Toulon de la LDH

... chez nous le HLM ne pousse pas (Pessin, <i>Le Monde</i> du 13 octobre 2005)

Notes

[1Les seules communes qui satisfont déjà aux préconisations de la loi SRU sont La Garde et La Seyne - rappelons qu’elles ont été longtemps gérées par des équipes de gauche.


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