les élus varois et la venue d’Abdelaziz Bouteflika


article de la rubrique Toulon, le Var > d’une rive à l’autre
date de publication : lundi 9 août 2004
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Tous les députés du Var ont signé la lettre ouverte adressée au ministre français des affaires étrangères dans laquelle on peut notamment lire "Les anciens combattants et les rapatriés d’Algérie s’indignent de cette invitation de la France qui représente une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer la France et que Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA a toujours ignorés, voire bafoués."


Polémique autour de la venue de M. Abdelaziz Bouteflika

Deux députés varois, Geneviève Lévy et Philippe Vitel, contestent l’invitation faite au président algérien

Invité à bord du Charles-de-Gaulle avec vingt et un autres chefs d’État, le président algérien Abdelaziz Bouteflika n’est pas forcément le bienvenu pour tout le monde.

Hier, dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, une quarantaine de députés UMP se sont élevés contre l’annonce de sa venue pour la commémoration du Débarquement en Provence.

Ils demandent que le président algérien annonce " un certain nombre de mesures très attendues par les rapatriés d’Algérie, notamment harkis ", dont la libre circulation des harkis, la coopération sur le sort des disparus et la reconnaissance de la violation des accords d’Evian. A l’initiative de ce texte, se trouve notamment la députée varoise Geneviève Levy, accompagnée de son collègue Philippe Vitel. Les deux parlementaires toulonnais, confrontés au mécontentement de la communauté harkie dans le Var, jugent cette visite inopportune en l’état. Mme Lévy souhaitait initialement poser une " question écrite au ministre des Affaires étrangères " puis a convenu qu’une lettre ouverte serait " plus directe comme interpellation ".

Pour la députée varoise, " des annonces, des mesures sont attendues. Si on reçoit le président algérien, ce serait normal, au moins, quon saisisse l’occasion pour avoir des réponses ".

"Cette visite me gêne " poursuit-elle, " car les choses n’ont pas été réglées en amont. Aujourd’hui, si on veut opérer un rapprochement entre nos deux pays, il est nécessaire de rappeler tout ce quil reste comme gros points d’interrogation ".

De son côté, Philippe Vitel se veut " un peu plus souple que le texte publié ", lequel voit dans cette visite " une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer la France et que M. Abdelaziz Bouteflika a toujours ignorés, voire bafoués ". " Nous attendons en fait qu’il s’exprime de façon positive dans le sens des harkis " explique-t-il, " que le président algérien profite de cette invitation pour faire des déclarations attendues en ce sens. Alors, dans ce cadre, nous serons heureux de l’accueillir".

Lilian Renard [Var-Matin du 21 juillet 2004]

Bruno Maranzana, conseiller général PS du Var, s’est déclaré scandalisé que la présence du président algérien Abdelazziz Bouteflika aux cérémoniees du 60-ème anniversaire du débarquement puisse être considérée par les parlementaires UMP « comme une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour la liberté ».

Les deux députés « n’ignorent pas que si la Provence a été libérée, c’est aussi au prix des milliers de vie de combattants d’Afrique » poursuit l’élu socialiste, « aujourd’hui les Algériens sont un peuple souverain et se sont donné un président de la République. Dois-je rappeler que la guerre entre nos deux peuples a pris fin ? Ne doit-on pas faire œuvre aujourd’hui de réconciliation, comme nous l’avons fait en invitant M. Schröder aux cérémonies du 6 juin. »

[Var Matin, le 23 juillet 2004]


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