L’évêque de Toulon se fait remarquer une fois de plus par une déclaration politique partisane. Il est coutumier du fait. Il avait manifesté dès novembre 2006 ses réserves devant le Téléthon — voyez notre article « le Var, terre d’élection des traditionalistes catholiques ».
Plus récemment, en novembre 2015, il avait invité Marion Maréchal le Pen à son université d’été. L’invitation avait provoqué des remous chez les chrétiens qui estiment la doctrine du FN incompatible avec l’Évangile : lire l’article que Le Monde lui a consacré en novembre 2015 : Dominique Rey, évêque de Toulon.
Comment diable interpréter les conseils qu’il adresse publiquement aux Françaises et Français pour le second tour de l’élection présidentielle de 2017 ? Ci-dessous, la video mise en ligne sur le site de l’Observatoire Sociopolitique du diocèse — OSP — suivie du verbatim de la déclaration du prélat.
Le 29 avril 2017
Nous sommes appelés à collaborer loyalement avec les institutions. L’exercice du droit de vote en fait partie. Mais il y a une limite. Si en conscience nous trouvons tous les choix offerts sont profondément mauvais, on peut s’abstenir de voter ou voter blanc.
Votez en conscience ! Tout un chacun doit voter avec sa conscience, aidée par la vertu de prudence. Un catholique n’est pas un militant embrigadé. Tous les catholiques ne votent pas de la même façon. Mais ils recherchent tous la même Vérité. Nous n’obéissons pas aux exclusives de la médiacratie ou aux consignes du prêt-à-penser. Être catholique n’est pas politiquement neutre.
D’abord en priant. La prière nous aide à discerner. Ensuite il y a des principes pour réfléchir. D’abord, il faut considérer tout le programme de chaque candidat. Pas simplement une seule mesure. Que ce soit positif ou négatif, ce n’est pas assez pour adhérer ou rejeter. Ensuite en prenant les critères que donne l’Eglise. A la demande de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger avait donné des points non-négociables. Si vous jugez qu’un candidat contredit gravement un de ces points, alors il faut le disqualifier.
Dans sa note doctrinale de 2002, le cardinal Ratzinger a donné une liste claire. Je vous les donne par ordre d’apparition. (1) Le caractère intangible de la vie humaine. Nous refusons donc l’euthanasie ou une aggravation de l’avortement. (2) La promotion de la famille fondée sur le mariage de deux personnes de sexe différent et la filiation biologique. On ne peut pas accepter la PMA ou la GPA. (3) La liberté d’éducation et le rôle premier des parents. (4) le refus des formes modernes d’esclavage, telles que la drogue. (5) La liberté religieuse. C’est le refus d’un laïcisme sectaire et de la dictature du relativisme. (6) Une économie au service de l’homme. Les ouvriers ou les salariés ne doivent pas être les victimes d’une économie financiarisée et déconnectée du réel qui licencie et délocalise massivement. (7) La recherche de la paix, surtout dans les relations extérieures.
Naturellement oui ! La doctrine sociale de l’Eglise est très riches. En dehors du cadre des points non-négociables, l’Eglise a une parole forte sur l’Europe, les racines chrétiennes de notre culture ou les migrations.
On ne doit pas perdre de vue que notre pays est en souffrance. Les chrétiens doivent participer à sa reconstruction. Ils doivent l’orienter sur les bases solides et universelles que contient l’Evangile. Dans les débats qui nous animent, soyons artisans d’unité. Le concile Vatican II nous rappelle que « personne n’a le droit de revendiquer d’une manière exclusive pour son opinion l’autorité de l’Eglise. »
Pour approfondir : http://www.vatican.va/roman_curia/con...
Pour aller plus loin, lire sur MEDIAS-PRESSE.INFO, l’article « Ces évêques et prêtres qui rompent le Front républicain, Mgr Rey en tête » : http://www.medias-presse.info/ces-e...