les "Artisans de la paix" à Bayonne, le 8 avril 2017


article de la rubrique démocratie > coups de gueule
date de publication : mercredi 12 avril 2017
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Le désarmement décidé par l’ETA, est au coeur d’un processus de paix. Il doit permettre d’autres pas décisifs dans un scénario global de réconciliation. Il permet d’avancer sur les autres dossiers essentiels : victimes, prisonniers…


Le 8 avril 2017, les Artisans de la paix ont permis d’aller jusqu’au bout d’un processus qui concerne les victimes, les détenus ou la vérité sur ce qui s’est passé. A l’issue de cette journée, un meeting a réuni 20 000 personnes à Bayonne, au cours duquel a été lu par Michel Tubiana, en français, et par Michel Berhocoirigoin, en basque, la déclaration ci-dessous (extraits) :

« Enfin, nous y sommes ! Il y a six ans que l’ETA a cessé définitivement la lutte armée. Cette décision politique signifie qu’il a fait le choix de s’inscrire dans le débat démocratique en excluant tout recours à la violence.

On le sait, faire la paix est plus difficile, beaucoup plus difficile, que de faire la guerre. Ce qui n’était pas imaginable, c’est que cette volonté de paix se heurte au refus des Etats espagnol et français d’entendre cette voix. Comme si le mot paix était devenu tabou.

Désarmer, désarmer sans conditions préalables, désarmer de manière coordonnée, c’est marquer un point de rupture entre le passé et l’avenir, c’est signifier que l’instant du désarmement porte en lui plus que la sécurité que procure cet acte de confiance, c’est proclamer que l’intelligence prime sur la force. (...)

Le désarmement devrait donc être une bonne nouvelle pour tous, y compris pour la France et l’Espagne, mais paradoxalement elles ne l’ont pas entendu ainsi…

Devant une situation de blocage de plus en plus périlleuse et inquiétante, nous avons décidé de prendre nos responsabilités de citoyens et de citoyennes en lançant le début du processus le 16 décembre 2016 à Louhoussoa. Là encore, il nous fût répondu par le déni et la force. Mais, très vite, la nuit même et le lendemain, ce sont des milliers de personnes, simples citoyens, militants, élus de toutes étiquettes qui sont venus crier leur refus de voir se poursuivre cette politique de l’absurde, cet immobilisme de la pensée qui fige les peines et les rancœurs sans rien proposer pour les dépasser.

Et c’est grâce à ce soutien, à votre soutien, que nous avons pu continuer à avancer au point d’arriver là où nous voulions aller, jusqu’au bout du processus de désarmement, et nous y sommes.

L’essentiel est là : aujourd’hui, le 8 avril 2017, l’ETA est désarmé !

Prenons la mesure de l’évènement. Il y aura un avant et un après 8 avril comme il y a déjà eu un avant et un après la conférence d’Aiete. Mais, si le désarmement permet la paix, ce n’est pas encore la paix. (...)

Nous appelons à construire ce processus et à en définir les méthodes. Nous savons les difficultés de ce projet. Nous savons aussi qu’il n’y a pas d’autres alternatives. A nous de construire, ensemble, la paix à laquelle nous aspirons. »

(Lire le Manifeste intégral : [1]


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