le maire FN de Cogolin présente sur facebook la démolition d’un camp de roms


article communiqué des sections LDH de Toulon et Draguignan  de la rubrique roms et gens du voyage > gens du voyage dans le Var
date de publication : lundi 18 avril 2016
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Marc-Etienne Lansade maire FN de Cogolin (Var) se félicite dans une vidéo postée sur Facebook d’avoir permis la démolition rapide d’un camp de Roms, opération qu’il commente devant les bulldozers.

Compléments :

  • Une visite au site du collectif cogolinois Place publique. On y parle de Lansade (pas que !)
[Mis en ligne le 15 avril 2016, mis à jour le 18]



Communiqué commun des sections LDH de Draguignan et de Toulon

Quand la bêtise le dispute à l’ignominie

Comment ne pas évoquer la bêtise quand une personne commettant un acte odieux diffuse le film la mettant en scène sur son Facebook ? Et pourtant, hier un édile, fier d’avoir fait détruire les abris sommaires de familles Roms, poste les images sur son site et s’enorgueillit d’avoir fait procéder à cette démolition.

Cela pourrait prêter à sourire cette histoire d’un élu qui en manque de réalisations concrètes à faire valoir auprès de ses administrés se trouve réduit à communiquer sur un champ d’ordures …. Pour faire bon poids, dans la vidéo où il se promeut, il y va de quelques insultes, se pinçant les narines à l’idée de ces gens dont il ne doute pas qu’ils soient sales en plus d’être des voleurs.

On a bien compris que depuis mai 2015, date à laquelle il semble que des familles sans logement se soient installées sur le terrain en question, la municipalité n’a rien fait pour les aider à avoir un environnement sanitaire minimum. Ici, la fierté ne tient pas au fait qu’on se soit dressé pour faire respecter les droits humains ; au contraire, on se rengorge d’avoir chassé des femmes et des enfants et d’avoir su les repousser loin de sa ville.

Le message délivré dans cette vidéo est aussi simpliste qu’il est sordide et il n’est pas sans rappeler de sinistre mémoire, certains « nettoyages ethniques » qui fondent pour des siècles et des siècles le déshonneur de ceux qui y ont contribué.

Souhaitant que les propos tenus à l’encontre des familles Roms soient sanctionnés et que les propositions de relogement qui ont pu leur être faites soient rendues publiques afin que soit connu leur devenir après la démolition de leurs pauvres masures, il nous revient de laisser place à ceux qui ont commenté la vidéo par ces mots : « Une honte de se vanter sur les réseaux sociaux de l’expulsion de pauvres gens juste pour faire une guerre de gamins entre hommes politiques. Où est votre éthique ? »

Toulon, Draguignan, le 14 avril 2016

La présidente de la section de Toulon
Le président de la section de Draguignan



Le maire FN de Cogolin, Marc-Etienne Lansade, a publié une vidéo, dans laquelle il commente l’opération de démolition d’un camp de Roms à laquelle ont procédé ses services dans la matinée de ce mercredi.

Les propriétaires et la Ville avaient mené une action commune devant la justice pour obtenir la démolition de ce camp, situé en partie sur une parcelle agricole, privée, et un terrain communal. Jusqu’à 80 personnes l’ont habité depuis son installation il y a un an. Il était désert lors de la destruction ce mercredi matin.

Visiblement très satisfait de la rapidité avec laquelle lui et son équipe sont parvenus à obtenir une décision de justice pour la destruction de ce camp, le maire FN se targue de la "différence d’efficacité et d’énergie entre Les Républicains et le Front national", en taclant là le maire LR de Grimaud, Alain Benedetto. "Clin d’oeil à mon ami Alain Benedetto, qui, lors de ses vœux, s’était gaussé en expliquant que les Roms n’étaient plus à Grimaud mais à Cogolin. Moi il m’aura fallu trois mois pour les mettre dehors, quand à Grimaud il aura fallu deux ans".

Précisons que le camp des Aubrettes, à Cogolin, existe depuis le mois de mai 2015 ; la situation à Grimaud s’est éternisée dans le temps (de septembre 2013 jusqu’au début de l’été 2015) car les parcelles occupées appartenaient à plusieurs propriétaires privées, compliquant et retardant l’action commune.

"EVIDEMMENT POUR LA PLUPART VOLÉES"

En fustigeant la liberté de circulation dans l’Union européenne permise par les accords de Schengen, il appelle ses concitoyens à "protéger" leurs terrains, avec l’appui éventuel des services municipaux.

L’élu de la République n’y va pas non plus de main morte dans sa description des lieux : "nous allons devoir bien évidemment nous charger de la dépollution de ce terrain, qui est dans un état... Les mots manquent... Je ne peux pas vous dire. Heureusement pour les gens qui nous regardent vous n’avez pas l’odeur en plus, à 8h30 du matin, je vous assure c’est quelque chose d’assez étonnant."

Il poursuit en fin de vidéo par un raccourci assumé entre les Roms et les vols : "Je voudrais montrer aux gens de quoi il s’agit. Regardez, 1.000 ou 2.000 m² d’immondices, de choses détruites, évidemment pour la plupart volées... J’imagine... J’imagine ".

Opération de communication visiblement réussie puisque la vidéo a été vue et partagée des centaines de fois depuis ce mercredi matin, et que les commentaires félicitent largement l’élu.

Certains se risquent tout de même à appeler au respect de l’être humain.



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