Jean-Marie Le Pen, tête de liste Front national dans la circonscription Sud-Est aux élections européennes 2014, sera à Fréjus, samedi 17 mai 2014 en fin de matinée et à Port-Fréjus dans l’après-midi.
Dans le même temps, la municipalité de David Rachline entame l’étranglement financier méthodique des associations : les subventions que la mairie leur versera pour l’année 2014 passent de 660 000 euros à 280 000. Et, dans la posture de “Monsieur propre”, le nouveau maire de Fréjus confie deux audits sur les comptes de la ville à une société créée quelques jours avant le premier tour des municipales par un jeune homme qui, d’après l’hebdomadaire Marianne, collabore dans l’ombre avec le FN.
Fréjus : les centres sociaux
par Éric Farel, Var-Matin éd. de Saint Raphaël, le 16 mai 2014
Les trois structures qui embauchent une quarantaine de personnes devront se serrer la ceinture en 2014. Leurs responsables se demandent comment ils vont pouvoir joindre les deux bouts
Moins 65 % pour le centre social de la Gabelle, moins 57 % pour l’Agachon, moins 46 % pour Villeneuve... Ces pourcentages ? ils représentent la baisse – drastique – des subventions qui seront allouées par la mairie à ces association pour l’année 2014. Des coupes sombres dont on peut imaginer qu’elles vont saper le budget de fonctionnement des structures concernées. Et qui, en attendant, sont autant de coups de massue pour ceux qui les dirigent ou qui en dépendent directement.
Colère et abattement
Car ceux-là ne s’attendaient pas à ce que le couperet s’abatte avec une telle violence sur leurs activités. À La Gabelle, on passe de 210 000 euros d’aide municipale à 80 000, à l’Agachon de 235 800 euros à 100 000 et à Villeneuve, de 215 000 euros à 100 000. Dur, dur !
Zohra Kenouni qui vit à l’Agachon, où elle dirige une association de défense des locataires, constate, s’inquiète et jette une bouteille à la
mer avec un message en forme de SOS : « L’image du quartier s’est nettement améliorée ces dernières années grâce au centre social qui a mené un travail de terrain auprès des familles, tissant des liens avec les aînés et encadrant les enfants jusqu’alors livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui, la vie ici est stabilisée. La fermeture de ce centre pourrait entraîner la disparition de la vie associative et l’investissement des bénévoles. Et puis, est-ce un bon calcul de couper ainsi les vivres ? A terme, lorsque les problèmes auront réapparu, il faudra renforcer la présence policière et cela coûtera encore plus cher aux contribuables. »La colère, l’abattement, le disputent à l’incompréhension. Encore une fois, si les responsables des centres – qui comptent demander audience au maire – avaient anticipé une diminution de la manne locale, ils ne l’imaginaient pas à un tel seuil. « Surtout, notent-ils, que ce n’est pas le discours que l’on avait entendu pendant la campagne. » Zohra Kenounl, elle, relève « qu’au vu des éléments financiers connus, l’endettement de Fréjus n’est pas le résultat du budget alloué aux subventions au profit dés associations, mais plutôt celui des investissements immobiliers et des emprunts bancaires. »
Alors, bien sûr, cela lui pose problème, considérant que les nouveaux locataires l’hôtel de ville s’attaquent « à ce qui est une richesse et une nécessité pour les citoyens : la vie associative. Et cela, en quelques secondes, sans analyse ni constat du travail réalisé. »
Car apparemment, dans ce dossier particulier, la municipalité avait décidé de ne pas mettre l’accent sur la concertation. Et c’est peut-être le plus gros reproche qui lui est adressé aujourd’hui.
Éric Farel
David Rachline n’a pas perdu de temps. Sitôt élu maire de Fréjus (Var), il lui fallait imprimer sa marque. Se différencier des municipalités précédentes contre lesquelles il n’eut de cesse de cogner, évoquant mauvaise gestion et endettement abyssal.
Devant la presse venu assister à l’intronisation, le 30 mars, du plus jeune élu frontiste – il est âgé de 26 ans – l’ancien leader du Front national de la jeunesse (FNJ) claironnait qu’il allait « déclencher deux audits pour lancer un plan d’assainissement de la Ville ». Ni une, ni deux, David Rachline a donc mandaté une boîte de conseil, La Financière des territoires, pour obtenir des « conseils préparatoires » – l’expression qu’il a livré à Marianne – sur les comptes de la commune, l’une des plus endettée de France.
Domiciliée dans une boite aux lettres de la rue de Berri, dans le très chic VIIIème arrondissement de Paris, La Financière des territoires a été enregistrée au greffe du Tribunal de commerce de Paris le 21 mars 2014, la rédaction de ses statuts datant elle du 17 mars (voir en fin d’article). Soit une poignée de jours avant le premier tour des municipales… A sa tête, un président-associé unique, Clément Brieda. Agé de 26 ans, comme son client de maire, le jeune homme est du genre discret. Pas de CV sur internet (sinon la trace de ses exploits de tennisman). Aucun site web présentant la « Financière » ou son autre boîte, créée le même jour et baptisée Strat’Pol.
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L’opposante Elsa Di Meo, candidate PS malheureuse face à David Rachline et conseillère régionale en Paca, s’est étonnée de la décision de faire appel à cette société dans les colonnes de la presse locale. « Je n’avais jamais entendu parler de cette entreprise avant aujourd’hui. Il m’a semblé normal d’en informer les Fréjusiens puisque c’est elle qui doit fournir l’audit sur lequel va être bâti le premier budget de la nouvelle mandature », nous explique-t-elle. D’après nos recherches, La Financières des Territoires n’a en effet, pour l’heure, jamais remporté le moindre appel d’offres...
Interrogé par Var-Matin fin avril, David Rachline expliquait avoir « choisi cette société car c’est celle qui [lui est] apparue comme la plus efficace et la plus compétente. » Ce qu’il réaffirme aujourd’hui à Marianne : « On avait le choix entre un certain nombre de sociétés nous proposant leur service, je me suis dirigé vers celle-là car elle remplissait tous les critères. » Quels sont-ils ces critères ? « Travailler dans l’urgence... et d’autres éléments plus techniques. » Circulez...
La raison de cette décision est un brin plus prosaïque. Selon nos informations, Clément Brieda, qui n’a pas répondu à nos multiples sollicitations, est surtout un rouage essentiel du dispositif de Marine Le Pen dans la construction du programme économique du parti. « C’est un homme de l’ombre tendance catho-tradi que vous ne verrez pas à la télé, confie un cadre frontiste. Il rédige des notes, conseille des élus et collabore étroitement avec des gens comme Jean-Richard Sulzer », le « Monsieur Economie » du FN, désormais adjoint aux Finances à la mairie d’Hénin-Beaumont dirigée par Steeve Briois.
David Rachline ne dément pas, mais renvoie du côté du siège du FN, à Nanterre : « Personnellement, je n’ai pas de rapport particulier avec lui. Pour le reste, le Front, c’est le Front, voyez avec eux. » Quant au montant de la prestation ? Mystère. [...]
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On ne peut manquer de rapprocher les faits précédents de l’information suivante :
Marine Le Pen a été déboutée ce mercredi 14 mai 2014 du procès en diffamation qu’elle avait intenté contre Eva Joly qui, lors de la campagne présidentielle de 2012, faisant allusion à l’héritage qu’avait reçu Jean-Marie Le Pen dans les années 70 d’un de ses amis, Hubert Lambert, avait accusé Marine Le Pen d’être « héritière de son père milliardaire par un détournement de succession ».