la pression obstinée du ministère sur les opposants à Base-élèves


article de la rubrique Big Brother > base élèves
date de publication : samedi 6 octobre 2007
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Le ministère de l’Education nationale reste droit dans ses bottes, bien qu’il admette désormais devoir supprimer toutes les mentions de nationalité du logiciel de fichage de la population scolaire Base-élèves.

L’inspection académique d’Ille-et-Vilaine invite les directeurs d’écoles refusant de remplir Base élèves à quitter leur fonction.

Nous demandons toujours la suppression du fichier.


Voir en ligne : Base élèves : un recul encourageant mais insuffisant

Priés de quitter leurs postes

L’Humanité, 4 octobre 2007

Invités à quitter leur fonction. C’est la demande faite par l’inspection académique d’Ille-et-Vilaine aux directeurs d’écoles qui refusent de remplir Base élèves. Ils sont peu nombreux, précise l’inspecteur d’académie. Deux ou trois à ce jour, qui persistent dans leur position (ils étaient une dizaine en juillet), laquelle s’avère incompatible avec leur fonction directoriale, selon le responsable. « Je comprends qu’ils soient fidèles à leurs convictions, poursuit-il. Mais ils ne sont pas seulement citoyens, ils sont aussi fonctionnaires. »

Les directeurs sont donc priés d’assumer à la fois leurs idées et leur devoir, et de quitter leur poste pour redevenir « simples enseignants » à la rentrée prochaine si la contradiction leur paraît trop pesante. « Un problème d’équité », poursuit l’inspecteur, notant que le remplissage de Base élèves fait partie intégrante de la fonction directoriale. Un problème d’efficacité, plaide-t-il également, quand il compte sur les remontées de Base élèves pour préparer la prochaine rentrée.

Une pression intolérable, rétorquent quant à eux des parents d’élèves d’une des écoles concernées qui occupaient, lundi, l’établissement. « C’est du harcèlement », - estime Anne Carrié, mère d’un élève. Comptant parmi ceux que le fichier inquiète, elle se dit plutôt rassurée par l’attitude des directeurs et - lassée par celle de l’inspection académique. « Le 6 juin, nous y avons déposé des lettres de parents demandant à avoir accès aux fiches de leurs enfants, raconte-t-elle. On nous a dit que la réponse prendrait dix jours. Nous n’avons toujours rien. »

Le SNUIPP-FSU du département dénonce lui aussi des pressions, bien que celles-ci donnent peu de prise à une défense statutaire. « Elles n’ont pas été faites par écrit, explique Évelyne Forcioli, - secrétaire départementale du syndicat. Et elles ne sont pas posées en termes de sanction, mais de changement de fonction dans l’intérêt du service. » Le syndicat s’y oppose néanmoins, arguant que l’on ne peut démettre un directeur pour l’unique motif qu’il ne remplit pas un fichier dont la généralisation dans toutes les écoles n’est pas effective.

L’annonce d’hier fait quant à elle figure d’encouragement. « C’est bien la preuve que cette bataille est légitime », conclut Évelyne Forcioli.

M.-N. B.


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