la double peine des femmes en situation précaire


article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : jeudi 27 juillet 2017
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"La santé et l’accès aux soins des femmes en situation de précarité", c’est le thème du dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Ce rapport dresse un constat très préoccupant des inégalités de santé dont sont victimes les femmes précaires.


(dessin de Charb)

Pas d’argent, pas de soins ! : [1]

"Les femmes, qui constituent la majorité des personnes précaires (53% des personnes pauvres et 57% des bénéficiaires du revenu de solidarité active), se privent souvent de soins.
(...)
Le manque d’argent est la première cause de renoncement aux soins (impossibilité notamment de payer les dépassements d’honoraires).

Les freins culturels et symboliques jouent également. Les femmes précaires recourent plus tardivement et difficilement aux professionnels de santé.

Leurs préoccupations quotidiennes font passer leur santé au dernier plan, après leurs enfants ou leurs difficultés financières. En outre, les aides financières trop complexes rendent également plus compliqué l’accès aux soins (un tiers des bénéficiaires potentiels de la CMU-C ne la demande pas)."

Des conditions de travail pénibles et stressantes :

"L’état de santé dégradé des femmes précaires est lié à leurs conditions de vie et de travail pénibles et stressantes qui les exposent à des risques psychosociaux, des maladies professionnelles, des accidents de travail et de trajet.

Depuis 2001, les accidents du travail ont augmenté de 81% chez les employées de la santé, du nettoyage et du travail temporaire.

(...) les maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité des femmes, en particulier des plus défavorisées, causent trois fois plus de décès prématurés chez les ouvrières que chez les cadres et professions intermédiaires."

Les recommandations du HCE :

"Le HCE formule 21 recommandations à destination des pouvoirs publics autour de trois axes :
• mieux évaluer la pénibilité des postes majoritairement occupés par les femmes en situation précaire ;
• adapter l’offre de soins et la prise en charge aux besoins de ces femmes ;
• intégrer le genre dans les politiques publiques de réduction des inégalités sociales de santé." [2]


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