la création d’une section syndicale dans une entreprise suscite violences et propos homophobes


article de la rubrique droits sociaux > travail
date de publication : mardi 6 octobre 2009
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La création par trois salariés, en juin dernier, de la première section syndicale au sein de l’entreprise Bonifay, à Toulon, serait à l’origine de l’affaire. Selon l’association Le Cap, la direction se serait mise à harceler les trois membres de la section syndicale pour les faire renoncer à leur projet. L’un d’entre eux aurait notamment été victime de propos homophobes, de crachats et de coups. Plusieurs plaintes ont été déposées, ces derniers jours.

La direction de l’entreprise nie toute violence et toute discrimination à l’égard des plaignants. Elle évoque seulement des « réprimandes, parfois véhémentes, contre ces personnes qui font mal leur travail et gênent le bon fonctionnement de l’entreprise. »

« C’est une situation ahurissante. On se croirait revenu au Moyen-Âge ! », déclare Louisette Maret. La directrice de l’association Le Cap, qui lutte contre les violences au travail, s’est jointe, ce jeudi, à une soixantaine de personnes, pour manifester devant Bonifay, entreprise de 300 salariés située dans les environs de Toulon (Var), spécialiste de la production et la vente de matériaux de construction.


Communiqué de presse [1]

Nous ne sommes pas au Moyen-Age !

Lundi 28 septembre 2009

Parce qu’ils créent une section syndicale dans l’entreprise et demandent l’élection du comité d’entreprise, trois salariés de l’entreprise BONIFAY se retrouvent exclus ; deux d’entre eux viennent de déposer une plainte pour coups et blessures volontaires.

  • L’épouse du Délégué syndical FO a été licenciée.
  • Le Délégué syndical qui est passé du statut de vendeur à celui de balayeur a été transporté aux urgences de l’hôpital de Brignoles ce samedi matin après un violent coup de tête d’un dirigeant de l’entreprise. Il vient de déposer plainte.
  • Le Délégué du Personnel David a lui aussi déposé une plainte entre les mains du Procureur de la République de Toulon pour injures homophobes, crachats, coups et blessures, délit d’entrave, entrave à l’exercice normal d’une activité syndicale et discrimination.

Face à de tels comportements, l’association Le Cap se joint à l’action du syndicat FO et appelle tous les salariés et tous les syndicats à manifester leur indignation !

RDV jeudi 1er octobre 2009 à 10h sur le PARKING GRAND VAR EST

Venez nombreux avec vos banderoles !

De plus en plus de syndicalistes sont victimes de représailles. Il existe des lois !

STOP A LA VIOLENCE AU TRAVAIL


Manifestation devant le siège social de Bonifay, le 1er octobre 2009 (photo Patrick Blanchard)

La Garde : manifestation de FO devant une entreprise de matériaux

par P. Poletto, Var Matin le 2 octobre 2009</div

Des banderoles syndicales se sont élevées, hier, à La Garde, devant le siège social de la société Bonifay, contre les violences en tout genre au travail.
Des représentants de Force ouvrière, soutenus par l’association Le Cap – qui lutte contre le harcèlement au travail – ont manifesté après des discriminations présumées dont auraient été victimes trois salariés de l’entreprise spécialisée dans la vente de matériaux de construction.

En juin dernier, trois salariés de l’entreprise créent une section syndicale FO.
«  C’est à partir de là que les choses dégénèrent. Une employée à l’origine de cette section a été convoquée pour un entretien préalable de licenciement. Les deux autres ont fait l’objet d’agressions verbales et physiques », explique Louisette Maret de l’association Le Cap.
Dans les rangs des sympathisants et adhérents FO, il est même fait mention de "propos injurieux" et d’un "coup de tête". Des plaintes ont d’ailleurs été déposées par les principaux concernés. « Nous avons l’impression l’impression de vivre au Moyen-Age La création d’une section syndicale déplait, alors on fait tout pour chasser les syndicalistes. »

Des violences au travail au sein de l’entreprise Bonifay ? André Bonifay, le P.-D.G. de la société, le conteste.

Visite de l’inspection du travail

En déplacement, hier, à l’étranger, il a pris acte du rassemblement mené devant le siège de l’entreprise à La Garde. «  J’ai eu la visite de l’Inspection du travail et j’ai été interrogé par la gendarmerie. Je n’ai rien à me reprocher. J’emploie 330 personnes. Certaines ont plus de trente ans de maison. Cette manifestation c’est du spectacle ! Lundi des élections syndicales sont organisées dans l’entreprise. Là, c’est un coup d’éclat. » Il réfute toute violence. Quant à l’éviction de la salariée, M. Bonifay rappelle que la sanction disciplinaire est directement liée au travail effectué. « Elle n’a pas été licenciée puisqu’elle est en maladie. »

Le responsable dit attendre sereinement décisions de la justice.

P. Poletto</div

Des élus réagissent

Communiqué de presse

le 1er octobre 2009

Les élus communistes varois du Conseil Régional PACA, scandalisés par les agissements des responsables de l’entreprise BONIFAY, tiennent à apporter leur entier soutien aux salariés.

Outre le respect des règles élémentaires du code du travail, qui doivent s’appliquer dans toutes les entreprises, y compris celles qui sont les plus influentes, nous dénonçons le recours à la violence et les propos homophobes, qui doivent être sévèrement punis par la justice.
De telles pratiques doivent être bannies de nos entreprises, et doivent faire l’objet d’une grande vigilance des organisations syndicales et des instances paritaires. Ce n’est donc pas innocent de constater que ce sont les représentants syndicaux et le délégué du personnel qui une fois de plus sont la cible des employeurs indélicats.

Cette affaire mérite un traitement tout particulier ;

Nous demandons au Procureur de la République de prendre toute la mesure de la gravité de ce dossier, et d’organiser une consultation de tous les salariés de cette entreprise, assisté par la médecine du travail et l’association Le Cap, spécialisée dans la violence au travail, afin de faire cesser définitivement ces agissements indignes. Une société telle que la nôtre ne devrait plus être le théâtre de telles pratiques.

Nous sommes à la disposition des salariés pour entendre et relayer leurs doléances, et tenter de résoudre cette affaire.

Andrée ALBERELLI, Conseillère Régionale, Vice-présidente de la commission des sports
Bernard BARBAGELATA, Conseiller Régional, Président de la commission emploi
Joël CANAPA, Vice-président, Délégué à la solidarité, à la prévention, et à la sécurité

_______________________________

le 2 octobre 2009

Alertée par l’Association Le Cap de la situation des salariés de l’entreprise BONIFAY, je tiens à leur affirmer mon soutien, et à témoigner de mon indignation quant aux personnes qui sont à l’origine d’une telle violence qu’elle soit verbale, psychologique ou physique.

De tels propos et attitudes sont intolérables, depuis 2004 l’homophobie est réprimée par la loi au même titre que le sexisme, l’handiphobie et le racisme, les plaintes ayant été déposées, l’affaire est entre les mains de la justice.
L’exercice du droit syndical est reconnu dans toutes les entreprises dans le respect des droits et libertés garantis par la Constitution de la République.
L’attaque portée dans cette affaire au Syndicalisme est inacceptable, nous rappelle la vulnérabilité de nos acquis, la plus grande vigilance est de mise, nécessitant une information et une mobilisation de nos concitoyens.

Mireille PEIRANO, Conseillère Régionale déléguée à l’Artisanat et au Commerce de proximité

Notes

[1Source : http://www.le-cap-harcelement.com/c....

Lire également « Toulon : une entreprise accusée de discrimination homophobe », par Antoine Barto, publié sur le site www.tetu.com, samedi 3 octobre 2009 à 11h50.


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