la LDH organise une visite inopinée du centre pénitentiaire de Toulon - La Farlède.


article de la rubrique prisons > Toulon - La Farlède
date de publication : lundi 21 novembre 2005
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La section de Toulon de la LDH a organisé aujourd’hui, lundi 21 novembre 2005, une visite de la prison de Toulon - La Farlède par le Sénateur des Bouches du Rhône Robert Bret [1].

Vous pourrez lire l’article de Guy Mouisse relatant cette visite, dans la Marseillaise du 23 novembre.


La section de Toulon de la LDH remercie le sénateur Robert Bret d’avoir accepté de visiter aujourd’hui le centre pénitentiaire de Toulon - La Farlède.

Pourquoi le sénateur Bret ?

Ce sera la troisième visite-surprise effectuée à Toulon par le sénateur des Bouches du Rhône. La précédente remonte au 20 février 2004, à la maison d’arrêt Saint Roch. Les parlementaires ont le droit de visiter les établissements pénitentiaires à tout moment - c’est une de leurs prérogatives et l’un des rares moyens permettant de savoir ce qui s’y passe.

Pourquoi une nouvelle visite aujourd’hui ?

Le centre pénitentiaire de La Farlède a été inauguré de façon solennelle le 20 avril 2004 par le ministre de la Justice d’alors, Dominique Perben, qui l’a présenté comme un exemple d’humanisation. Un an et demi plus tard quel bilan peut-on faire ?

Plusieurs faits nous inquiètent :

• L’établissement, prévu pour 600 détenus, en comporte 750. Cela a certainement des conséquences importantes au niveau du couchage, des parloirs ...

Quatre suicides s’y sont déroulés en moins d’un an. Nous aimerions avoir connaissance des résultas des enquêtes. Une nouvelle tentative a encore failli réussir récemment (fin octobre).

• Une des tentatives de l’été a donné lieu à un incendie spectaculaire (et dramatique : un détenu serait toujours en réanimation - ?-). Pour la sécurité de toutes les personnes qui y vivent ou qui y travaillent, il nous semble nécessaire qu’une enquête de sécurité soit confiée à un organisme indépendant : il faut déterminer pourquoi cet établissement se révèle aussi « inflammable ». D’autant plus que l’entreprise Bouygues qui l’a construit a été chargée d’en construire trois autres.

• De nombreux signes parvenant à l’extérieur de la prison montrent qu’il existe une mauvaise ambiance à La Farlède : grève des plateaux, pétition contre la sévérité d’un JAP ... A Saint Roch également (devenu centre de semi-liberté), les détenus semblent ne bénéficier que de très rares permissions de sortie, ce qui ne peut que les handicaper dans la préparation de leur sortie.

• La sécurité des détenus doit également être assurée entre eux. Or, il n’y a plus de promenade « protégée » pour les délinquants sexuels ; certains d’entre eux, de peur d’être victimes de brimades/sévices de la part des autres détenus en sont réduits à ne plus sortir de leur cellule (depuis 18 mois pour plusieurs d’entre eux).

Quelques questions pour finir :

• Le service de santé est-il suffisant ? en particulier dans le domaine de la psychiatrie (on sait le nombre important de détenus qui nécessitent un suivi psychologique ou psychiatrique).

• Y a-t-il une politique de prévention des suicides, à l’intention des surveillants (et pas seulement au niveau de l’infirmerie) ?

• Qu’en est-il du respect des prescriptions alimentaires pour les détenus de confession musulmane ou juive ? Y a-t-il un imam attaché à la prison ?

etc ...

Coucher de soleil sur le centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède.

Toulon, le 21 novembre 2005

Notes

[1Etaient présents : le délégué syndical CGT pénitentiaire, quatre visiteurs de prison, cinq militants de la section locale de la LDH, des journalistes - télé, radio, journaux.


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