la France encourage le développement des droits des femmes en Arabie Saoudite


article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : mardi 7 mars 2006
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Bernadette Chirac revêt l’abaya et Laurence Parisot se voile.


Le couple Chirac visite les ruines de Diriya, ancienne capitale du pays (Sipa).

Jacques Chirac encourage le timide mouvement d’ouverture de l’Arabie saoudite

par Nathalie Schuck

RIYAD [AP : XFM115-0305061538] - En visite dans la très rigoriste Arabie saoudite, monarchie absolue régie par le wahhabisme où les droits des femmes sont extrêmement limités, Jacques Chirac a salué dimanche le timide mouvement d’ouverture amorcé par le nouveau souverain Abdallah, arrivé sur le trône en août dernier et présenté comme un réformiste.

Louant une « politique de renouveau et de croissance », M. Chirac a souligné « l’introduction du suffrage pour le renouvellement des conseils municipaux, dans un esprit de démocratie ». Des élections municipales sans précédent depuis la fondation du royaume en 1932 se sont tenues de février à avril 2005 pour désigner 600 des 1.200 conseillers municipaux. Or, le scrutin était fermé aux femmes et l’autre moitié des conseillers était nommée par les autorités.
But affiché : permettre aux Saoudiens de participer au processus de décision. Les 150 membres du Parlement saoudien (Majlis), créé en 1992, sont en effet nommés par le roi. Ils ont un rôle purement consultatif, même si leurs propositions sont régulièrement suivies. Dans la monarchie absolue saoudienne, les partis politiques ne sont pas autorisés et la liberté de la presse est limitée.

Le président français s’est aussi félicité de « l’arrivée des femmes dans les organes directeurs des chambres de commerce ». Le 30 novembre dernier, deux Saoudiennes ont été élues pour la première fois à la Chambre de commerce et d’industrie de la ville de Djeddah, pour occuper deux des 18 postes au conseil d’administration.

Au-delà de ces minces avancées, si le roi Abdallah a affiché sa volonté de faire progresser la condition des femmes dans ce pays à l’Islam ultra-orthodoxe, leurs droits restent des plus limités. Elles n’ont pas le droit de voter, de parler à un homme qui leur est inconnu, de voyager à l’étranger sans autorisation masculine ou de conduire. Dans les rues de Riyad, les femmes marchent en abaya (tunique noire qui recouvre les vêtements), avec un voile sur la tête et parfois le visage. Une poignée d’entre elles enlèvent pourtant parfois le voile.

Laurence Parisot, le 4 mars 2006, à Ryad (AFP - Patrick Kovarik).

Les Occidentales, elles, sont tenues de revêtir l’abaya et le voile dans les rues. Lors du dîner organisé samedi au palais royal de Mourabba avec le roi, Michèle Alliot-Marie (Défense) et Christine Lagarde (Commerce extérieur) n’avaient rien changé à leurs habitudes vestimentaires occidentales, contrairement à la présidente du MEDEF Laurence Parisot, couverte de la tête aux pieds. Dimanche matin, Bernadette Chirac est apparue, elle, recouverte d’une abaya.

AP
sch/mw

Une photo inédite :

Bernadette Parisot en visite officielle en Afghanistan.

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