hommage à Mme AUDIN


article de la rubrique droits de l’Homme > les grandes déclarations
date de publication : lundi 4 février 2019
version imprimable : imprimer


Sa vie a basculé en 1957 quand son mari, Maurice Audin, a été enlevé par l’armée.


 [1]

"Elle avait consacré son existence à ce que la vérité soit faite sur l’assassinat de son mari et la pratique de la torture pendant la guerre d’Algérie. Josette Audin est décédée samedi 03/01/2019, matin à l’âge de 87 ans.

Une grande dame s’est éteinte :

Josette Audin est décédée samedi à l’âge de 87 ans, emportant avec elle l’histoire intime de la grande Histoire, celle qu’elle aura contribué à écrire par sa persévérance et son courage. (...) Par amour. Mais aussi pour tous les Algériens victimes de la torture. Car si sa vie a été indissociablement liée au nom de son mari, Josette Audin était une militante communiste, anticolonialiste, dont l’engagement ne s’est jamais affadi. (...) Le 14 septembre 2018, elle avait tenu à venir à la Fête de l’Humanité, pour partager avec les siens la formidable victoire politique de la reconnaissance, la veille, du crime d’État par Emmanuel Macron. (...)

Le 11 juin 1957, un commando de parachutistes l’arrache au bonheur  :

Sa vie a basculé en 1957. Josette a 25 ans. Militante du Parti communiste algérien (PCA), elle a rencontré Maurice Audin cinq ans plus tôt, à la faculté d’Alger. Au mois de juin 1957, l’un des plus meurtriers de la bataille d’Alger, le jeune couple héberge des militants clandestins dans son appartement de la rue Flaubert, dans le quartier du Champ-de-Manœuvre. C’est ici que, vers 23 heures, le 11 juin 1957, des parachutistes tambourinent à leur porte, derrière laquelle dorment leurs trois enfants : Michèle, 3 ans, Louis, 18 mois, et Pierre, un mois. « Quand est-ce qu’il va revenir ? » demande Josette Audin, alors que son mari est enlevé par l’armée. (...)

Josette Audin n’a jamais renoncé, ne s’est jamais résignée ..." (Dimanche, 3 Février, 2019 - extraits de l’article de Maud Vergnol)

"Le 11 juin 1957, à Alger, Maurice Audin était enlevé par des parachutistes français. Détenu, torturé, il a été assassiné et l’armée a fait disparaître son corps. Pendant 57 ans, la raison d’état a imposé la thèse officielle de l’évasion.

Plus de 60 ans ont passé, l’association Maurice Audin attend une déclaration du Président de la République reconnaissant non seulement la détention de Maurice Audin par l’armée mais aussi qu’il a été torturé et que son assassinat est bien un crime d’Etat.

Une telle déclaration permettrait de montrer que l’État libère désormais la parole, suscite des témoignages et ouvre la voie à de nouvelles investigations pour établir ce qu’a précisément subi Maurice Audin à compter du 11 juin 1957." [2]

LIRE ou RELIRE :

 [3]

 [4]

Notes

[1article de Marie-Béatrice Baudet in Le Monde, 14 sept 2018

[2Déclaration de l’Association Maurice Audin, le 26/05/2018


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP