dates importantes pour les droits des femmes en France


article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : vendredi 8 novembre 2013
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L’idée que les femmes ont les mêmes droits que les hommes est toute récente. Auparavant, comme pour toute discrimination, on s’appuyait sur leurs différences, de nature, de fonction, pour justifier le fait qu’elles étaient privées d’un certain nombre de droits. De plus, on les a le plus souvent considérées comme inférieures, incapables de réflexion, de logique, de maturité. Éternelles mineures, elles devaient se cantonner aux charges du foyer. Sauf lorsqu’elles étaient pauvres : on les exploitait alors autant et même plus que les hommes...

Aujourd’hui, si, dans les textes, les femmes ont les mêmes droits que les hommes, dans la réalité bien des inégalités subsistent : elles occupent encore majoritairement les emplois subalternes et à temps partiel, donc moins bien payés ; elles sont, plus que les hommes, victimes du chômage et de la précarité ; et elles sont, encore aujourd’hui, souvent écartées du pouvoir, dans les partis politiques, au Parlement, au gouvernement... [1]


Sous l’ancien régime

  • Les fils seuls ont le droit à l’héritage. Les filles sont seulement "dotées", selon le bon vouloir des parents.
  • Le mariage, acte religieux, est soumis à l’autorisation du père, quel que soit l’âge des futurs époux.
  • Le mariage est indissoluble ; le divorce et même la séparation de corps sont impossibles.
  • Le mari seul a le droit de gérer les biens du couple et les biens de sa femme (mais il n’a pas le droit de dilapider la dot de sa femme).

1790 – Les lois de la Révolution :

  • La femme a le droit d’accomplir certains actes juridiques, mais le mari garde “la suprématie” dans l’administration des biens
  • Les filles ont le même droit à l’héritage que les fils
  • Le mariage, acte civil, n’est plus soumis à l’autorisation parentale.
  • Le divorce est autorisé dans les cas suivants :
    - par simple consentement mutuel des deux époux ;
    - sur la demande de l’un des époux : pour incompatibilité d’humeur, démence, fureur, condamnation infamante, crime, sévices, injures graves, abandon du domicile conjugal pendant deux ans, dérèglement des moeurs notoires.

1804 – Le Code Napoléon consacre l’incapacité juridique de la femme mariée : « le mari doit protection à la femme, la femme doit obéissance à son mari ».
Par son mariage, elle passe de la tutelle de ses parents à celle de son mari :

  • elle doit suivre son mari à son domicile (jusqu’en 1975)
  • elle n’a aucun droit sur l’administration des bien communs (jusqu’en 1965)
  • elle ne peut disposer de ses biens personnels, ni les gérer sans l’autorisation de son époux, même en cas de séparation de corps (jusqu’en 1965)
  • elle ne peut sans autorisation de son mari exercer une profession (jusqu’en 1965)
  • elle ne peut accomplir aucun acte juridique (abrogé partiellement en 1938, définitivement en 1965).
  • Le mariage est soumis au consentement du père : jusqu’à 25 ans pour le fils, toujours pour la fille.
  • les époux se doivent fidélité, mais pas au même degré (jusqu’en 1975) :
  • la femme adultère est passible d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans ;
  • l’homme adultère est passible d’une simple amende, seulement s’il amène sa concubine au domicile conjugal.
  • le divorce n’est autorisé que dans trois cas (jusqu’en 1975) : adultère,
    condamnation à une peine infamante, sévices et injure grave.

1816 – Suppression totale du divorce.

1848 : instauration du "suffrage universel" masculin


1850 – La loi Falloux oblige les communes de plus de 800 habitants à ouvrir une école primaire spéciale pour les filles.

1861 : Julie Daubié première femme bachelière


1863 – Victor Duruy crée des cours secondaires pour jeunes filles, jusque-là interdits.

1867 – Création de l’enseignement public primaire pour les filles.

1874 – Première loi tentant de protéger les femmes au travail : les femmes ne peuvent travailler dans les mines, ni travailler le dimanche.

1871 : Louise Michel, communarde, est déportée à Nouméa
1876 : Hubertine Auclert fonde la société Le droit des femmes
qui soutient le droit de vote pour les femmes


1880 – La loi Camille Sée organise l’enseignement secondaire féminin (il est différent de celui dispensé aux garçons).

1881 – Loi autorisant les femmes à ouvrir un livret de Caisse d’épargne sans l’autorisation du mari.

1882 – Lois Jules Ferry : l’école primaire est obligatoire et gratuite pour les filles comme pour les garçons.

1884 – Loi autorisant le divorce, aux mêmes conditions qu’en 1804.

1892 – Loi limitant la journée de travail à 11 heures pour les femmes. Il est interdit de les faire travailler la nuit (loi mal appliquée).

1900 : Jeanne Chauvin première femme avocate.
1903 : Marie Curie reçoit le prix Nobel de Physique


1906 – Repos hebdomadaire pour tous les travailleurs.

1907 – La femme mariée qui travaille a le droit de disposer de son salaire (mais pas de gérer ses autres biens).

1908 – Libéralisation du droit au divorce : il est autorisé, à la demande des deux époux, après 3 ans de séparation de corps.

1908 : Madeleine Brès, première femme médecin


1909 – Loi instituant un congé de maternité de 8 semaines, sans traitement.

1915 – Les femmes disposent de l’autorité paternelle en l’absence du mari, et pour la durée de la guerre.

1920 – Loi faisant de la contraception et de l’avortement un délit pénal.
Les institutrices obtiennent l’égalité de rémunération avec les hommes.

1924 – Uniformisation des programmes scolaires masculins et féminins et création d’un baccalauréat unique.

1928 – Loi instituant le congé de maternité.

1932 – Création des Allocations Familiales.

1936 : 3 femmes sous-secrétaires d’État (gouv. Léon Blum)


1938 – Loi reconnaissant à la femme une "capacité juridique" restreinte : droit d’"ester en justice", de témoigner, etc...

1941 – Le divorce est interdit pendant les trois première années suivant le mariage ; ensuite aussi, sauf en cas de sévices graves et répétés.

1941 : officialisation de la fête des mères


1942 – L’avortement est considéré comme un crime contre l’État, passible de la peine de mort.

1944 – Une ordonnance d’Alger accorde aux femmes le droit de vote et le droit d’éligibilité.
Les femmes sont admises dans les jurys d’assises.

1945 – Rétablissement du divorce aux conditions de 1908.
Loi instituant le congé de maternité obligatoire et indemnisé à 50%.

34 femmes sont élues députées


1946 – Le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes.

1947 : Germaine Poinso-Chapuis : 1ère femme ministre
1956 : Fondation de « la maternité heureuse »
qui devient en 1960 Mouvement Français pour le Planning Familial
1958 : 8 femmes députées
1962 : 8 femmes députées


1965 – Réforme du régime matrimonial de 1804 : la femme peut gérer ses biens, ouvrir un compte en banque, exercer une profession sans l’autorisation de son mari.

1966 – L’enseignement technique est ouvert aux filles.

1967 – Loi Neuwirth autorisant la contraception ; celle-ci sera remboursée en 1974.

1967 : 11 femmes députées
1968 : 8 femmes députées


1970 – L’autorité parentale remplace la puissance paternelle : suppression de la notion de chef de famille ; les époux assument ensemble la direction morale et matérielle de la famille.

1970 : créatin du Mouvement de libération des femmes
1971 : manifeste des 343


1972 – Reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal ».
L’École polytechnique devient mixte : 8 femmes sont reçues

1973 : 8 femmes députées
1974 : Françoise Giroud première secrétaire d’état à la condition féminine


1975 – Loi Veil du 19 janvier autorisant l’IVG, sous certaines conditions.

1975 – Loi sur le divorce :

  • la femme n’est plus obligée de vivre au domicile de son mari
  • dépénalisation de l’adultère
  • le divorce par consentement mutuel devient possible.
  • la rupture de la vie commune devient un cas de divorce, même sans le consentement de l’un des époux
1980 : Marguerite Yourcenar, première femme à l’Académie française


1976 – La mixité devient obligatoire pour tous les établissements scolaires publics

1978 : 20 femmes députées
1981 : 26 femmes députées


1981 – Création d’un ministère des Droits de la femme.

1982 – L’IVG est remboursée par la Sécurité sociale

1983 – Loi Roudy interdisant toute discrimination professionnelle en raison du sexe.

1984 – Le congé parental est ouvert à chacun des parents

1986 – Circulaire légalisant l’emploi du féminin pour les noms de métier.

1986 : 34 femmes députées
1988 : 33 femmes députées


1990 – Arrêt de la Cour de cassation condamnant le viol entre époux.

1991 : Édith cresson première femme premier ministre


1992 – Loi réprimant les violences conjugales, et loi sanctionnant le harcèlement sexuel au travail.

1993 : 35 femmes députées
1997 : 63 femmes députées


1999 – Création du PACS (pacte civil de solidarité)

2000 – Loi du 6 juin tendant à favoriser l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

2001 – Loi du 4 juillet relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception actualise la loi de 1967 relative à la contraception et celle de 1975 relative à l’avortement - allongement du délai légal au recours à l’IVG de 10 à 12 semaines.

2002 : 71 femmes députées


2002 – Création du congé de paternité
Reconnaissance de l’autorité parentale conjointe, garde alternée, coparentalité
Loi sur la transmission du patronyme qui autorise la transmission du nom de la mère ou du père ou des deux aux enfants.

2003 : création du mouvement “Ni putes, ni soumises”
2007 : 107 femmes députées


2007 – Loi sur l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

2008 – Modification de l’article 1er de la Constitution qui dispose désormais que « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

2010 – Loi du 9 juillet relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.

2012 : 155 femmes députées


2012 – Loi du 6 août relative au harcèlement sexuel.

Notes

[1Cet historique n’a pas la prétention d’être complet, et il peut comporter des erreurs ... Merci à tou[te]s celles/ceux qui voudront l’améliorer.


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