commémoration au carrefour colonel Salan, le 28 août 2005


article de la rubrique extrême droite > Toulon : la stèle, le carrefour
date de publication : jeudi 1er septembre 2005
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A 16h, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées au carrefour colonel Salan devant la nouvelle plaque posée par la mairie de Toulon.
 [1]


En marge des cérémonies officielles commémorant la libération de Toulon, Bernard Zeller, président de l’Association des « Amis de Raoul Salan », et Serge Jourdes, président de l’Association des Combattants de l’Union Française - Toulon, avaient organisé une "Cérémonie du Souvenir", "en hommage au 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais, et à son chef prestigieux, le colonel Raoul Salan".

Bernard Zeller fit une courte allocution, rappelant la citation à l’ordre de l’armée :

Il conclut par ces mots :

" tenant sa parole envers les populations abandonnées, il [Salan] a tout sacrifié pour tenir sa place à la tête de la résistance en Algérie et tenter d’y éviter le pire. Merci au libérateur de Toulon et à ses hommes, merci au général Salan."

Un de nos amis assistait à la cérémonie :


A la périphérie des célébrations officielles, les nostalgiques de l’Algérie française se sont retrouvés à 16h au tout nouveau carrefour Salan. Il ne s’agissait pas vraiment d’inaugurer la nouvelle plaque, mais comment faire autrement. L’assemblée d’une cinquantaine de personnes réunissait pêle-mêle : Mme Ruvira adjointe au maire et toujours fidèle à ses compagnons algérianistes, un fan de Michel Sardou vêtu d’un chapeau de brousse, d’un short de la coloniale et de pataugas usagées, un jeune homme adhérent de l’église Pie X déguisé d’une chemise Vichy, d’un bermuda bleu marine et de bateaux, ainsi qu’une myriade de bérets rouges et verts, qui au bout d’une demi-heure sous le soleil viraient à l’écarlate et transpirant leur eau de Cologne sous les aisselles... Tous avaient devant leurs yeux non plus un général mais un colonel !

Le fils du général Zeller prit la parole pour rappeler combien le dénommé Salan était un grand militaire et comme le même Salan avait animé la "résistance française" en Algérie. Confusion des mots, confusion des genres. Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsque brusquement une petite dame boulotte prit la parole pour s’indigner de la dégradation du général, de la couardise de M. Falco qui avait changé la plaque et du gouvernement gaulliste, crénom de non ! Ni une ni deux, les porte-drapeau de la Maison du Combattant tournèrent les talons, déplorant le virage politique de la manifestation (à vrai dire, votre obligé avait l’impression depuis le début d’une ligne droite politique, mais bon). Confusion, énervement, des anciens combattants se froissent un peu le veston, la petite dame boulotte disparaît.

Le mot de la fin sera donné par le maître de cérémonie : "on est de toute façon mieux entre nous". Comme d’habitude...

ASJ

P.-S.

Lectures conseillées :

- la libération de Toulon en août 1944,
- article 219 par Madeleine Rebérioux,
- article 458 par Sylvie Thénault
.

Notes

[1Samedi 3 mars 2001, accompagné d’une vingtaine de porte-drapeaux d’associations d’anciens combattants, de nombreux adjoints, de plusieurs personnalités et de membres de la famille du chef militaire, le maire de
Toulon, Jean-Marie Le Chevallier (ex-FN), avait donné officiellement le nom de « Carrefour Général Raoul-Salan » à l’intersection du boulevard Ste-Anne et de la corniche Escartefigue.

Jean-Marie Le Chevallier avait rendu un hommage appuyé à cet « illustre soldat », valeureux artisan de la libération de la ville, en août 1944, à la tête du 6e régiment de tirailleurs sénégalais. Avant de dévoiler la plaque commémorative, le maire avait retracé la longue carrière militaire de Salan, et salué « sa fidélité, sa loyauté envers la nation, et ses convictions profondément républicaines ».

Il avait fallu beaucoup d’opiniatreté à la section toulonnaise de la LDH pour obtenir que la municipalité donne à ce carrefour un nom plus conforme à l’Histoire et aux valeurs républicaines : le 24 juin 2005 le conseil municipal décidait à l’unanimité moins une abstention de le renommer "carrefour colonel Salan" ...


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