Malik SALEMKOUR, président de la LDH adresse une lettre ouverte à Emmanuel MACRON et la LDH lance une pétition pour que la France donne l’asile à Edward Snowden. [1]
25/01/2020 : "Edward Snowden ne garnira pas son compte en banque avec les ventes de son livre. Le 12 décembre, un juge fédéral américain a décidé que les droits d’auteur de Permanent record, écrit par Snowden lui-même, et publié aux États-Unis le 17 septembre, iraient au gouvernement des Etats-Unis. (...)
Inculpé aux Etats-Unis pour espionnage et vols de secrets d’Etat, son passeport annulé au moment où il transitait par Moscou, Edward Snowden réside en Russie depuis 2013. Il a demandé la protection de plus de vingt pays, dont la France et l’Allemagne." [2]
"En juin 2013, Edward Snowden, un informaticien américain autrefois employé par la CIA et la NSA, révèle au monde entier des actions d’espionnage menées par les Etats Unis. C’est par des publications dans The Guardian ou le Washington Post, qui ont reçu le Prix Pulitzer pour ces révélations, que le scandale arrive. Le gouvernement américain s’est rendu coupable d’espionnage en enregistrant et en écoutant des appels téléphoniques passés dans son propre pays et sur d’autres continents. A l’aide de programmes comme PRISM ou XKeyscore, il collectait des renseignements concernant aussi bien des particuliers que des entreprises ou des Etats.
Les Etats-Unis l’inculpent pour espionnage et vols de secrets d’Etat. Il risque trente ans de prison.
Contraint à l’exil, Snowden obtient le droit de résider en Russie pour une durée de 3 ans, en août 2014." [3]
LETTRE OUVERTE DE MALIK SALEMKOUR, PRÉSIDENT DE LA LDH, ADRESSÉE À EMMANUEL MACRON AU SUJET D’EDWARD SNOWDEN
Paris, le 16 septembre 2019
"Monsieur le Président,
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) vous demande de bien vouloir accorder l’asile à Edward Snowden qui vient ce jour d’en faire à nouveau la demande par voie de presse.
Ce lanceur d’alerte qui, en 2013, a révélé au monde l’existence d’un vaste programme de surveillance américain est aujourd’hui condamné à finir sa vie en prison s’il retourne dans sa patrie, les Etats-Unis d’Amérique, ou à vivre en « semi-liberté » en Russie si toutefois le Président Poutine lui renouvelle son visa.
Edward Snowden a sacrifié, en toute connaissance des risques, sa vie personnelle à ses principes pour dénoncer cette surveillance exercée par la National Security Agency (NSA) et le Federal Bureau of Investigation (FBI) à l’encontre des citoyens, mais aussi des institutions de l’Union européenne et même des chefs d’Etats. Ces révélations ont permis d’informer le grand public de ces dérives. Elles ont suscité de nombreuses réflexions au sein des gouvernements et conduit particulièrement à l’adoption accélérée par l’Union européenne du Règlement général sur la protection des données (RGPD).
Le 4 juillet 2013, votre prédécesseur et son Premier ministre, bien qu’ayant condamné ces pratiques, ont refusé de donner une suite favorable à sa demande d’asile. Mais Edward Snowden a encore confiance en la France et au travers d’une interview radiodiffusée lundi 16 septembre 2019, il a renouvelé la demande que la France lui accorde l’asile.
Fidèle à sa tradition et à sa Constitution qui prévoit que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la république », la France s’honorerait à réaffirmer sa place singulière et indépendante en accueillant Edward Snowden afin qu’il puisse mener la vie d’homme libre qu’il mérite.
Vous comprendrez que cette démarche soit rendue publique.
Espérant, Monsieur le Président, que vous répondrez positivement à cette demande, veuillez agréer l’expression de notre haute considération."
Malik Salemkour,
Président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)