Oleg Sentsov libre !


article de la rubrique international > Hors Europe
date de publication : lundi 9 septembre 2019
version imprimable : imprimer


Cinéaste, il protestait contre l’annexion de la Crimée en 2013. Il était incarcéré depuis mai 2014, au nord de la Sibérie.


(Photo Efrem Lukatsky/AFP)

07/09/2019 : "Le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont procédé samedi à un échange sans précédent de prisonniers, dont le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov.

De nombreux chefs d’État occidentaux, dont le président américain Donald Trump, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, ont exprimé leur espoir que cet événement contribue à la poursuite du processus de paix. (...) [1]

********

19/07/2019 : "Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé vendredi à Moscou d’échanger le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov emprisonné en Russie contre le journaliste ukraino-russe Kyrylo Vychynsky, jugé pour "haute trahison" à Kiev.

"Nous sommes prêts à échanger Vychynsky" contre "Sentsov, par exemple", a-t-il déclaré, cité dans un communiqué de la présidence, en précisant que leur remise en liberté devrait être "simultanée". [2]

(Un livre à lire comme un testament)

"En sortant de chez lui, le matin du 11 mai 2014, Oleg Sentsov est enlevé par le FSB, les services secrets russes. Il sera torturé durant trois semaines, avant de réapparaître au fond d’une prison russe pour être jugé par un tribunal russe. Selon les autorités, sa double nationalité russo-ukrainienne empêcherait tout transfert en Ukraine…

Le tribunal de Rostov-Don l’accuse, avec le jeune militant antifasciste, Alexandre Koltchenko, d’avoir lancé deux cocktails Molotov contre le mémorial de Lénine de Simferopol et le siège du parti politique Russie unie. Au coeur de l’été 2015, il sera condamné à vingt ans de travaux forcés pour « préparation d’actes terroristes » et « trafic d’armes », à l’issue d’un procès inique, qualifié de « parodie de justice » par Amnesty International et dénoncé par Kiev, l’Union européenne et le gouvernement américain.

Un procès filmé par le documentariste Askold Kurov, sous le titre The Trial : The State of Russia vs Oleg Sentsov (2017). On y voit l’homme se défendre, courageusement et sans flancher, derrière les barreaux de sa cage, les nerfs à vif.

A l’énoncé du verdict, Stentsov et Koltchenko entonnent l’hymne national ukrainien.
Ils nient en bloc et accusent leurs accusateurs, dénonçant des témoignages à charge livrés sous la contrainte. Mais ces arguments n’ont aucune prise dans ce procès kafkaïen. Hosejko Lubomir, historien du cinéma ukrainien, explique pourquoi, considérant « que cet enlèvement était avant tout un avertissement fait aux Ukrainiens de Crimée qu’il serait vain de se soulever ».

Effrayés, son épouse et les enfants ont fui vers Israël. [3]


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP