« Lebrac, trois mois de prison », de Bertrand Rothé


article de la rubrique discriminations > “violence” des jeunes
date de publication : vendredi 31 juillet 2009
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Un siècle après La Guerre des boutons, quel sort notre société réserverait-elle à Lebrac, Tigibus, Grangibus et autres héros du roman de Louis Pergaud, paru en 1912, et repris à l’écran par Yves Robert en 1961 ? C’est à cet étonnant exercice que s’est livré Bertrand
Rothé en reprenant la trame et les personnages du roman, mais dans le cadre d’une cité en 2009 [1].

Bertrand Rothé a rencontré des policiers, des juges, des médecins, des éducateurs et autres psys, qui tous travaillent avec des mineurs, pour comprendre comment ils réagiraient aujourd’hui face à de tels comportements. Dans Lebrac, trois mois de prison, il dresse un sombre constat de la façon dont notre société répond au “problème de la jeunesse”. Il montre, avec Laurent Bonelli, spécialiste des politiques sécuritaires qui a postfacé l’ouvrage, que, depuis un siècle, et contrairement à une idée bien entretenue [2], le problème ne réside pas dans l’accroissement de la violence des jeunes mais plutôt dans notre incapacité d’y faire face en dehors du recours à des institutions toujours plus répressives.

Nous reprenons le début de la postface de ce livre.


Si on écrivait La Guerre des boutons aujourd’hui, [...] ils finiraient tous en prison

[Extrait de la postface de Laurent Bonelli]


« Si on écrivait La Guerre des boutons aujourd’hui, je suis convaincu qu’ils finiraient tous en prison... » C’est de cette boutade, lâchée lors d’une conversation à bâtons rompus sur le durcissement de la répression des désordres juvéniles, qu’est né cet ouvrage. Bertrand Rothé l’a en effet prise au mot et a voulu savoir. Pour cela, il a interrogé des policiers, des magistrats ou des éducateurs, recoupé et confronté leurs verdicts. Et il leur a fait découvrir, à leur corps défendant parfois, qu’elle renfermait un fond de vérité. Car la comparaison des destins des enfants qu’il retrace avec ceux dépeints par Louis Pergaud en 1912 fait apparaître un basculement particulièrement sensible de la perception et du traitement institutionnel des jeunesses indociles. Et ce phénomène est récent : à la fin des années 1960, M. Balot, l’instituteur de Bertrand Rothé, pouvait tranquillement faire étudier La Guerre des boutons à ses élèves, sans soulever un tollé de leurs parents. À cette époque, existait encore un large consensus sur le fait que les désordres juvéniles étaient dus à des « ratés de socialisation », que l’on pourrait corriger. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la justice des enfants constituait la clef de voûte de la régulation institutionnelle de l’enfance délinquante, déficiente ou en danger moral, comme on l’appelait alors. Les ordonnances de 1945 consacraient un juge spécialisé, le juge des enfants, à qui elles confièrent le soin de s’occuper simultanément de « l’enfance en danger » et de « l’enfance délinquante ». Les approches médicales et psychologiques (notamment celles des neuropsychiatres de l’enfance ou des pédopsychiatres), et celles de la justice s’accordaient alors sur la nécessité de la rééducation de la majorité de ces jeunes indisciplinés, la mise à l’écart carcérale devant théoriquement rester l’exception. Dans l’éventail des interventions possibles, à Chartrettes et ailleurs la formation professionnelle était perçue comme le meilleur moyen de les « ramener dans le droit chemin », attestant par là du lien implicite entre « normalisation » des conduites et intégration professionnelle.

Nous n’en sommes plus là... Le nouveau consensus qui se dégage progressivement à partir du début des années 1990, reflète plutôt des dimensions punitives, dont attestent les records historiques d’incarcération atteints en 2004, puis en décembre 2007, avec près de 68 000 personnes sous écrou. C’est-à-dire des taux supérieurs à 100 détenus pour 100 000 habitants, alors qu’ils étaient à moins de la moitié au milieu des années 1970. Cette ligne de pente est également observable pour la justice des enfants : 52 226 mineurs ont été condamnés pour crime ou délit en 2005, contre 36 869 en 2001. Lorsque l’on étudie l’activité de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), on observe que les prises en charge au titre de l’enfance en danger passent de deux tiers des mesures en 1990 à un quart en 2002. Un mouvement qui se poursuit et s’amplifie par la suite, au point que les interventions au titre de l’enfance délinquante tendent à devenir la norme [3]. Parallèlement, on voit aussi se développer des structures nouvelles de mise à l’écart, comme les centres de placement immédiat (CPI), les centres éducatifs renforcés (CER) ou les centres éducatifs fermés, et rebondir les débats sur l’incarcération avec la mise en place des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) ou les discussions sur l’abaissement de l’âge à partir duquel un enfant peut être emprisonné.

Le contraste saisissant entre ces deux périodes soulève une série d’interrogations sur ce renversement. Comment est-on passé de l’idée que l’enfance irrégulière était en quelque sorte une victime de l’ordre social et qu’elle devait y être « réintégrée » à celle de l’altérité irréductible des mineurs délinquants qu’il faudrait punir sans faiblesse, voire retrancher de la société ?

L’un des mérites de l’ouvrage de Louis Pergaud est d’abord de rappeler que la violence des jeunesses populaires n’est pas quelque chose de nouveau. Sous bien des aspects, les affrontements entre Longeverne et Velrans dans les années 1910 ne sont pas très éloignés des nôtres. Ils ressemblent à ceux des adolescents des Tarterêts et des Pyramides en Essonne, qui défraient régulièrement la chronique. Et l’on peut rappeler que lors de l’adaptation édulcorée d’ Yves Robert du roman au cinéma en 1961, les contemporains de Lebrac et des siens étaient les « blousons noirs », dont les descriptions faisaient déjà ressortir la violence « gratuite ». Les agressions, les viols collectifs et les bagarres causaient de nombreuses victimes, y compris mortelles [4].

[...]

Laurent Bonelli [5]


Des boutons à la case prison

par Jacky Durand, Libération le 23 juin 2009


« Si j’avais su, j’aurais pas venu ! » Qui ne se souvient pas de la célèbre réplique de P’tit Gibus dans l’adaptation cinématographique de la Guerre des boutons [6], le plus connu des romans de l’écrivain
franc-comtois Louis Pergaud ? C’était il y a près d’un siècle : les gamins de Longeverne emmenés par le grand Lebrac affrontaient les Velrans et leur chef, l’Aztec des Gués dans la campagne française. Que deviendraient-ils de nos jours ? C’est ce qu’a imaginé Bertrand Rothé, 48 ans, dans Lebrac, trois ans de prison en revisitant les héros de son enfance. Prix Goncourt en 1910 pour De Goupil à Margot, Louis Pergaud a publié la Guerre des boutons en 1912. « J’ai voulu restituer un instant de ma vie d’enfant, de notre vie enthousiaste et brutale de vigoureux sauvageons dans ce qu’elle eut de franc et d’héroïque, c’est-à-dire libérée des hypocrisies de la famille et de l’école », écrivait-il dans sa préface. En 1915, l’écrivain était fauché lors d’une attaque dans la Meuse.

Dans son roman, les deux bandes rivales se retrouvaient du côté du gros buisson, entre chênes, épines, noisetiers et coudriers, sur un « terrain fatal » où, « depuis des années et des années, les générations de Longeverne et de Velrans s’étaient copieusement rossées, fustigées et lapidées, car tous les automnes et tous les hivers ça recommençait », écrit Louis Pergaud. On se chauffait à coups de noms d’oiseaux : « Peigne-cul »,« Couille molle », « Pique-merde » figuraient, entre autres, dans le bréviaire guerrier de Grangibus, Camus et de leurs
camarades. Avant de se chicoter à coups de trique, de poing et de pierre. Malheur aux vaincus dans ces vigoureuses mêlées puisqu’ils étaient dépouillés de leurs attributs vestimentaires par des vainqueurs qui coupaient boutons, manches et lacets à coups de « châtre-bique »
(couteau) avant de les renvoyer dans leurs pénates où une mémorable raclée paternelle attendait ces perdants mal « regaupés » dans leurs guenilles. Dans le livre de Bertrand Rothé, Lebrac, l’Aztec des Gués et les autres vivent dans une France urbaine, au milieu des grands
ensembles, prennent le bus, communiquent par SMS, s’affrontent de partet d’autre d’un parking, sont placés en garde à vue, présentés à un juge pour enfants et comparaissent devant un tribunal pour mineurs.

Fouille intégrale

L’époque de Louis Pergaud était celle des maisons de correction. Celle de Bertrand Rothé évoque les quartiers pour mineurs des prisons. A l’heure où la proposition de loi contre les violences en bandes de Christian Estrosi est débattue à l’Assemblée nationale et où un jeune
homme a été tué et deux autres blessés, samedi, par arme à feu, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), que deviendrait le grand Lebrac pour avoir copieusement rossé, avec sa bande, son rival l’Aztec des Gués, attaché à un arbre et fouetté jusqu’au sang sur les fesses avec une verge ? D’abord, la victime irait porter plainte en compagnie de sa mère au commissariat. Il serait ensuite examiné aux urgences médico-judiciaires (UMJ) pour déterminer la gravité de ses blessures. Des policiers iraient interpeller Lebrac au lycée de Longeverne, dans le bureau du proviseur. Lebrac serait conduit au commissariat où il serait placé en garde à vue après une fouille intégrale. Ses auditions seraient filmées par une caméra vidéo comme le prévoit la loi pour les mineurs. Un officier de police judiciaire expliquerait à Lebrac que, lorsqu’on se bat avec un bâton, on commet des « violences avec arme par destination ». Le garçon ne comprendrait pas cette réponse : « Mais y a pas d’arme ! »« L’arme, c’est le bâton, lui expliquerait le policier. C’est pas une arme, mais tu l’utilises comme une arme, le droit dit que
tu la destines à être une arme.
 »

Amende de 45 000 euros

Entre deux auditions, Lebrac recevrait la visite de l’avocat de permanence. A l’issue de sa garde à vue, il serait conduit au dépôt du palais de justice, où il passerait la nuit dans une petite cellule avec un WC à la turque. Au matin, il rencontrerait l’éducateur du tribunal, avant d’être convoqué avec ses parents dans le bureau du juge pour enfants. Lebrac serait poursuivi pour « violence ayant entraîné une ITT [Incapacité total de travail, ndlr] de plus de huit jours, avec arme ». Il apprendrait que le code pénal prévoit une peine pour ce délit de trois ans de prison pour les majeurs (divisée par deux pour les mineurs) et une amende de 45 000 euros. Le garçon reconnaîtrait les faits mais ne dénoncerait pas ses camarades. La juge le placerait en liberté surveillée supervisée par un éducateur en attendant sa convocation au
tribunal.

C’est ainsi que Bertrand Rothé envisage la suite contemporaine des
aventures de Lebrac et de ses amis avec, en filigrane une question que
pose inévitablement le lecteur : qu’est-ce qui a changé entre 1912 et
2009 ? Pour y répondre, Bertrand Rothé s’est souvenu de sa propre
histoire par rapport à la Guerre des boutons. Il a grandi entre la
Brie et la forêt de Fontainebleau, à Chartrettes, un village de
Seine-et-Marne. C’était la fin des années 60 à l’école communale, quand
la pointe Bic s’apprêtait à détrôner la plume Sergent-Major.
« L’Instituteur, M. Balot, nous lisait deux livres par an, dont la
Guerre des boutons. On avait l’impression qu’on nous racontait notre
vie, notre histoire,
explique Bertrand Rothé. Il y avait une
identification : Lebrac, c’était mon frère aîné ; Didier Maurel, le fils
de l’institutrice de la classe des petits, c’était Camus, le lieutenant
de Lebrac. On se battait façon “Guerre des boutons”, on prenait aussi
des raclées à la maison et on piquait la scie ou le marteau du père pour
construire nos cabanes.
 »

Quarante ans plus tard, Bertrand Rothé affirme, dans la conclusion de
son livre, que M. Balot « n’avait pas conscience de nous lire une
histoire de voyous, de sauvageons, de racailles, de délinquants. Il
avait l’impression de lire un hymne à l’enfance, à la liberté, à la vie.
Il pensait nous faire découvrir l’amitié à travers le regard de Lebrac,
de La Crique et des autres et croyait jouer son rôle d’éducateur,
d’enseignant, d’instituteur, d’homme de bonne volonté.
 » Pour appuyer sa
démonstration, Bertrand Rothé a « acheté un code pénal », interrogé,
durant plus d’un an, policiers, juges, médecins, travailleurs sociaux,
leur demandant de lire ou de relire la Guerre des boutons et
d’expliquer comment ils réagiraient aux comportements des héros du roman
de Louis Pergaud. Avec la complicité d’un officier, il a exploré un
commissariat parisien, s’est laissé enfermer dans une geôle de garde à
vue pour décrire le décorum du parcours d’un mineur mis en cause. Grâce
à deux juges, il a pu assister à une vingtaine de procès à huis clos où
des jeunes étaient jugés pour des faits de violences, de viol, de
détention de drogue. « Quand je suis arrivé avec la Guerre des boutons
devant les juges, on m’a dit que ça n’avait pas de sens, que ce n’était
pas possible que les héros de notre enfance soient en prison. Alors je
leur disais "lisez", en désignant l’épisode où les Longeverne menacent
de brûler les pieds de Bacaillé, l’un des leurs, qui a trahi.
Aujourd’hui, de tels faits pourraient être poursuivis sous la
qualification de torture.
 »

« J’avais lu la Guerre des boutons à l’âge de Lebrac. Quand je l’ai relu
pour le projet de Bertrand Rothé, j’ai été surprise par la violence des
faits. Aujourd’hui, il n’y a pas photo, ces jeunes passeraient devant un
juge
 », estime Catherine Sultan, présidente de l’Association française
des magistrats de la jeunesse et de la famille, pour qui « la question
de la délinquance des mineurs a beaucoup à voir avec le regard que l’on
pose sur eux. Désormais, on regarde les enfants davantage comme une
menace que comme un espoir
 ». Cette juge pour enfants au tribunal de
Créteil (Val-de-Marne) rappelle que, depuis l’époque de Louis Pergaud,
« la demande de la société par rapport à la justice des mineurs a
changé. Pour nos arrière-grands-parents, les méfaits de la Guerre des
boutons ne relevaient pas de telles procédures. Nous sommes là pour
répondre à la demande de la société. Ce n’est pas plus mal. Mais, cela
dit, nous sommes aussi saisis d’histoires ridicules qui pourraient être
régulées par d’autres instances que la justice
 ».

Litige du poisson pourri

Marc Martineau est éducateur depuis 1973. Il a ouvert son bureau au
tribunal à Bertrand Rothé. Il dit : « Ce livre pose la question de la
façon dont on réagit à la violence. L’éducation a complètement changé.
Avant, un enfant demandait à ses parents : “Est-ce que je peux aller
ici ?” Là, il dit : “Est-ce que j’ai le droit d’aller ici ?” Il y a la
loi entre le jeune et l’adulte. On parle de loi, d’obligation et de
moins en moins d’humain.
 » Bertrand Rothé ne s’est pas contenté
d’imaginer le traitement pénal de la Guerre des boutons, il a décrit
son évolution sociologique : dans la version de Louis Pergaud, les
Verlans et les Longeverne se battent depuis des lustres pour une obscure
histoire de vache crevée. En 2009, plus de différend rural : ils
s’étripent pour une obscure histoire de voiture, une épave qui empêchait
de descendre les poubelles et que les Velrans ont refusé de retirer.
Lors de son enquête, Bertrand Rothé a entendu un juge lui raconter une
histoire de poisson pourri qui empoisonne depuis deux décennies les
relations entre deux quartiers de l’Essonne. « Une famille africaine
aurait demandé à une famille d’un autre quartier de lui ramener du
poisson de leur séjour au pays. Les vacanciers auraient ramené du
poisson avarié et auraient exigé le paiement. Le litige n’est toujours
pas réglé.
 »

Autre idée forte que dévoile d’emblée le titre de la version 2009 de la Guerre des boutons, les héros d’aujourd’hui iraient en prison. Ce qui n’étonne pas le sociologue Laurent Bonelli, qui a écrit la postface de Lebrac, trois mois de prison : « Depuis Pergaud, il y a eu une
transformation des comportements, du regard sur les jeunes et du traitement institutionnel de leurs actes.
 » Le sociologue évoque notamment « la disparition de l’affiliation ouvrière » pour les jeunes des classes populaires, qui permettait de canaliser et normaliser leurs comportements « déviants ».

« Autrefois, la régulation sociale se faisait par le travail », estime aussi Bertrand Rothé. Dans sa fiction, il offre à son personnage principal une issue professionnelle prometteuse : inscrit en CAP de cuisine, Lebrac aime le métier qu’il apprend. Dans une autre vie, Bertrand Rothé a lui-même fait un CAP de cuisinier. Après avoir été exclu d’un autre lycée pour une histoire digne de la Guerre des boutons. Aujourd’hui, il est agrégé d’économie.

Jacky Durand


Ousmane Sow - Little Big Horn : le clairon.

Notes

[1Bertrand Rothé, Lerac, trois mois de prison, avec une postface de Laurent Bonelli, éd. Seuil, mai 2009, 18 €.

[2On n’a pas oublié la déclaration du ministre de l’Intérieur en mai 2006, à propos des événements de Montfermeil et de Gagny : « Les mineurs de 1945 n’ont rien à voir avec les géants noirs des banlieues d’aujourd’hui qui ont moins de 18 ans et qui font peur à tout le monde. » (voir le contexte de cette déclaration de Nicolas Sarkozy).

[3Ce d’autant plus que la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance élargit la compétence des conseils généraux en matière de protection des mineurs en danger et des jeunes majeurs.

[4Voir notamment Gérard Mauger et Claude Fossé-Poliak, « Les loubards », Actes de la recherche en sciences sociales, n°50, novembre 1983, p. 49-67, et Marwan Mohammed et Laurent Mucchielli (dir.), Les Bandes de jeunes. Des « blousons noirs » à nos jours, La Découverte, 2007.

[5Laurent Bonelli est maître de conférences en science politique, université de Paris Ouest-Nanterre. Il est notamment l’auteur de La France a peur. Une histoire sociale de « l’insécurité » (La Découverte, 2008).

[6Louis Pergaud, la Guerre des boutons, (Folio) et film d’Yves Robert.


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