Fréjus refuse d’être la vitrine de la haine


article de la rubrique extrême droite > Rachline, maire de Fréjus
date de publication : lundi 8 septembre 2014
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L’Observatoire de la Démocratie Locale de Fréjus Cogolin Le Luc, initié par la LDH (Ligue de Droits de l’Homme), est un collectif de citoyens soucieux du bien-vivre ensemble dans ces trois villes où le Front national règne depuis les élections municipales de mars dernier. [1]

Ci-dessous un tract de l’Observatoire distribué, dans les marchés et les lieux publics, avant et pendant l’Université du FNJ qui s’est tenu à Fréjus les 6 et 7 septembre, puis le communiqué diffusé par l’Observatoire à la suite de cette université.

L’incident qui a émaillé cette grand messe du FN — l’expulsion vigoureuse d’une journaliste — montre que le parti continue a avoir un problème avec les libertés, et notamment celle de la presse

[Mis en ligne le 6 septembre 2014, mis à jour le 8]



Communiqué

Fréjus ne sera pas la vitrine de la haine

Fréjus, le 4 septembre 2014

En mars, une majorité de Fréjusiens ont voulu faire barrage au Front National, mais leurs voix étaient dispersées et c’est le FN, minoritaire, qui a ravi l’hôtel de ville. Respectueux de la loi électorale, nous observons cependant avec vigilance la gestion du nouveau maire et de son équipe.

Fréjus est une ville où les communautés se côtoient sans hostilité malgré les disparités sociales. Il nous semble intolérable que durant ce week-end du 6 et du 7 septembre, le FNJ (Front National de la Jeunesse) vienne installer ses universités d’été au sein de notre commune (salle Charles Denis à Saint-Aygulf), pour discourir sur le thème de l’immigration et la délinquance.

Nous ne voulons pas devenir le point de rencontre et de villégiature de toute la nomenklatura du FN et de toutes les officines d’extrême droite qu’il satellise.

Communiqué

Le masque d’un "maire normal" s’effrite

Fréjus le 7 septembre2014

Il semblait évident qu’en réduisant à la partie congrue les budgets des trois centres sociaux de Fréjus en début de mandat, David Rachline (maire FN) voulait mettre à mal leurs missions d’intégration, de cohésion, de solidarité républicaine dans les quartiers les plus fragiles de notre cité. C’est prétendument dans le but d’assainir les dépenses publiques que David Rachline a asséché leurs budgets. En réalité, il ne faisait qu’appliquer le programme du Front National afin de jouer la politique du chien crevé au fil de l’eau dans les quartiers à forte présence de population immigrée. Le résultat prévisible devrait être la montée de la délinquance et des intégrismes. La solidarité étant de plus en plus assurée par des associations cultuelles aux finances occultes, les replis communautaires devraient être de plus en plus visibles. Une police municipale renforcée, véritable milice au service du premier magistrat de la ville, devrait pallier cette dérive programmée, avec la bénédiction d’une bonne partie de nos concitoyens.

Cependant, une rallonge budgétaire pour les trois centres sociaux en début d’été afin de financer les activités estivales des enfants dont les familles ne partent pas en vacances semblait contredire ce que nous avons écrit précédemment. David Rachline voulait-il finalement jouer la carte de la paix sociale dans la cité ? Voulait-il corriger ses inconséquences de début de mandat ?

La brutale suppression du centre social du quartier de Villeneuve vient nous prouver que non !

La venue à Fréjus des cadres du FN à l’occasion des universités d’été du FNJ aura sans doute conforté le jeune maire dans ses convictions et leur mise en œuvre sur le terrain.

Cette décision aurait été prise suite à l’hostilité de la directrice du centre vis-à-vis de la nouvelle équipe municipale et à l’affirmation ostentatoire de ses convictions socialistes dans le cadre de sa mission. En dehors du fait que tout cela semble bien loufoque, pourquoi fermer le centre social ? Un recadrage ou au pire une mise à pied de la directrice n’auraient-ils pas été plus appropriés ? Mais non, ce n’est pas la directrice qui est visée ; il fallait un mauvais prétexte pour en finir avec le centre social. A qui le tour ?

La défense inconditionnelle de madame Montagard, la directrice du centre, et de tout le personnel freinera peut-être les ardeurs frontistes du nouveau maire de Fréjus.

Expulsion d’une journaliste

Alors que le FN essaie de se poser comme un parti de gouvernement, l’après-midi a été marquée par l’exclusion d’une journaliste de Mediapart. [2]

« Je me suis fait éjecter au retour de la pause déjeuner. Le service de presse +a reçu des consignes en début d’après-midi de la direction+. Ils m’ont sortie en me demandant de rendre mon autocollant presse, ils m’ont suivie pour le reprendre jusque sur la route », a affirmé à l’AFP Marine Turchi qui avait pourtant pu assister à la session matinale.

Le patron des jeunes du FN, Julien Rochedy, a déclaré à l’AFP qu’« il y a eu un petit problème de coordination et d’organisation », expliquant que Mme Turchi avait pu rentrer le matin alors que « Mediapart ne rentre pas dans les manifs du Front depuis très longtemps, depuis que Mediapart a boycotté le FN à la présidentielle ».

La consigne vient-elle de la direction du FN ? « Bien sûr », a-t-il répondu.

Plusieurs journalistes, dont ceux de l’AFP, du Monde, du Canard enchaîné, de L’Opinion, de L’Humanité et de RFI ont décidé en conséquence de ne pas couvrir la fin de cette journée de l’université d’été du FNJ, au cours de laquelle le trésorier du parti, Wallerand de St-Just, et l’un des vice-présidents, Florian Philippot, devaient s’exprimer.

« C’est déjà bien qu’elle ait pu venir ce matin », a ironisé M. Rachline, interrogé par l’AFP.


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