La Ligue des droits de l’homme (LDH), qui tenait du 23 au 25 mai 2015 son 88e congrès au Mans, a élu à sa tête Françoise Dumont, qui succède à Pierre Tartakowsky.
Retraitée de l’enseignement, « ligueuse » depuis 1982 et actuelle vice-présidente, Françoise Dumont est particulièrement impliquée dans la défense et la protection des mineurs isolés étrangers.
« Ces deux années que nous allons traverser s’annoncent compliquées et malsaines », a-t-elle déclaré aux militants, soulignant ainsi la forte montée de l’extrême droite.
Du 23 au 25 mai 2015, la Ligue des droits de l’Homme a réuni ses délégués, représentant les sections, fédérations et comités régionaux, lors de son 88e congrès national, au Mans.
Le délégué régional des Pays-de-la-Loire, Antoine Boutet, le conseiller départemental de la Sarthe, Daniel Chevalier, la députée de la Sarthe, Marietta Karamanli, le premier vice-président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Christophe Clergeau, l’adjointe au maire du Mans, déléguée à l’Egalité, Marlène Schiappa, ont montré leur attachement à la défense des droits.
Michel Tubiana, président du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme, Dominique Guibert, président de l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme, Souhayr Belhassen, présidente d’honneur de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme, ont rappelé l’importance de la mondialisation de tous les droits, partout et pour tous.
Le congrès a adopté quatre résolutions :
Françoise Dumont est la seconde femme élue présidente de la Ligue des droits de l’Homme : Madeleine Rebérioux l’avait précédée de 1991 à 1995.
Elle a salué la confirmation par la justice de la condamnation de Luc Jousse
maire (ex-UMP) de Roquebrune-sur-Argens (Var), pour provocation à la haine raciale.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a confirmé mardi 26 mai la condamnation du maire (ex-UMP) de Roquebrune-sur-Argens (Var) Luc Jousse à 10.000 euros d’amende et une année d’inéligibilité pour provocation à la haine ou à la violence raciales. C’est la peine qu’avait prononcée le tribunal correctionnel de Draguignan en novembre 2014 et qu’avait demandée l’avocat général le 13 avril.
La cour d’appel avait ajouté 800 euros à verser à chacune des parties civiles, la Ligue des Droits de l’homme et le Forum européen des Roms et des gens du voyage. Lors d’une réunion publique le 12 novembre 2013 dans le quartier des Issambres, évoquant un incendie survenu dans un campement voisin abritant une communauté rom, l’élu avait lâché : "Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours."
"Si c’était à refaire, je ne le referais pas"
Regrettant ses propos -"Si c’était à refaire, je ne le referais pas"-, le maire avait plaidé lors de l’audience qu’il s’était laissé aller à un "trait d’humour, de dérision, destiné à dépassionner les débats, à débloquer une situation" face à une population excédée par les nombreux départs de feu dans ce campement. "Dire que j’ai voulu brûler des gens m’est insupportable. Extraire cette phrase cruelle d’une demi-heure de débat, c’est si facile", a insisté l’élu.
Me Florence Leroux-Ghristi, défenseure de la Ligue des Droits de l’homme et du Forum européen des Roms et des gens du voyage, avait assuré "frémir sur l’impact qu’auraient pu avoir ces paroles". Dans son réquisitoire, l’avocate générale Isabelle Pouey avait estimé que ces propos "constituent bien un message adressé au public incitant à haïr un groupe de personnes".
Derrière l’élu en larmes, son défenseur, Me Michel del Rio, avait plaidé la relaxe car "priver de son éligibilité un élu qui a passé quatorze ans de sa vie au service de citoyens pour un trait d’humour, ce n’est pas justice. Il s’en est excusé, il n’aurait pas dû le faire". Luc Jousse a par ailleurs été condamné en appel le 14 avril à 5 ans d’interdiction de droits civiques (et donc d’inéligibilité) et 20.000 euros d’amende pour détournement de fonds publics, pour avoir notamment abusé de l’utilisation de cartes d’essence de sa commune.