Algérie française : le vicaire général de Toulon réécrit l’histoire


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date de publication : dimanche 1er avril 2012
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Le 26 mars 2012, Notre Dame de Paris a été le cadre d’une cérémonie d’hommage aux victimes de la fusillade du 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger.

Au cours de cette cérémonie, le Père Jean-Yves Molinas, vicaire général de Toulon a prononcé une homélie où il a fait le parallèle entre la passion du Christ et « l’histoire du petit peuple pied-noir ». Un texte qui affiche sans vergogne une vision colonialiste de notre passé en Algérie. Ci-dessous les extraits de ce sermon qui concernent ce passé colonial.
Le texte intégral de l’homélie est téléchargeable :
http://www.ldh-toulon.net/IMG/pdf/h... [1]


Devant Notre Dame, le 26 mars 2012, en fin de matinée.

« L’histoire de l’Algérie Française va se dessiner sur un métier à tisser dont les fils vont être tirés de l’au-delà de la Méditerranée. Des hommes et des femmes venus de France, d’Italie, d’Espagne, de Malte, d’Allemagne, d’Alsace, d’Irlande ont reçu l’annonce d’un pays à construire, d’une terre à conquérir. Souvent poussés par la misère ou par la guerre, ils vont quitter leur terre natale dans l’espérance de bâtir une nouvelle vie, avec pour seule arme le courage que donne la foi. Ils vont se livrer à cette terre inconnue et, bientôt, ils vont l’aimer, lui sacrifiant tout dans la sueur, le sang et les larmes. [...]

« Ce sont aussi les pauvres, les exilés qui vont faire naître l’Algérie, à force de travail, d’abnégation, de sueur et de larmes. Peu à peu vont naître ici et là des îlots d’humanité sur une terre hostile, de petits villages qui vont donner vie à des contrées sauvages. Et puis il y a la rencontre entre les différentes composantes de la population européenne et celle du pays, qu’elles soient arabe ou berbère. Chacune s’enrichit de l’autre ; les différences ne sont pas fatalement des obstacles mais participent à la naissance d’un nouveau peuple, d’une nouvelle race. À travers la naissance de ce nouveau pays, il y a aussi la résurrection de l’Église d’Afrique du Nord, celle des grands saints comme St. Augustin, Ste. Monique, St. Cyprien, Ste. Félicité et Ste Perpétue... et tant d’autres, tous berbères. [...]

« L’Algérie Française a connu la trahison. Des pharisiens et des scribes qui sont d’un autre temps mais qui ressurgissent toujours dans l’histoire de l’humanité pour accomplir les oeuvres les plus basses, veulent sa mort. Tous les moyens sont alors bons pour abattre ceux qui ne veulent pas plier.

« Le terrorisme, durant des années, va tout faire pour creuser irrémédiablement un fossé entre les deux communautés, le terrorisme dont les victimes sont aussi bien européennes qu’arabes ou kabyles à partir du moment où elles s’opposent à l’abandon de l’Algérie Française. [...]

« 1962, l’Algérie connaît des journées terrifiantes, notre petit peuple lutte de toutes ses forces. Chaque jour des dizaines de victimes tombent dans les rues, dans les campagnes. Cette résistance devient insupportable au pouvoir qui a décidé de se parjurer et d’abandonner coûte que coûte cette terre. On négocie avec les égorgeurs. Le quartier de Bab-el-Oued à Alger est encerclé, mitraillé, bombardé. Des habitants sont abattus à bout portant. Interdiction d’évacuer les blessés ni les morts. Une manifestation pacifique de soutien se met en place. [...]

« Alger : le pouvoir décide de frapper un grand coup. Un piège est tendu à ceux qui veulent témoigner de leur solidarité avec les assiégés de Bab-el-Oued. Arrivés devant la Grande Poste et au commencement de la Rue d’Isly, les manifestants désarmés ne se doutent pas qu’ils sont pris dans une véritable nasse. Les fusils mitrailleurs ouvrent le feu, des dizaines de personnes tombent à terre, le feu continue longtemps malgré les cris et les appels au secours. Puis, le silence. Des corps, nombreux, restent étendus sur le macadam. Certains regroupés comme pour former une rosace funèbre. [...]

« Alger : Des cris montent vers le ciel. La stupeur, l’incompréhension. Pourquoi mon Dieu, pourquoi ? Les survivants errent, hagards, abattus.
Ce jour-là, l’Algérie a été assassinée. [...]

« Alger : Du haut de la colline qui domine Alger, Notre Dame d’Afrique pleure sur ses enfants martyrs. [...]

« Alger : les victimes du 26 mars sont amenées dans des hôpitaux, dans des morgues. Les familles cherchent les leurs parmi les cadavres nus, déposés à même le sol. La raison défaille, les coeurs cessent de battre, la douleur est sans nom ! [...]

« Algérie : Un coup de lance inutile est asséné à ce pays martyr le 5 juillet à Oran. Des milliers de victimes.

« Les exécutions de Degueldre, Piegt, Dovecar et Bastien-Thiry, elles aussi inutiles ;
“il” aurait pu les épargner. »

Père Jean-Yves MOLINAS


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À Toulon, le 26 mars 2012, l’Adimad déposait une gerbe au monument de l’Algérie française :

avec l’inscription :

On pense
A vous
Sans cesse

Notes

[1La source de ce texte : http://www.calameo.com/books/000059....


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