Le 2 mai 2005, les Familles de détenus de La Farlède ont adressé une pétition au ministre de la Justice, au procureur de Toulon et au directeur de la prison.
Elle avait reçu les signatures de 90 familles.
OBJET : PETITION CONTRE ABUS DE POUVOIR
Monsieur le ministre de la Justice,
Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance les faits suivants : nous les familles du Centre Pénitentiaire de la Farlède-Toulon section condamnés tenons à vous informer que nous avons établi une pétition pour revendiquer les droits de nos détenus condamnés par un tribunal.
Nous ne remettons pas en question la condamnation du tribunal mais nous n’acceptons pas l’abus du pouvoir de M. R. (J.A.P. ) au niveau des permissions et des conditionnelles [1].
Nous estimons qu’il faut donner la chance de se réinsérer dans notre société qui est déjà en temps normal très dur à vivre. Le rôle du juge d’application des peines est d’aider les personnes à retrouver une dignité qu’ils ont perdue en commettant un délit par la souffrance de leur incarcération qui est très dur à vivre pour nous leur famille.
C’est pour cela que nous revendiquons le manque de permissions accordées ainsi que les conditionnelles ; ce sont les droits des condamnés, nous vous posons la question ! Pourquoi M. R. ne suit pas la procédure comme tous les autres C.D. ?
Nous joignons à la présente la pétition pour la possibilité d’une réinsertion équitable.
Nous espérons que vous prendrez nos revendications avec impartialité,
Dans l’attente,
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le ministre de la Justice, l’assurance de notre considération distinguée.
Nous, les familles des détenus de la prison de Toulon-La Farlède en section "condamnés", protestons contre d’une part, la rigidité du réglement intérieur.
A savoir, la restriction face au choix des vêtements et autres linges que nous pouvons entrer à nos détenus, l’impossibilité d’avoir ne serait-ce qu’une bouteille d’eau lors de nos parloirs.
D’autre part, la sévérité injustifiée du Juge d’application des peines (JAP) qui n’octroie aucune permission ni conditionnelle.
Le rôle même du service social est remis en question et n’a pas le droit à l’opinion face au dossier présenté au juge. Il n’y a aucune raison que nos maris, fils, frères et amis, condamnés et incarcérés, ne puissent bénéficier du même régime que ceux incarcérés dans d’autres Centres de détention de la région, tels que Draguignan, Tarascon ou encore le Pontet en Avignon, qui, bien que très récent, n’a pas la prétention de servir d’exemple de CD disciplinaire.
Croyez que nous sommes solidaires et déterminés et que nous nous battrons en employant tous les moyens nécessaires pour obtenir ce qui nous revient de droit :
UNE VIE CARCÉRALE NORMALE POUR NOS DÉTENUS ET LA POSSIBILITÉ D’UNE RÉINSERTION ÉQUITABLE
LES FAMILLES DES DÉTENUS CONDAMNÉS DU CENTRE DE DÉTENTION DE TOULON-LA FARLÈDE
[1] Note de la rédaction
Le numéro 5, du 15 avril 2005, de Murs, Murs, journal réalisé par les détenus du CP de Toulon-La Farlède, donne les précisions suivantes :
"sur 54 demandes d’aménagement de peine posées, 4 à peine débouchent sur quelque chose d’à peu près sérieux (soit un taux de 7.40 %). De plus, un détenu se voit infliger une interdiction de formuler une nouvelle demande avant un délai de 6 mois. Les promesses lâchées lors du précédent mouvement paraissent n’avoir engagé que ceux qui y ont cru. En réponse à la grogne légitime (légitime =/= légale) : des transferts dès le lendemain pour une dizaine de détenus, avec intervention des tortues nija.
Le dialogue entre sourds et muets continue ... "