un magistrat invoque le "devoir conjugal"


article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : mercredi 7 juin 2017
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L’affaire jugée le 31 mai 2017, concernait un homme de ménage de 48 ans qui comparaissait pour « menaces de mort réitérées » sur son épouse. Pour se défendre, le mari a précisé que le couple faisait chambre à part depuis plusieurs semaines, élément qu’a saisi le juge pour signifier que l’épouse se soustrayait à son devoir conjugal.


Le magistrat a plusieurs fois fait référence au « devoir conjugal » auquel aurait manqué la victime. Une position sexiste qu’a immédiatement dénoncée l’avocate de la partie civile, en rédigeant le soir même un courrier adressé au président du tribunal de grande instance de Nanterre.

Le devoir conjugal, ça n’existe pas !

Me Migueline Rosset, avocate de la partie civile, a très mal pris les propos du président d’audience. « Il a insisté. Par trois fois, il est revenu sur le devoir conjugal en expliquant même qu’il avait été juge aux affaires familiales et qu’il savait de quoi il parle ! Mais enfin, le devoir conjugal, ça n’existe pas. On n’est plus dans les années 1960 !  » [1]

Le 6 juin, le cas du juge de Nanterre mis en cause pour des propos pour le moins déplacés sur le devoir conjugal n’est pas définitivement tranché. Ce mardi, le magistrat a été reçu par le président du tribunal de grande instance de Nanterre, Jacques Boulard, pour évoquer les « mesures conservatoires » que ce dernier entend prendre à son encontre.

Celles-ci consistent en premier lieu à retirer au juge la présidence de l’audience des comparutions immédiates du mercredi, qu’il assurait chaque semaine. Selon nos informations, le magistrat ne siégera donc pas ce mercredi. Et vraisemblablement, il n’assurera plus une seule de ces audiences de comparutions immédiates de milieu de semaine. Son planning pourrait faire l’objet d’autres aménagements, mais pour l’heure rien n’est définitivement acté [2].


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