Turquie, l’emprisonnement des journalistes continue


article de la rubrique libertés > liberté d’expression / presse
date de publication : vendredi 16 mars 2018
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La plupart des condamnés ont collaboré avec des médias proches du mouvement accusé par Ankara d’avoir ourdi le putsch manqué mais nient toute implication.


16 mars 2018 : "Un procureur a requis entre sept ans et demi et quinze ans de prison pour 13 collaborateurs du quotidien Cumhuriyet jugés pour activités « terroristes », ont rapporté le quotidien et l’agence étatique Anadolu.

Vendredi 16 mars avait lieu une nouvelle audience du procès Cumhuriyet, un quotidien d’opposition au gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Lors de cette audience à Silivri, à la lisière d’Istanbul, le procureur a demandé à l’encontre des accusés des peines de prison allant de 7 ans et demi à 15 ans pour « aide à une organisation terroriste sans en être membre » contre les 13 accusés, parmi lesquels figurent le journaliste d’investigation Ahmet Sik, le rédacteur en chef du quotidien Murat Sabuncu, son patron Akin Atalay, le chroniqueur Kadri Gürsel et le caricaturiste Musa Kart, selon Cumhuriyet.
Quatre autres collaborateurs de Cumhuriyet sont jugés dans ce procès. Le journal n’a pas précisé les peines qui ont été requises contre eux.

Ce procès suscite l’inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse qui dénoncent la multiplication des pressions contre les médias sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, notamment depuis le putsch manqué de juillet 2016." [1]

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La plupart des personnes condamnées ont collaboré avec des médias proches du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir ourdi le putsch manqué, mais tous nient toute implication dans la tentative de renversement du gouvernement turc. [2]

« Taner Kiliç, président d’Amnesty Turquie est emprisonné depuis huit mois. Le tribunal a annoncé sa libération le 14 février. Soulagées, sa femme et ses filles l’attendaient à l’extérieur. Mais quelques heures plus tard, le procureur a fait appel de la décision de libérer Taner. Il a été à nouveau jeté derrière des barreaux.

Taner a été emprisonné pour son appartenance présumée à l’« organisation terroriste fethullahiste », alors qu’aucune preuve crédible n’a été fournie pour étayer ces allégations. La détention de Taner Kiliç est arbitraire. Les autorités turques cherchent à tout prix à faire taire les défenseurs des droits humains." [3]

(Photo AFP)

"Un tribunal d’Istanbul a ordonné vendredi la remise en liberté conditionnelle d’un comptable du quotidien d’opposition Cumhuriyet, accusé de liens avec le putsch manqué du 15 juillet 2016, après 267 jours de détention, a annoncé le journal sur son site.

Au total, 17 dirigeants, journalistes et autres employés actuels ou anciens de Cumhuriyet, sont jugés pour "activités terroristes", une affaire qui cristallise les inquiétudes liées à l’érosion de la liberté de la presse en Turquie.
Le patron de Cumhuriyet Akin Atalay, son rédacteur en chef Murat Sabuncu et son journaliste d’investigation vedette Ahmet Sik sont toujours en détention.

Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet, dont la prochaine audience aura lieu le 9 mars, suscite l’inquiétude des partenaires occidentaux de la Turquie, où plus de 55.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’état d’urgence instauré après le putsch manqué.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF)." [4]


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