Christian Estrosi a souhaité défendre une filière en difficultés : les pommes des Alpes dont il écrit que c’est "un marché stratégique", le marché algérien représentant 40 % du total des ventes.

Il chiffre à 15 millions la vente minimum de 20 000 tonnes de pommes des Alpes et nous laisse tout loisir d’évaluer le coût de la tonne voire, le coût de la pomme.

Son communiqué, publié le 18 février, visait à alerter le gouvernement français afin qu’il intervienne auprès des autorités algériennes. Il termine son communiqué par ces mots : "la France doit se mobiliser pour sauver son agriculture", termes auxquels nous ne pouvons que souscrire ...

Toutefois, un tel communiqué alors que s’ouvre le salon de l’agriculture et un an après avoir été épinglé sur la manière fort étrange de "valoriser l’agriculture" [1] en région PACA, pourrait laisser le lecteur dudit communiqué circonspect.

De l’autre côté de la méditerranée, l’exhortation à faire manger des pommes des Alpes aux algériens n’a pas laissé indifférent.

Ainsi, dans une réaction publiée le 19 février, le magazine en ligne TSA [2] souligne l’inconvenance de la proposition de monsieur Estrosi lui qui se fait fort, dans nombre de ses discours, "d’afficher avec fierté son hostilité vis-à vis de l’Algérie".

Dans son article, TSA rappelle fort à propos qu’en "2012, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, Christian Estrosi avait terminé un discours prononcé devant les anciens combattants et harkis en clamant haut et fort « vive l’Algérie française ».

Il ne s’en était pas excusé ; au contraire, vantant l’oeuvre "civilisatrice de la France avant 1962", il a ensuite multiplié les initiatives anti-algériennes.

Dans ce contexte, les pommes des Alpes pourraient être très difficiles à avaler.