les homosexuels déportés auront leur plaque au camp du Struthof


article de la rubrique discriminations > homosexuels
date de publication : mercredi 22 août 2007
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Communiqué de presse du MDH


Ce lundi 20 août 2007, les services d’Alain MARLEIX, Secrétaire d’Etat à la Défense chargé des Anciens Combattants, ont indiqué qu’il était favorable à ce qu’une plaque commémorative soit dévoilée en 2008 à la mémoire des déportés pour homosexualité.

Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) [1], à l’instar de l’ensemble du mouvement associatif LGBT, se réjouit de cette annonce. En effet le Mémorial de la Déportation Homosexuelle portait depuis plusieurs années cette revendication qui était le dernier vœu de notre regretté Pierre SEEL (décédé en novembre 2005).

Pierre SEEL avait témoigné de sa déportation dans un ouvrage autobiographique : en 1941, Pierre SEEL fut déporté (à 19 ans) pour homosexualité et interné au camp de Schirmeck où son ami fut dévoré par les chiens des SS.

A l’occasion d’une visite au camp de concentration du Struthof
 [2] (Bas-Rhin), Pierre SEEL avait émis le vœu que la plaque à la mémoire des homosexuels déportés soit apposée sur le Mur du Souvenir à côté des plaques rendant hommage aux différentes catégories de victimes, à la suite de celle dédiée aux Républicains Espagnols.

Après le discours du Premier Ministre Lionel JOSPIN (le 26 avril 2001) et celui du Président de la République Jacques CHIRAC (le 24 avril 2005), le dévoilement de cette plaque permettrait de marquer un nouveau pas dans la reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité depuis la France.

Discours de Monsieur Jacques Chirac, président de la République, pour la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation. [Extrait]

Parvis des Droits de l’Homme - Paris - 24 avril 2005

Nous sommes là pour nous souvenir aussi que le régime nazi ne tolérait pas celles et ceux que des convictions religieuses, spirituelles ou humanistes, écartaient d’une idéologie totalitaire et inégalitaire. Par milliers, en Europe, en France, ont été déportés prêtres, religieuses et religieux, pasteurs, francs-maçons.

Aujourd’hui, nous savons que la liberté de conscience est la première des libertés. Nous connaissons tout le prix de cette laïcité qui garantit à chacun le respect de ce qu’il a de plus profond en lui.

Nous sommes là pour nous souvenir que la folie nazie voulait éliminer les Tziganes.

Nous sommes là pour nous souvenir que la folie nazie voulait éliminer les plus faibles, les plus fragiles, les personnes frappées par le handicap dont l’existence même faisait affront à leur conception de l’homme et de la société.

En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés.

Aujourd’hui, nous savons que la tolérance et le refus des discriminations appartiennent au socle intangible des droits de l’homme. Nous savons aussi que ce combat de l’acceptation de l’autre et de ses différences n’est jamais achevé. Il demeure l’un des plus ardents pour notre République.

Notes

[1Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle est une association fondée en 1989. Il a pour but la défense de la mémoire des victimes de l’intolérance en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genres, et particulièrement des homosexuels persécutés ou assassinés en Europe dans le cadre de la politique raciale nazie.

[2Le camp du Struthof, érigé en 1941, fut le seul construit par les nazis sur le territoire français, l’Alsace étant à l’époque territoire annexé par l’Allemagne. Environ 52.000 personnes y furent déportées et près de 22.000 y périrent.


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