La section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme n’a pas oublié les attaques antisémites dont Albert Lévy a été l’objet à l’époque où il était en poste à Toulon, ni les huit ans d’acharnement judiciaire que ce magistrat intègre a subi de la part de sa hiérarchie.
Nous lui adressons notre “soutien amical”.
Le Syndicat de la magistrature apporte son "total soutien” à Albert Lévy, et
s’inquiète de l’instrumentalisation politique par Nicolas Sarkozy des drames de Montauban et Toulouse : « Dans cette épreuve, la République et ses citoyens méritent mieux que des lois dictées par une émotion – certes légitime – au service d’une communication électoraliste. »
Communiqué de presse du Syndicat de la magistrature
Soutien à notre camarade Albert Lévy
Communiqué de soutien à Albert Lévy suite aux informations diffusées par les médias faisant état « d’un projet d’enlèvement » visant notre camarade
Le 3 avril 2012
Les médias se sont largement fait l’écho d’éléments recueillis dans le cadre d’une information judiciaire dont il résulterait que le groupe FORSANE ALIZZA avait projeté d’enlever un magistrat en poste au Tribunal de grande instance de Lyon en raison tant d’une prétendue origine juive que de son activité professionnelle.
Une station de radio a même cru utile de révéler le nom de ce magistrat faisant l’objet d’une protection policière depuis plusieurs jours.
Le Syndicat de la magistrature exprime son total soutien à Albert Lévy, camarade engagé depuis toujours dans le combat syndical pour la défense des libertés et la lutte contre les extrémismes, qui n’a déjà été que trop éprouvé dans le passé par des attaques antisémites en provenance de l’extrême-droite.
Le Syndicat de la magistrature, à l’instar d’Albert Lévy, n’acceptera aucune récupération politique, dans le cadre de la campagne électorale, de cette affaire déjà instrumentalisée par le président-candidat : dès vendredi, s’érigeant en autorité judiciaire, il annonçait en effet les résultats des perquisitions sur les ondes, pour s’en attribuer le bénéfice, et promettait de nouvelles opérations sans avoir la moindre légitimité pour ce faire.
Le Syndicat de la magistrature s’étonne que de nouvelles fuites soient intervenues aujourd’hui, au risque de compromettre l’instruction conduite par deux magistrats parisiens et la sécurité de notre collègue.
Le Syndicat de la magistrature demande que l’institution judiciaire puisse accomplir sa mission avec la sérénité nécessaire.
Il réaffirme son entière solidarité à l’égard d’Albert Lévy et de ses proches.
Communiqué de presse du Syndicat de la magistrature
publié le 22 mars 2012, mis à jour le 26 mars 2012
« La République doit être implacable sur ses valeurs » vient d’affirmer Nicolas Sarkozy dans une allocution suivant immédiatement les évènements dramatiques de Montauban et de Toulouse.
On ne pourrait qu’y souscrire si cette pétition de principe, en pleine campagne présidentielle, n’était pas le prétexte à une énième et vaine surenchère sécuritaire poursuivant l’entreprise de mise à mal de cette même République, à l’œuvre depuis plusieurs années.
Sous couvert de la volonté de protéger la société de telles tragédies, le président-candidat Nicolas Sarkozy, s’érigeant en législateur et faisant mine d’oublier que les travaux parlementaires sont suspendus jusqu’aux prochaines élections, annonce la création de trois nouvelles infractions, qui s’ajouteraient à un arsenal juridique pourtant déjà bien fourni :
Va-t-on aller jusqu’à créer une liste de pays par nature terroristes ? Va-t-on organiser une surveillance générale de tous les internautes ? Aura-t-on une définition officielle de ce qu’est « une idéologie extrémiste » ?
Ces quelques questions démontrent que ces infractions, dont la poursuite se révélera quasiment impossible, seront gravement attentatoires aux libertés de tous les citoyens et profondément inefficaces dans la lutte nécessaire contre le terrorisme. C’est pourtant l’honneur de la démocratie que d’assurer un juste équilibre entre la garantie de la sécurité des citoyens et le respect de leurs droits et libertés.
Dans cette épreuve, la République et ses citoyens méritent mieux que des lois dictées par une émotion - certes légitime - au service d’une communication électoraliste.