le danger, ce n’est pas la NSA ...


article de la rubrique Big Brother > fichage généralisé
date de publication : jeudi 14 novembre 2013
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Le danger c’est le fichage généralisé de la population par les administrations et par les entreprises, un fichage qui permet un contrôle social permanent.


Quand le roman des activités d’espionnage de la NSA sert à faire oublier les dangers du fichage français !

par Claude-Marie Vadrot, Politis, le 31 octobre 2013


Le discours sur les "méchants" Américains, Chinois, Anglais, Russes, Luxembourgeois et même probablement Belges qui espionnent les "gentils" Français, ne constitue qu’un roman moderne, on dit parait-il désormais un « story telling », dont la fonction ou le résultat est de faire oublier à chaque citoyen de ce pays (et d’ailleurs) que le danger du fichage systématique concerne avant tout notre vie privée et notre quotidien et qu’ils émanent de tous les organismes français (ou autres) qui veulent tout savoir, tout contrôler. Que les Etats s’espionnent, avec plus ou moins d’efficacité, n’a rien de nouveau ni rien d’attentatoire à leurs existences et les médias font passer dans les esprits un frisson et une frayeur qui ne concernent pas ou guère chacun d’entre nous. Il fallait être bien naïf pour ne pas s’en douter.

Le danger, ce n’est pas la NSA, le FBI, le MI 5 où toutes les agences qui accumulent les informations en application des centaines de pages du Patriot Act dont la finalité serait de lutter contre le terrorisme, lequel est un prétexte de contrôle social permanent. Le danger ce sont les informations accumulées par les banques, les compagnies d’assurance, les officines privées, les bibliothèques, la RATP, la SNCF, la grande distribution, les entreprises de vente par Internet, la Sécurité sociale, les municipalités, la Police Nationale, la Gendarmerie, l’Education Nationale ou l’administration fiscale. Liste non exhaustive bien sûr …

Tout ceux-là accumulent des informations confidentielles qui permettent de mieux nous cerner, de mieux nous exploiter. De nous transformer en sujets dépendants, en délinquants potentiels. En nous effrayant avec le fichage de la NSA, les médias contribuent, par exemple, à nous faire oublier que le STIC (Système des Infractions Constatées) de la Police ou le FNAEG (Fichier National des Empreintes Génétiques) qui contiennent aujourd’hui plusieurs millions de fiches peuvent être utilisés contre chacun d’entre nous. En dépit des multiples erreurs ou approximations qu’ils contiennent.

Un exemple illustre ce fichage français à la fois dangereux et illégal. Il y a quelques jours, des passants de Montargis ont trouvé sur un trottoir, devant L’Agence du Crédit Agricole de la Place Jules Ferry, un carton contenant des fiches de paye, des avis d’imposition et des fiches confidentielles concernant les clients de cette banque. Laquelle se permettait de décrire et de stocker les habitudes et la vie privée de centaines d’habitants de la ville et du département. Un accumulation d’informations dont le recueil est formellement interdit par la loi de 1978 que la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) est supposée contrôler.

Il est là, le danger : dans les agissements incontrôlés de tous ces organismes, privés ou officiels, qui s’arrogent illégalement le pouvoir de mettre des citoyens en fiches, procédé qui permet ensuite, sans le moindre garde-fou, d’édicter des interdictions professionnelles ou d’établir des « profils » de "bons" ou "mauvais"clients. Le scandale n’est pas que ces informations se soient accidentellement retrouvées sur un trottoir, mais qu’elles aient été recueillies et archivées ensuite dans les mémoires de la banque. Comme sont conservés et utilisés les éléments recueillis par les grandes surfaces quand elles établissent leurs millions de « cartes de clientèles », par les compagnies d’assurance, les bibliothèques ou les entreprises de transport à même de pister les habitudes et déplacements quotidiens de leurs usagers à partir d’un pass Navigo, d’une carte d’accès à des cantines ou bien de paiements de parking. Sans oublier les détails de nos voyages en avion livrés chaque jour aux Américains…

Ce n’est pas la NSA qui contrôle nos vies mais tous ceux qui accumulent des informations de façon à nous asservir à leurs fantasmes sécuritaires ou publicitaires, ceux qui réclameront un jour que l’on introduisent dans notre corps les mêmes puces d’identification contre lesquelles protestent avec raison les éleveurs de moutons et de chèvres du Sud de la France.

Un fichage qui s’améliore, se perfectionne (pour notre plus grand bien !!!), s’étend sur tout le territoire français et est appuyée par l’Union Européenne et tous les fanatiques de la sécurité.

Une journée connectée made in Google

par Melinda Davan-Soulas, LCI TF1, le 13 novembre 2013


Google est désormais un acteur incontournable de la vie connectée. Pour les photos, les recherches, la musique, le géant américain a une solution pour tous les instants du quotidien. A quoi peut bien ressembler une journée "Googlesque" ? MYTF1 News vous fait le planning après avoir visité la Google House.

Google présentait mercredi à la presse sa Google House, un espace modélisant les différentes situations du quotidien auquel un internaute mobile (ou non) peut être confronté. Et, heureusement pour ce dernier, Google est là pour le sortir de toutes les situations ! Le géant américain avec ses multiples applications, ses différents supports et produits, a une solution pour tout. Pas de sectarisme : que vous soyez sous Android, iOS ou Windows, ces solutions sont universelles. Et Google a amélioré sa recherche vocale sur Chrome et ses applis pour faciliter encore plus leur utilisation tout au long de la journée. Pratique, mais quelque peu inquiétant tant vos données sont démultipliées... Voilà en tous cas à quoi pourrait ressembler vos journées :

  • 7h00. Le réveil de la maison

C’est l’heure de se lever ! Mais comment préparer un bon petit déjeuner ? Armé de votre smartphone ou de votre tablette voire en utilisant Chrome sur l’ordinateur, vous donnez les consignes à votre appareil par l’intermédiaire de la recherche vocale Google. "Trouve-moi la recette du porridge", "comment faire des pancakes rapidement ?" Et comme par miracle, Google Now (ex-Google Search) trouve la recette la plus populaire, les conseils de pro en vidéo. Depuis ce mercredi, Google a également lancé ses fiches nutritionnelles. A l’aide de la recherche vocale, on peut désormais tout aussi bien convertir des mesures qu’obtenir les informations nutritionnelles sur plus de 1.000 aliments. Et vous pouvez filer sous la douche pendant la préparation après avoir demandé à Google de chronométrer la cuisson. Une fois votre recette terminée, créez une alerte pour ne pas oublier d’acheter les aliments la prochaine fois !

  • 8h30. L’heure de partir au travail

L’application Google Now. Les adresses de votre domicile et de votre travail ayant été rentrées dans Google Now, vous savez désormais en temps réel combien de temps il vous faudra pour aller au travail et quel est le chemin le plus rapide en fonction du trafic. Et pour les destinations nouvelles, Google Maps est là pour vous épauler. Pour vous accompagner, vous pouvez même écouter vos playlists musicales Google Play sans être connecté, si vous êtes un abonné illimité.

Les notifications de Google Now peuvent être personnalisées en fonction de votre mode de locomotion préféré (transports en commun ou voiture), vos choix (météo, sport, infos, etc.).

  • 11h00. Meeting à l’étranger

Un déplacement à l’étranger ? Pas de problème. La réservation de billets d’avion reçue par mail et enregistrée dans les cartes Gmail, Google Now peut vous dire si l’avion sera à l’heure ou non, et quel trajet prendre pour atteindre rapidement l’aéroport. En cas de voyage à l’étranger, dès l’arrivée à destination, l’application passe en mode locale avec de nombreuses informations à disposition : taux de change, météo, infos sur les activités environnantes, les transports, les restaurants, directions et même traduction de mots courants.

Vous ne connaissez pas un traitre mot de la langue locale ? Pas d’inquiétude, Google Traduction sera votre allié et sans frais supplémentaire. Il vous suffit de charger plusieurs packs de langue avant de partir. Vous pourrez alors prononcer une phrase qui sera immédiatement traduite vocalement pour votre interlocuteur. Et si vous ne comprenez pas le menu, photographiez-le pour le traduire également vocalement.

  • 15h00. Le rendez-vous à ne pas manquer

Ouh la, vous avez failli oublier votre rendez-vous chez le médecin. Heureusement, vous l’aviez mis dans votre agenda. Google le sait et vous le rappelle. Et comme vous êtes pressé, il vous indique même le chemin à suivre sur vos Google Glass.

  • 17h00. L’heure des devoirs

L’école est terminée, mais il y a un exposé à préparer. Le Cultural Institute est là pour venir au secours des étudiants avec sa mine d’informations issues de fonds d’archives, de partenaires culturelles, d’institutions ou de musées, ses visites en mode Streetview (Château de Versailles, Tour Eiffel, etc.). Vous voulez tout savoir sur un artiste ou ses œuvres ? Les œuvres sont passées au système "Google Gigapixels" pour pouvoir zoomer au maximum et voir jusqu’au trait de pinceau. Pour avoir d’autres informations, la commande vocale est là et peut désormais comprendre deux questions sur un même sujet qui se suivent sans avoir à tout répéter (ex : Qui a construit la Tour Eiffel ? - Quelle hauteur fait-elle ?). Et si l’exposé est préparé à plusieurs et à distance, il suffit de le stocker dans Google Drive et de le partager pour qu’il soit modifiable en simultané.

  • 19h00. Besoin de se préparer pour la soirée

Robe rouge ou pantalon noir, chemisier à carreaux ou rayé : comment être sûr de ne pas passer pour une ringarde ? Un œil sur Google Trends pour découvrir les dernières tendances de recherche. Et c’est parti pour la robe rouge, non sans s’être assurée auprès de ses amies que le choix était bon via l’application de chat vidéo de Google+ Hangouts qui peut se faire à plusieurs.

Mais tout cela vous a mis en retard. Pas de problème : on appuie sur le micro et on demande à Google d’envoyer un SMS pour prévenir qu’on sera en retard.

  • 21h00. Regarder la dernière vidéo qui buzze grâce à ChromeCast

Avec vos amis, vous avez repéré sur YouTube des vidéos insolites et vous voulez tous les voir. Equipez le téléviseur de la prise ChromeCast et lancez YouTube. Votre vidéo sélectionnée apparaîtra alors sur la TV. Et toutes les personnes reliées au réseau wifi de la maison peuvent ajouter leurs vidéos, morceaux de musique ou photos à la liste. Sous la forme d’une prise HDMI, ChromeCast connecte tous les appareils iOS ou Android, Mac ou PC connectés à Chrome. Et bientôt, ce seront les films issus du site américain Netflix qui pourront être visionnés (ChromeCast est en vente aux Etats-Unis à 35 dollars et sera disponible l’an prochain en France).

  • 22h30. Résultats du match

Mais qu’a bien fait votre équipe préférée ce soir ? Google Now vous a déjà donné le résultat. Un oeil sur YouTube et aux différentes chaînes auxquelles vous êtes abonnées (Ligue 1, NBA, Tour de France, Wimbledon, etc.) et vous pouvez revoir les actions sur votre smartphone.

  • 23h00. Les photos d’une folle soirée

Vous avez pris en photos vos amis lors de la soirée et vous n’êtes plus vraiment en état de faire le tri. Google+ s’occupe de les sauvegarder sur votre espace privé (appli Google Photos à venir), de les mettre en ordre, de sélectionner les meilleures grâce à la fonctionnalité "effets automatique" qui va les corriger et peut même les transformer en gif animé, en mini-film ou panorama. Vous n’aurez plus qu’à les partager avec vos amis et proches.

Votre journée Google s’achève et vous n’avez plus qu’à aller vous coucher en espérant trouver rapidement le sommeil. Mais pour ça, Google n’a pas encore de solution... à moins de le demander vocalement !


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