la gestion du risque nucléaire à Toulon


article de la rubrique Toulon, le Var > Toulon
date de publication : dimanche 13 février 2005
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Toulon est le port d’attache de sept bâtiments à propulsion nucléaire (le porte-avions Charles de Gaulle et six sous-marins nucléaires d’attaque). Son arsenal possède donc les infrastructures pour en assurer l’accueil et la maintenance, et notamment des installations permettant de gérer le combustible nucléaire des réacteurs et d’évacuer les eaux de refroidissement.


Le risque nucléaire est donc présent au coeur de la ville. Les risques relatifs à l’activité industrielle de l’arsenal sont répertoriés dans
le DICRIM, Dossier d’Information Communal sur les RIsques Majeurs, publié en octobre 2004. Comme l’écrit Hubert Falco dans la préface de la brochure : "Ne soyons pas pessimistes, les catastrophes sont extrêmement rares, les risques ont toujours existé, et les risques technologiques sont gérés par des hommes responsables. Malheureusement, il arrive que certaines personnes soient victimes parce qu’elles s’exposent inutilement, sans conscience du danger."

Bien entendu, ces risques sont connus depuis des années. Dans une plaquette [1] co-éditée en 2000 par la Préfecture du Var et la Marine nationale, le Préfet du Var et le Préfet Maritime écrivaient sans fard "Madame, Monsieur, vous vivez dans le voisinage du port militaire de Toulon dans lequel sont stationnés et entretenus des bâtiments à propulsion nucléaire. Le ministère de la défense, comme tout exploitant d’installation nucléaire, respecte les dispositions techniques et réglementaires destinées à prévenir en toutes circonstances les risques pour la population et l’environnement. Mais, aussi peu probable que soit un accident, les services de l’Etat ont défini un PPI (Plan Particulier d’Intervention) destiné à organiser les secours et les mesures de protection de la population."

Il est clair que, si, par malheur, un accident nucléaire devait se produire , toute l’agglomération serait concernée car "le nuage ne s’arrêterait pas à l’autoroute" [2]. Mais toutes les précautions envisageables ont-elles bien été prises ? On peut se poser la question quand on réalise sur le plan ci-dessous que la salle Jaureguiberry en construction se trouvera en partie à l’intérieur d’un des trois cercles d’urgence du PPI de septembre 2000. [3]

Le maire a pu benoîtement répondre [4] à Robert Alfonsi qui l’interrogeait sur ce point que "nous sommes juridiquement blindés", il n’en demeure pas moins que les déclarations récentes du Directeur de cabinet du préfet du Var ne sont pas faites pour apaiser toutes nos craintes.

Les Toulonnais s’interrogent. Pour qu’ils gardent leur sérénité sur ce sujet, il faut que l’information circule et que la plus grande transparence soit de règle. Nous ne voudrions pas que faute d’avoir été informés, des Toulonnais soient un jour ou l’autre inutilement exposés.

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Voici l’intégralité du dossier consacré au risque nucléaire à Toulon, accessible sur le site du CDIG du Var (Comité Départemental d’Information Géographique).

LE RISQUE NUCLÉAIRE

I. QU’EST-CE QUE LE RISQUE NUCLÉAIRE ?

Le risque nucléaire est un évènement accidentel, avec des risques d’irradiation ou de contamination pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens et / ou l’environnement.

Le risque nucléaire majeur est la fusion du coeur du réacteur d’une centrale nucléaire.

II. QUELS SONT LES RISQUES DANS LA COMMUNE ?

Des activités nucléaires sont présentes dans la base navale de Toulon.
L’aléa risque nucléaire à Toulon - en jaune : la salle Jauréguiberry.

III. QUELLES SONT LES MESURES PRISES DANS LA COMMUNE ?

-  PRÉVENTION :

Le Ministère de la Défense, comme tout exploitant d’installation nucléaire, respecte les
dispositions techniques et règlementaires destinées à prévenir, en toute circonstances, les risques
pour la population et l’environnement.

Ainsi, la sécurité des installations s’appuie sur plusieurs principes :

• prévention dès la conception (réacteurs disposant de 3 barrières de confinement et de système
d’arrêt d’urgence),
• surveillance et permanence de l’action des systèmes de sécurité,
• surveillance permanente de l’environnement,
• prise en compte des facteurs humains (formation, contrôle des connaissances, entraînement),
• contrôle exercé par les autorités publiques (instances de sûreté et expertises de l’institut de
protection et sûreté nucléaire),
• élaboration des plans d’urgence testé au cours d’exercices,
• des plans de secours sont élaborés, rédigés et déclenchés par :

• le Commandant du navire (de surface ou sous-marin) ou le responsable de l’atelier concerné par
un dysfonctionnement (plan d’urgence interne : P.U.I.) ;
• le Commandant de la région maritime Méditerranée (plan d’intervention du port : P.I.P., ayant
pour objet, d’une part, de diffuser les informations et coordonner les opérations d’intervention et,
d’autre part, de coordonner les opérations de protection de la population de la base navale de
TOULON, en cas d’incident ou d’accident ;
• le Préfet du Var (plan particulier d’intervention : P.P.I., ayant pour objet d’informer les services et
organismes concernés ainsi que le public et de coordonner les opérations de protection de la
population, des biens et de l’environnement).

Une convention d’information passée entre le Préfet du Var et l’Amiral Commandant la région
maritime garantit la rapidité de la transmission de l’information entre les autorités.

Le plan particulier d’intervention du port militaire de TOULON a été approuvé par arrêté
préfectoral du 08/09/2000. Il vise, notamment, une meilleure coordination des différents organismes
intervenant pour la protection de la population ainsi qu’une meilleure compréhension par elle des
événements en cours, des mesures prises et de la conduite à tenir (principe de la « transparence »).

IV. QUE DOIT FAIRE L’INDIVIDU ?

-  AVANT :

• connaître les risques, le signal d’alerte et les consignes de sécurité :
• le signal d’alerte comporte trois sonneries montantes et descendantes, de chacune une
minute ;
• si vous l’entendez : mettez-vous à l’abri et écoutez la radio.

-  DÈS LE SIGNAL D’ALERTE :

• se mettre à l’abri dans le bâtiment le plus proche ;
•arrêter ventilation et climatisation ;
• s’éloigner des portes et fenêtres ;
• écouter la radio
• ne pas fumer ;
• ne pas chercher à joindre les membres de la famille (ils sont eux aussi protégés) ;
• ne pas téléphoner ;
• ne sortir qu’en fin d’alerte ou sur ordre d’évacuation.

-  APRÈS :

• si l’on est absolument obligé de sortir, éviter de rentrer des poussières radioactives dans la pièce
confinée ; se protéger, passer par une pièce tampon, se laver les parties apparentes du corps et
changer de vêtements ;
• suivre absolument les consignes (irradiation, contamination, iode stable, produits frais...).

V. OÙ SE RENSEIGNER ?

Préfecture du Var - Service interministériel de Défense et de Protection civile (S.I.D.P.C.).
Tél. : 04.94.18.85.44.

Notes

[1La maîtrise de la sécurité dans le port militaire de Toulon

[2Déclaration d’Hubert Falco, lors du Conseil municipal du 26 janvier 2005.

[3Précisons que le permis de construire de cette salle omnisport financée par le Conseil général du Var a été accordé en mai 2004.

[4Lors du Conseil municipal du 28 janvier 2005.


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