l’Eglise accepte la « désobéissance civile » pour défendre les sans-papiers


article de la rubrique démocratie > désobéissance & désobéissance civile
date de publication : juin 2004
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Un rapport de l’épiscopat français accepte la "désobéissance civile" pour défendre les sans-papiers.


PARIS, 18 juin 2004 (AFP) -

L’Eglise catholique a accepté le recours à la "désobéissance civile" lorsque la loi bafoue la dignité des étrangers sans-papiers, dans un document de l’épiscopat sur l’accueil des étrangers en France publié cette semaine.

Ce document du comité épiscopal des migrations et des gens du voyage, intitulé "quand l’étranger frappe à nos portes" et rédigé sous l’autorité d’un évêque, Mgr Jean-Luc Brunin, réaffirme l’engagement de l’Eglise catholique auprès des migrants.

Il donne aux fidèles des repères pour comprendre le phénomène de l’immigration dans sa globalité et l’attitude à adopter lorsque "l’Eglise devient lieu recours" pour des étrangers sans-papiers ou demandeurs d’asile.

S’il "n’appartient pas à l’Eglise d’édicter le droit ni de se substituer aux pouvoirs publics", en revanche son rôle est "de veiller, en fidélité au Christ, à ce que les critères retenus soient respectueux de la dignité due à toute personne", souligne le document.

Il estime que le citoyen "peut refuser d’obéir aux autorités civiles" lorsque "en conscience" il juge "que le droit d’accueil politique ne permet pas le respect de l’étranger en danger et est donc contraint aux exigences de la morale et de l’Evangile".
Ce texte, qui engage l’Eglise de France, critique sévèrement les législations française et européenne relatives à l’accueil des immigrés, des lois qui "multiplient les restrictions, les contrôles et les exigences" et qui témoignent d’une "fermeture".

"Une société qui n’est pas capable de vivre l’accueil n’a pas d’avenir" et "une législation qui n’est pas à la hauteur des problèmes est une législation mauvaise", a souligné Mgr Brunin, nouvel évêque d’Ajaccio, lors d’une rencontre avec la presse.
La désobéissance civile, ou "refus d’obéissance aux autorités civiles", est de fait déjà pratiquée par de nombreux chrétiens engagés avec d’autres aux côtés des sans-papiers, auxquels ils fournissent les conditions de leur maintien en France.


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