jetés à la rue le 27 octobre !


article de la rubrique droits de l’Homme > la LDH
date de publication : mardi 6 novembre 2018
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Les services de l’État, la Ville de Marseille, la Métropole font preuve d’une redoutable efficacité quand il s’agit d’expulser ! Mais qu’en est-il de la mise en œuvre de l’instruction du gouvernement de janvier 2018 ?


Histoire d’êtres humains (Communiqué de la LDH Marseille)

Le 27 octobre, à quelques jours de la trêve hivernale, les familles Roms installées 35 boulevard Frédéric Sauvage et 46 boulevard du Capitaine Gèze ont fait l’objet d’une évacuation.

Environ 100 personnes dont des dizaines d’enfants en bas âge ou qui étaient scolarisés, des vieillards, des handicapés (aveugle- personne en fauteuil roulant...) se retrouvent jetées à la rue sans aucune proposition de relogement.

Les familles sont de nouveau en errance à la recherche de nouveaux lieux, confrontées à l’hostilité, la violence verbale et physique de riverains – comme ce fut le cas mardi 30 octobre, au 6 boulevard Arthur Michaud dans le 15ème où ces derniers ont fait sortir par la force des familles qui avaient trouvé refuge dans un bâtiment abandonné.

Les services de l’État, la Ville de Marseille, la Métropole font preuve d’une redoutable efficacité quand il s’agit d’expulser ! Mais qu’en est-il de la mise en œuvre de l’instruction du gouvernement de janvier 2018, de cette volonté déclarée - signée par huit ministres ! - de s’engager dans une « nouvelle impulsion dans la résorption des campements illicites des bidonvilles  » ?

Les familles et les associations engagées auprès d’elles pour le respect des droits fondamentaux, attendent de la préfecture et des collectivités territoriales des actions concrètes et immédiates pour les familles à ce jour à la rue et dans l’errance…..

Aussi nous appelons le ministre de l’intérieur à interdire aux préfets de recourir à la force publique pour expulser sans relogement ni hébergement stable les habitants des squats et des bidonvilles pendant la trêve hivernale qui débute demain.

La trêve hivernale laisse dès à présent au moins 5 mois pour élaborer - avec les personnes concernées - des solutions dignes et durables de sortie de bidonville.

Nous demandons également au premier ministre qu’il exige des 8 ministres signataires de l’instruction du 25 janvier 2018 une application immédiate et concertée de ce texte, en articulation avec Le plan Logement d’abord et la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.

P.-S.

Signataires :
Architectes sans frontières, ATD – Quart Monde, CCFD-TS, CIMADE, Comité départemental des collectifs Roms, LDH, L’Ecole au présent, Médecins du monde, MRAP13, Pastorale des migrants, Rencontres tsiganes, Secours catholique, Syndicat des avocats de France


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