il est interdit de manifester, il est interdit d’observer, il est interdit ...


article de la rubrique justice - police > le tout-sécuritaire
date de publication : mercredi 2 octobre 2019
version imprimable : imprimer


Camille Halut est par ailleurs, renvoyée devant le tribunal correctionnel pour avoir "opposé une résistance violente aux policiers" et pour "dissimulation de son visage", le 21 septembre. Audience prévue le 12 décembre prochain.


Camille Halut, observatrice de la LDH est poursuivie pour « entrave à la circulation » :

"On nous a habitués à la criminalisation de l’action militante, mais, ce matin, c’est sur la mission d’observation d’une bénévole de la Ligue des droits de l’homme (LDH) que la justice héraultaise doit se prononcer. Camille Halut est accusée par le parquet d’« entrave à la circulation », lors de la manifestation, le 6 avril, des gilets jaunes. Ce jour-là, plusieurs centaines de personnes bloquent une autoroute montpelliéraine. Affublée d’une chasuble indiquant son statut d’observatrice, Camille, elle, ne participe pas à la manifestation. Elle est simplement venue remplir sa mission, certes dérangeante pour la police. Elle n’est d’ailleurs pas interpellée sur place. C’est en se rendant à une convocation au commissariat, le 29 avril, soit plus de trois semaines après les faits, qu’elle est placée en garde à vue et mise en examen." [1]

"Mais pour ses avocats, ce procès va plus loin qu’une banale histoire d’entrave à la circulation. Ce que l’on veut, a grondé à la barre Michel Tubiana, c’est bel et bien « museler » les observateurs de la Ligue des droits de l’homme. L’avocat, ancien président de l’association, fondée en 1898, y voit même une tentative « d’intimidation ». « On veut signifier partout : "Méfiez-vous, si vous faites ce rôle d’observateur, vous ne serez pas que frappés ou insultés, mais aussi condamnés" », a-t-il assuré." [2]

Ses avocats, maîtres Alain Ottan et Michel Tubiana, ont plaidé la relaxe devant les juges du tribunal correctionnel de Montpellier.

Nous sommes des emmerdeurs, a plaidé Michel Tubiana, avocat et ancien président de la LDH, comme toutes les personnes qui sont là pour rappeler ce qu’est le droit.

Et l’avocat d’expliquer que si les observateurs de la Ligue des droits de l’Homme ne rendent compte que des pratiques policières, et pas des exactions de certains manifestants, comme on le lui reproche souvent, c’est parce que dans une démocratie, seule la police exerce une "violence légale".

La police a le monopole de la violence légale. Il est légitime d’observer ces pratiques. Et c’est le rôle de la Ligue des droits de l’Homme.

De son côté, Alain Ottan a rappelé que Camille Halut a passé 56 heures en garde-à-vue en 5 mois. [3]


Suivre la vie du site  RSS 2.0 | le site national de la LDH | SPIP