glissements progressifs du sauvetage en mer


article de la rubrique démocratie > coups de gueule
date de publication : lundi 8 avril 2019
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Lors du G7 des ministres de l’intérieur (Biarritz, 4 et 5 avril 2019), Christophe Castaner a accusé les ONG qui ont mené des opérations de secours en Méditerranée centrale d’avoir pu être « complices des passeurs »


Génération identitaire fait de Christophe Castaner un « adhérent d’honneur ».

Les propos de Christophe Castaner sur les ONG qui « ont pu se faire complices » des passeurs en Méditerranée ont choqué les ONG et la gauche. Et ravi à droite et à l’extrême droite. Notamment Génération identitaire, que le gouvernement réfléchit à dissoudre. Dans un communiqué, le groupuscule d’extrême droite se félicite que Castaner leur « donne raison ». Une cadre du mouvement a même préparé pour le ministre de l’Intérieur venu du PS une carte d’« adhérent d’honneur ». Baiser de la mort." [1]

ET NOS ENGAGEMENTS POUR LE SAUVETAGE EN MER ?

"Après l’Aquarius de SOS MEDITERRANEE, en mars, c’est au tour du navire italien Mare Ionio d’être entravé dans son action de sauvetage humanitaire...

Pendant ce temps là le Sénat italien décide de ne pas juger Salvini suite à la demande des magistrats du tribunal des ministres de Catane qui l’accusaient de « séquestration des migrants avec circonstances aggravantes », quand 177 naufragés ont été retenus du 21 au 26 août 2018 à bord du garde-côte Diciotti.

Les années 2018 / 2019 seront-elles les années où les principes fondamentaux du droit maritime, du secours en mer et de l’assistance à personne en danger ont été abolis ?" [2]

https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-la-barbarie-permis-de-tuer-pas-en-notre-nom

"LA BARBARIE : PAS EN NOTRE NOM !

Comment un gouvernement peut-il autant bafouer les droits humains en notre nom ?
Après avoir refusé d’accueillir les bateaux comme l’Aquarius qui ont sauvé des milliers de migrant.e.s de la noyade en Méditerranée et avoir participé ainsi à leur disparition, la France vient de décider d’offrir 6 embarcations marines rapides à la Libye.

Les migrant.e.s et demandeur.euse.s d’asile qui sont capturés en mer et refoulés en territoire libyen sont placé.e.s en rétention et soumis à des conditions de vie inhumaines : Insuffisance de nourriture, d’eau, de soins médicaux, mais aussi passages à tabac, tortures, violences sexuelles, esclavage, homicides… En bref, droit de vie et de mort sur des personnes otages de la barbarie. Plus personne ne l’ignore.
Le Gouvernement français délivre donc un permis de tuer en notre nom !"

PENDANT CE TEMPS :

"« Qui a besoin d’un mineur ? C’est un mineur, un grand homme fort, il va creuser. » Des journalistes de CNN ont filmé une vente aux enchères d’êtres humains, en cachant leurs caméras, en Libye, non loin de la capitale, Tripoli. En l’espace de quelques minutes, ils ont assisté à la vente d’une douzaine de migrants, cédés par des passeurs pour des sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (jusqu’à 435 euros). Ces «  marchés aux esclaves  » se dérouleraient une ou deux fois par mois." [3]

EN MEME TEMPS ....

Le ministre de l’intérieur français, Christophe Castaner accuse les ONG d’être « complices » des passeurs, relayant des propos portés par l’extrême droite.

"Les premières accusations de complicité entre les ONG et les passeurs ont été presque immédiates, mais elles étaient cantonnées à l’origine à l’extrême droite. Elles ont pris de l’ampleur au printemps 2017, lorsque les partis italiens du Mouvement cinq étoiles et de la Ligue du Nord partent en campagne contre les « taxis de la mer » que sont censés être les navires humanitaires, initiant une polémique aux conséquences dévastatrices." (...)

"En février, la France a annoncé qu’elle allait céder six hors-bord aux gardes-côtes libyens. Ceux-ci sont désormais les principaux opérateurs dans la zone. Depuis janvier 2018, ils ont intercepté et ramené en Libye plus de 16 000 migrants.

Pourtant, « la Libye n’est pas un lieu sûr pour rapatrier les migrants qui ont tenté de rejoindre l’Europe en vain », a répété jeudi, en visite à Tripoli, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Ils «  ne sont pas uniquement la responsabilité de la Libye mais celle de la communauté internationale tout entière », a-t-il ajouté.

M. Guterres a visité un centre de détention à Tripoli où sont actuellement retenues plus de 600 personnes. Il a déclaré avoir été choqué par le niveau de souffrance des migrants et « en particulier par le degré de désespoir dont il a été témoin ». [4]


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