fermeture du Val d’Aran : une quarantaine de familles en quête d’un toit


article de la rubrique Toulon, le Var > villes du Var
date de publication : lundi 3 octobre 2005
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[Var-Matin, lundi 3 octobre 2005]

Sanary : une quarantaine de familles à reloger

« On ferme. L’eau potable et l’électricité seront coupées aujourd’hui à 9 heures ». Louis Dossetto, président et fondateur de la SA Domaine du Val d’Aran, qui regroupe quelque 400 petits actionnaires à Sanary, vient de confirmer sa décision de remettre en conformité son camping, huit ans après sa fermeture officielle et des procédures aussi multiples que vaines.

Si l’annonce de ces travaux devenus indispensables date de plusieurs mois, une quarantaine de familles, pour la plupart aux revenus modestes, vit toujours au Val dAran. Et certains ont la ferme intention d’y rester ce matin.

Sollicitée, la préfecture, qui a reçu vendredi des représentants des résidents, s’est engagée à lancer dans les plus brefs délais une « maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale » (MOUS). Cette démarche, qui sera menée en collaboration avec le conseil général et la fondation de l’abbé Pierre (qui soutenait déjà les résidents) vise à établir un diagnostic précis des besoins des familles, et notamment vérifier que les plus défavorisées reçoivent bien toutes les aides auxquelles elles ont droit.

Mais le relogement des résidents du Val d’Aran (actionnaires ou locataires) pose une énième fois le problème de la pénurie de logements sociaux dans la région.

A. T.

[Var-Matin, édition de La Seyne, vendredi 30 septembre 2005]

Le président de la SA du Val d’Aran fermera le camping lundi [3 octobre 2005] pour réaliser les travaux de mise en conformité du domaine. [1]

Depuis quelques jours, la quarantaine de familles qui résident toujours au domaine du Val d’Aran se demandent ce qu’elles vont devenir. « Le camping va fermer. On nous a signifié de partir. Mais où ? Les logements sociaux sont inexistants sur la commune », explique Gilbert de Caro, chef de file du groupement de défense du Val d’Aran.

« On va nous couper l’électricité et supprimer l’eau potable. On nous met à la porte comme des bêtes », ajoute celui qui, depuis des années, ne cesse de se battre pour conserver son lopin de bonheur sur les hauteurs de la commune. Aussi a-t-il sollicité un rendez-vous à la préfecture, où il doit être reçu cet après-midi. [2]

Prêts à négocier avec l’exploitant

« On veut la transparence. Nous ne supportons plus qu’on nous trimbale d’un côté, de l’autre, explique Gilbert de Caro. On souhaite un arrangement avec l’exploitant. Qu’il nous rende ce qu’il nous doit et on part. Sinon, on reste. »

« Nous ne voulons pas la guerre, mais s’il le faut nous sommes prêts à aller jusqu’au bout et à nous installer devant la mairie de Sanary », ajoute de Caro, qui sait qu’il joue là « son dernier combat ». Et d’ajouter : « Monsieur Dossetto n’a pas le droit de lui-même, de couper électricité et eau. Il y a des règles qu’il semble ne pas connaître ».

Les familles restent soudées, d’autant qu’elles ont le soutien de plusieurs organismes et personnalités politiques.

Dans l’attente d’une intervention de la préfecture, une partie des résidents du camping du Val d’Aran a reçu, mercredi, des assistances sociales « pour monter des dossiers de logements », explique le chef de file du groupement de défense du site. Mais seront-ils pris en considération ? Beaucoup de familles risquent fort de se retrouver sans toit. Dès lundi.

Un an et demi de travaux

Louis Dossetto, président fondateur de la SA Domaine du Val d’Aran, est formel. « On va fermer le camping, lundi à 9 heures. L’eau potable et l’électricité seront coupées ».

Le patron a bien l’intention de se mettre en conformité avec la loi et éviter des frais qu’il ne supporte plus. « Mon but est de ne plus payer les astreintes qui m’ont été infligées ».

Si le domaine ferme ses portes, le site ne disparaîtra pas pour autant. « La société va se restructurer » poursuit le président fondateur qui, dès la fin du mois d’octobre, voire début novembre, va entreprendre toute une série de travaux. « Ce sont des travaux de mise en conformité en matière d’urbanisme, des travaux d’assainissement ». Selon Louis Dossetto, ces travaux « devraient durer un an et demi ». Après, le site retrouvera sa structure initiale, avec 270 emplacements, pas un de plus, « comme le souhaite le maire » ajoute-t-il.

Michel PASQUINI., Var-Matin, édition de La Seyne, vendredi 30 septembre 2005

Notes

[1Malgré la fermeture officielle - mais non effective - du camping depuis 1997, des dizaines de familles continuaient à vivre sur le domaine du Val d’Aran ; pour en savoir plus, vous pourrez lire

[2Une délégation des résidents a effectivement été reçue en préfecture, vendredi 30 septembre après-midi.


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