Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre aux 775 227 signataires et surtout d’avoir répondu à l’appel des familles et des associations d’organiser un Grenelle des Violences Faites aux Femmes cet été.

Les premières mesures dont vous parlez sont toutes positives et je vous encourage à les mettre en oeuvre au plus vite tant la situation est dramatique.

Mais la situation me paraît même tout à fait inédite. Les violences faites aux femmes ont toujours été bien trop élevées en France. Si on en croit les chiffres, il y aurait 25% de femmes assassinées de plus en 2019 par rapport à 2018.

25% ! A cette époque en 2018, 87 femmes avaient perdu la vie du fait de leur compagnon ou ex, et cette année elles sont 109. De tout temps, chaque vie perdue est une mort de trop. Mais que les féminicides augmentent, c’est sidérant.

Face à cela, je m’interroge : les premières mesures dont vous parlez seront-elles suffisantes ? A situation exceptionnelle, ne faut-il pas des mesures exceptionnelles ? Déclarer un État d’Urgence ? Pourrions-nous, face à ce massacre, faire plus, faire mieux, faire plus vite ? Combien vaut la vie d’une femme ?

Le Grenelle n’est pas encore fini, je garde espoir qu’il aboutisse à des mesures et des budgets à la hauteur de cette urgence. Je vous en conjure, utilisez votre fonction, votre pouvoir, vos responsabilités pour sauver celles qui peuvent encore l’être. Vous avez les moyens d’agir. Si les conjoints violents sont coupables, si les dysfonctionnements sont multiples, c’est vous seul, vous et le Présidente de la République, qui pouvez enclencher cet élan national et les moyens nécessaires à la fin du cauchemar pour ces femmes.