des livres pour la prison


article de la rubrique prisons > Toulon - La Farlède
date de publication : vendredi 15 décembre 2000
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La Ligue des Droits de l’homme a remis hier matin à la bibliothèque de la maison d’arrêt Saint-Roch plusieurs exemplaires de Paroles de détenus et du Nouveau guide du prisonnier.


C’est une « délégation citoyenne » emmenée par le groupe local de la Ligue des Droits de l’homme qui a effectué ce dépôt, opération symbolique en faveur de l’ensemble des personnes détenues dans les 187 prisons françaises, et ce, le jour du 52e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme.

C’est l’Observatoire international des prisons (dont une antenne est espérée à Toulon par la Ligue), Emmaüs, et des barreaux qui sont à l’origine de cette action, ayant acquis 5 000 livres pour les remettre dans les centres pénitentiaires.

Pour la Ligue des Droits de l’homme dont le groupe Toulonnais est placé sous la responsabilité de François Nadiras, comme pour l’OIP, s’agissant de la prison, le problème majeur est celui de la surpopulation carcérale. Cependant, « Ce n’est pas en construisant de nouveaux établissements que l’on arrangera les choses, mais en réduisant le nombre de prisonniers. » Ainsi, 3 000 personnes sont emprisonnées parce qu’elles n’ont pas de papiers « ceci ne justifie pas une punition par privation de liberté ». Ainsi, encore, combien de journées de prison préventive de trop du fait des lenteurs de la justice ou bien parce que la prison est utilisée comme moyen de pression morale ?

Et puis la Ligue s’insurge « contre le traitement pénal de la misère. On augmente la répression au lieu de donner plus de moyens à la prévention, à l’éducation. »

Autre question posée par la Ligue : « A quoi sert la prison ? Si la prison sert à punir elle doit servir aussi à resocialiser. Or, la prison n’a pas toujours les moyens de le faire. D’autant que pour réussir cela, encore faut-il qu’en prison, l’homme conserve sa dignité. Quand on sait qu’il y a dans les prisons françaises 35 000 places mais 53 000 détenus, on imagine bien que la dignité de d’homme ou de la femme emprisonnée souffre de cet entassement. »

[ Article paru dans Var-Matin, le lundi 11 décembre 2000. ]


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