appel à la mobilisation pour les droits des femmes, le 17 octobre 2009 à Paris


article de la rubrique discriminations > femmes
date de publication : mercredi 14 octobre 2009
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La LDH est partie prenante de cette mobilisation organisée à l’initiative du Collectif pour les droits des femmes (CNDF) et de Femmes solidaires [1].

Pour la prise en compte des droits des femmes, comme dans d’autres domaines, on attend de la part des pouvoirs publics, un peu plus de cohérence, signe d’une véritable volonté politique, et moins d’effets d’annonce. Voir l’exemple des « brigades de protection des familles ».


En France, en 2009, les femmes perçoivent des salaires inférieurs de 21 % à ceux des hommes, elles représentent 80 % des travailleurs pauvres, assurent l’essentiel du travail ménager et de l’éducation des enfants. 85 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et leurs retraites sont en moyenne inférieures de 600 € par mois. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Une femme est violée toutes les 10 minutes.

Nous vous appelons à construire ensemble une grande manifestation nationale pour les droits des femmes le 17 octobre prochain. Celle-ci sera notre apport commun à la reconquête du lien social, et constituera un élément de sortie de crise. Elle se déclinera selon six thématiques :

  • liberté de disposer de son corps au travers notamment d’un véritable accès à l’avortement et la contraception
  • autonomie financière au travers de vrais emplois, de vrais statuts, des salaires décents et du temps pour vivre
  • dignité avec le vote et l’application de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes et avec la reconnaissance des droits des lesbiennes
  • égalité dans la vie politique, économique et sociale
  • laïcité avec aucune ingérence des intégrismes religieux dans nos vies ou contre nos droits
  • solidarité dans la lutte pour les droits des femmes du monde entier et l’égalité pour les femmes étrangères en France.


A propos des « Brigades de protection des familles ».

Violences familiales : des brigades lancées

[Le Figaro – AFP – 15/06/2009]

La ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a lancé aujourd’hui la création de "brigades de protection des familles" dans tous les départements, afin de lutter contre les violences intrafamiliales qui ont fait 193 morts en 2008.

"Ce type de violences exige une réponse adaptée" et "sont une priorité", a déclaré la ministre au Carrousel du Louvre, lors des assises nationales de synthèse des 1.200 forums "vos libertés, votre sécurité, parlons-en" qui ont rassemblé, selon le ministère, 60.000 personnes.

Pour Mme Alliot-Marie, ces forums ont montré l’"ampleur" de ces violences et la diversité des cas : des "femmes et enfants victimes" mais aussi des "parents maltraités par leurs enfants adolescents".

Ces nouvelles unités seront mises en place dans tous les départements, par l’intermédiaire des services de police spécialisés dans les mineurs, et à Paris, "dans les tous prochains jours", a précisé la ministre.

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Communiqué de presse du CNDF

"Brigades de protection des familles"

Lundi 15 juin 2009

Michèle Alliot Marie, Ministre de l’intérieur vient d’annoncer la création de « brigades de protection des familles » afin de lutter contre les violences intra-familiales.

Cette information suscite plusieurs commentaires : Les policiers et les gendarmes font partie des personnels qui ont été le plus formés sur les violences faites aux femmes. Ceci dit il en existe encore par exemple qui encouragent les femmes a déposer une main courante plutôt qu’une plainte. Dans ce cadre là, avoir des brigades de police et de gendarmerie, sensibilisées particulièrement aux violences faites aux femmes et dûment formées, pourquoi pas ? Mais pourquoi uniquement sur les violences intra- familiales faites aux femmes et aux enfants ?

En aucun cas, ce type de brigade ne doit être compétente pour traiter d’autres choses que les violences faites aux femmes, la répression d’un sans papier découvert au hasard d’une intervention par exemple.

Même s’il est prévu que dans ces brigades figurent des psychologues et des travailleurs sociaux, c’est encore la réponse en terme uniquement de répression qui est privilégiée. Bien qu’indispensable, celle ci devrait être accompagnée d’un ensemble de mesures cohérentes, intégrées et systématiques pour lutter contre les violences faites aux femmes : prévention avant toute chose, éducation non sexiste, formation de tous les personnels, accueil et hébergement des victimes, prise en compte des conséquences des violences notamment au travail, fonctionnement de l’appareil judiciaire, articulation entre civil et pénal, ordonnance de protection,etc, tout un ensemble de mesures qui figurent dans la proposition de loi cadre du Collectif national pour les Droits des Femmes qui a été déposée sur le bureau de l ’Assemblée nationale et du Sénat par le groupe de la Gauche Démocratique et Républicaine.

L’action de l’État sur les violences faites aux femmes ne semble guère coordonnée : Michèle Alliot Marie annonce la création de ces brigades alors que les services de Valérie Létard, secrétaire d’État à la solidarité, en charge des droits des femmes, travaillent aussi sur le dossier des violences faites aux femmes. On aimerait trouver un peu plus de cohérence, signe d’une véritable volonté politique et non d’effets d’annonce.

D’autre part, la Mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, créée par Bernard Accoyer à la suite du dépôt de 16 000 signatures pour la loi cadre en novembre dernier doit rendre ses conclusions à la mi-juillet. Quel sort sera réservé à ses éventuelles préconisations législatives ?

Notes

[1Le tract d’appel à la manifestation du 17 octobre : http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/M....


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