La Chaberte (photo Thierry Turpin)

La communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), forte de près de 450 000 habitants, ne comporte actuellement aucune aire aménagée permettant d’accueillir des gens du voyage.

Deux aires d’accueil sont prévues qui permettront de recevoir 60 caravanes. L’une des deux sera aménagée au lieu-dit La Chaberte, sur la commune de La Garde. Actuellement, c’est une zone de plusieurs hectares où une centaine de caravanes sont dispersées, sans eau ni électricité. Il est prévu, et annoncé depuis plusieurs années, d’en aménager une petite partie en aire d’accueil pour les gens du voyage : vingt emplacements de 150 mètres carrés (chacun pouvant accueillir deux caravanes), avec des blocs sanitaires, le tout raccordé aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement. Mais les travaux n’ont toujours pas débuté – aux dernières nouvelles, ils seraient prévus pour janvier 2011...

« Nous ne sommes pas en avance ! »

par Laurence Artaud, La Marseillaise, 17 novembre 2010

L’une des deux (seules) aires d’accueil des gens du voyage, celle censée couvrir l’Ouest de l’agglomération devrait être bientôt aménagée à Six-Fours.
L’autre est prévue à La Garde.

Du côté de Toulon Provence Méditerranée, on en convient : « Nous ne sommes pas en avance ! ». La collectivité locale compte en effet parmi ses compétences l’accueil des gens du voyage. Une question épineuse qui, pour l’heure, n’a trouvé comme seule – et tardive – réponse sur l’agglomération que le projet d’aménager deux terrains. Lesquels recevront en tout une soixantaine de caravanes. L’un se trouve à l’Est, à La Garde, l’autre à l’Ouest, à Six-Fours, deux sites qui répondent à une obligation inscrite au Schéma départemental. Au printemps dernier, en vue de l’élaboration de ce document, le préfet du Var de l’époque, Hugues Parant, avait réuni les maires « confrontés à cette transhumance [sic !] », afin de « clarifier les rôles et responsabilités de chacun » (propos tirés d’une interview dans Var Action, la lettre d’information de la préfecture).

Le Schéma départemental n’entrera en vigueur que début 2011. D’ici-là devraient débuter les travaux sur l’aire Ouest. Celle-ci, située dans la zone d’entreprise de La Millonne, aux Playes a donc été « proposée » par la commune de Six-Fours, qui a délivré un permis de construire il y a déjà quelques mois. Sur ce terrain de 6 874 mètres carrés où « les gens du voyage avaient déjà l’habitude de s’installer », comme le précise le premier adjoint Joseph Mulé, quatorze emplacements de 150 mètres carrés seront aménagés. Chacun pourra accueillir deux caravanes. Pour répondre aux normes, l’aire sera pourvue « de six blocs sanitaires doubles, de deux blocs individuels, d’un emplacement pour la collecte des déchets et d’un local de gestion », précise-t-on à TPM.

Au mieux, fin 2011, début 2012

Le gestionnaire du site sera retenu suite à un appel d’offres, il sera notamment chargé de récolter le paiement de l’eau et de l’électricité, un principe acquis par les gens du voyages. D’expérience, selon TPM, «  ça fonctionne plutôt bien ». Les terrains destinés à recevoir ces communautés itinérantes pendant des périodes ne dépassant pas quelques semaines doivent toutefois présenter certaines caractéristiques, telles que se trouver à proximité d’un grand axe routier, d’une école, etc. Le coût de l’aménagement de l’aire des Millonnes est évalué à environ 1,2 million d’euros (TTC). Les travaux devraient prendre entre 12 et 18 mois. Reste à espérer que le calendrier sera respecté. Car l’équipement de l’aire d’accueil de La Chaberte à La Garde est programmé depuis 2008. Et les usagers attendent toujours (lire par ailleurs). Sans compter qu’il manquera encore à un programme qui mériterait d’être, compte tenu des besoins, bien plus ambitieux, une aire dite « de grand passage », c’est-à-dire destinée aux « rassemblements traditionnels ou occasionnels ». Elle est prévue sur la commune de Hyères mais le choix du terrain adéquat n’aurait pas encore été arrêté.

Lors de la saison estivale et à l’approche de la Pentecôte, le problème des aires d’accueil se pose avec acuité. À défaut de places suffisantes, les gens du voyage ont recours à des campements sauvages. (Photo : Arnassan)