Yemen, assourdissant silence sur des morts par milliers


article de la rubrique international
date de publication : mercredi 10 mai 2017
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Le 25 avril, les participants à la réunion de haut niveau sur la crise humanitaire au Yémen ont promis, 1,1 milliard de dollars d’aide humanitaire pour 2017.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’en félicite. Toutefois, il faut de toute urgence que les parties belligérantes acceptent de garantir un "accès sans entraves" pour les humanitaires.



"Le Yemen est déchiré par un conflit depuis qu’une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a commencé en mars 2015 une campagne de bombardements pour repousser les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, qui avaient pris le contrôle de la capitale Sanaa et d’autres parties du pays. Depuis l’intervention de la coalition en mars 2015, quelque 7 700 personnes , en majorité des civils, ont été tuées et 42 500 ont été blessées. Toutes les médiations de l’ONU et sept accords de cessez-le-feu ont échoué." [1].

"Des images de corps décharnés, de visages émaciés... Des populations contraintes de se nourrir de feuilles ou de semences... Au Soudan du Sud, en Somalie, au Nigeria, jusqu’au Yémen, la situation humanitaire ne cesse de se dégrader depuis quelques mois. Favorisée par la sécheresse, la violence et les conflits armés - et parfois la conjonction de ces trois facteurs -, la famine est telle que d’aucuns craignent un bilan humain bien plus grave qu’en 2011, où 260 000 personnes perdirent la vie dans la Corne de l’Afrique. (...)

Derniers chiffres publiés par les Nations unies : 108 millions de personnes à la merci de la famine. Pour faire face à cette menace, il faudrait 4,4 milliards de dollars d’ici juillet. Or, l’ONU n’a reçu pour l’instant que 21 % de ces fonds." [2] Le choléra ajoute à la souffrance : "Au moins 34 personnes sont mortes du choléra et 2 022 cas suspects ont été recensés en seulement 11 jours au Yémen, a indiqué mardi 09/05, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)" [3].

"Selon l’ONG Solidarités International, la réponse politique est essentielle pour mettre fin aux crises alimentaires chroniques. Les ONG espèrent aussi mobiliser l’opinion publique et le gouvernement français sur les dérives du conflit. « On nous résume toujours ça comme une dispute entre chiites et sunnites » se désole Jean-François Corty, mais en réalité, la France reste discrète sur la question du Yémen car elle est le premier fournisseur d’armes de l’Arabie Saoudite. « On demande à l’État la relance du processus diplomatique et de s’impliquer dans la paix plutôt que de vendre des armes aux parties violant les droits humains » exige Serge Breysse, directeur à Action contre la faim, « le droit n’est plus respecté dans le monde ». " [4]

P.-S.

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