Toulon : travail, famille, parti


article de la rubrique extrême droite > le FN, hier et aujourd’hui
date de publication : avril 2002
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Juin 95 - mars 2001 : Toulon est géré par l’extrême droite. Le Pen l’avait proclamé : ce serait un laboratoire du FN, sa vitrine, sa fierté !
Bilan par Le Canard enchaîné du 30 avril 2002.


Avec 23,5 %, Le Pen est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle dans le Var (le 21 avril 2002). Mais pas à Toulon, où son score est inférieur de 2 à 3 % à sa moyenne départementale. Les 160 000 habitants du plus grand port militaire de la Méditerranée ont joué pendant six ans le rôle de la souris dans le grand laboratoire municipal du Front national. Et ils en ont eu ras le bol ! Aux dernières municipales, le maire sortant Jean-Marie Le Chevallier n’a obtenu que 7,8 %, alors qu’il totalisait 37 % au soir de son élection en 1995 ! Son bilan était, il est vrai, catastrophique.

L’insécurité ? Elle augmente. En 2001, les crimes et délits étaient en hausse de 6 % à Tou­lon alors qu’ils se stabilisaient dans la plupart des grandes communes varoises. La police nationale proposait un partage de l’îlotage, entre quartiers excentrés et centre-ville : champions de la rodomontade, les élus toulonnais n’ont jamais voulu jouer le jeu. Résultat : pas de collaboration pendant six ans.

La vie associative ? Elle a survécu, mais pas grâce à la municipalité, qui a privilégié ses affidés. Petit chouchou : Jeunesse toulonnaise, une création de Cendrine Le Chevallier, partisane, en 1996, d’une « jeunesse enracinée dans la culture tou­lonnaise ». Cette association pompa jusqu’à 70 % des subventions attribuées dans le cadre du contrat de ville. Ce qu ne l’empêcha pas d’être mise en liquidation, véritable gouffre financier qui a valu récemment un procès aux époux Le Chevallier. Dans le même temps, le FN supprima dès son élection toute subvention à Aides, au Secours populaire, à la Fédération des oeuvres laïques. Elle expulsa les syndicats de la Bourse du travail puis les relogea prudemment dans un autre bâtiment.

Les finances de la ville ? Complètement plombées par les embauches de parents et de sympathisants, à des postes pour lesquels ils ne possédaient pas le début d’une compétence. Seul critère retenu sur les listes transmises au maire : le lien de parenté et l’ardeur militante, voire le parcours politique de l’intéressé. Il est vrai que la directrice du personnel à la grande époque lepéniste se montrait très compréhensive. Epouse et soeur d’élus FN, elle pouvait donner tout son sens à la devise « Travail, famille, parti ».

Que sont les Le Chevallier devenus ? Jean-Marie Le Chevallier a quitté le FN au printemps 1999 et il a aujourd’hui complètement disparu de la circulation, officiellement en " vacances de la politique ".

Tout est bien qui finit mal pour cet ancien lepéniste modèle.

Cuverville - mars 2001

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