On demande que le droit commun soit appliqué


article de la rubrique droits de l’Homme > la LDH
date de publication : samedi 9 décembre 2017
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ET MAINTENANT LES PRISONNIER-E-S ! POUR LA PAIX AU PAYS BASQUE !
10.000 personnes ont défilé à Paris samedi 09/12, à l‘appel des Artisans de la Paix pour interpeller les autorités sur la question des prisonniers basques.



"10.000 personnes ont défilé à Paris samedi 09/12, à l‘appel des Artisans de la Paix pour sensibiliser les autorités sur la question des prisonniers basques. La société civile du Pays basque, qui a pris en main le processus de paix, entendait alerter sur le sort des 314 prisonniers, dont 62 en France, lors de ce défilé qui s‘est déroulé au même moment que l‘hommage à Johnny Hallyday, dans un autre endroit de la capitale. [1]

" On demande que le droit commun soit appliqué aux détenus basques. Pourquoi les prisonniers basques ne bénéficieraient pas des mêmes droits que les autres prisonniers ? ", a interrogé le maire de Bayonne et président de la communauté d’agglomération Pays basque, Jean-René Etchegaray (UDI). Celui-ci a estimé à "plus de 10.000" le nombre de participants à la manifestation parisienne. La préfecture de police a, elle, dénombré 6.200 participants. Parmi eux, des familles venues du Pays Basque français et espagnol, des étudiants, des retraités etc... Deux trains de 1.000 places et 65 cars avaient été affrétés pour acheminer des manifestants."

"Nous les (les prisonniers, ndlr) voulons à la maison", disait une banderole, alors que certains scandaient : "Libération pour les prisonniers basques". Dans le cortège parisien avaient pris place plusieurs femmes et hommes politiques de gauche, dont Benoît Hamon, Emmanuelle Cosse et José Bové, ainsi que l’ancien évêque Jacques Gaillot." [2]

7 décembre : "Les prisonniers basques, à la maison !" : quelques 200 Basques sont partis jeudi de la prison de Réau (Seine-et-Marne) vers d’autres établissements pénitentiaires d’Ile-de-France pour demander la fin du régime d’exception pour ces détenus. Vendredi ils iront de Fleury-Mérogis à Fresnes (Val-de-Marne), puis samedi de Fresnes à Paris, où une grande manifestation avec 10.000 personnes est attendue.

"On demande la fin du régime d’exception pour les prisonniers basques", a dit à l’AFP Jean-Noël Etcheverry, dit "Txetx". Ce régime d’"éloignement" et de "dispersion systématique" des détenus basques "dans des prisons différentes" les isole et oblige leurs familles à parcourir parfois des centaines de kilomètres pour leur rendre visite, a-t-il déploré. Les manifestants réclament aussi la suppression du statut de Détenu particulièrement signalé (DPS, qui assortit la détention de contraintes supplémentaires), la libération des prisonniers malades et la libération conditionnelle de "ceux et celles qui y auraient droit si le droit commun était appliqué".

305 prisonniers basques en France et en Espagne, dont 62 en France, répartis dans 20 prisons. Sur les 62 détenus en France, 57 sont de nationalité espagnole et devront pour beaucoup accomplir d’autres peines en Espagne à leur libération en France.
"Ils ont une épée de Damoclès sur la tête : le risque d’extradition à la fin des peines vers l’Espagne. C’est sur cela que nous devons travailler aujourd’hui, parce que ce n’est pas acceptable", a dit l’eurodéputé José Bové (EELV), qui venait de rencontrer, avec le sénateur (LR) Max Brisson et le député (apparenté MoDem) Vincent Bru, des représentants du Collectif des prisonniers basques détenus à Réau."(AFP, 07/12/2017)

Communiqué des Artisans de la paix [3], de Bake Bidea [4] et de la LDH [5]  :
"Le mercredi 6 décembre 2017, à 10h30, à l’Assemblée Nationale (7ème bureau), 33, quai d’Orsay, se tiendra une conférence de presse en présence de parlementaires de tous horizons politiques : pour présenter la grande manifestation pour la paix en Pays basque et les prisonnier-e-s qui se tiendra ce samedi 9 décembre à Paris.

Les revendications adressées au gouvernement français y seront présentées, ainsi que l’ensemble des soutiens obtenus autour de ce rassemblement et de ces revendications. Particulièrement nombreux et pluriels, ces soutiens annoncent un rassemblement atypique de plusieurs milliers de personnes à Paris, qui avait été appelé suite à la journée du 8 avril 2017, au cours de laquelle la société civile avait permis le désarmement de l’organisation E.T.A. Enfin, nous y donnerons les dernières informations sur le déroulement de cette manifestation."

En présence de :
Vincent Bru, dépué des Pyrénnées-Atlantiques (MoDem et apparenté)
Florence Lasserre-David, députée Pyrénnées-Atlantiques (MoDem et apparenté)
Frédérique Espagnac, Sénatrice des Pyrénnées-Atlantiques (PS)
Max Brisson, Sénateur Pyrénnées-Atlantiques (Les républicains)
Denise Saint-Pé, Sénatrice des Pyrennées-Atlantiques (Union Centriste)

Les rendez-vous du 9 décembre :
11h30 : arrivée des basques et des marcheurs sur Paris, à la gare Montparnasse, et conférence de presse
12h30 : départ de la manifestation, place du 18 juin 1940
14h00 : prises de paroles

Appel « Au risque de la paix » : " Nous nous engageons pour la paix. Pendant des décennies le Pays basque, en Espagne comme en France, a connu la violence. Depuis 2011, une autre voie a été choisie : celle d’entrer dans un processus de paix et d’inscrire l’avenir dans le débat démocratique. Le désarmement final de l’ETA qui a eu lieu le 8 avril 2017, à l’initiative de la société civile et d’une grande partie des élus, permet mais aussi commande d’aller plus loin. Alors que la société civile a pris ses responsabilités, les gouvernements espagnol et français ne donnent pas les signes espérés qui devraient leur permettre de s’inscrire pleinement dans le processus de paix.

Nous ne tirons pas un trait sur le passé. Nous savons les souffrances endurées de tous côtés et qui se prolongent aujourd’hui. Nous entendons la nécessité de reconnaître toutes les victimes et de faire la vérité qui est due à chacun.

Mais nous savons aussi que ce n’est pas en appliquant à la situation d’aujourd’hui les schémas d’hier que la société basque pourra se reconstruire et faire sienne, de manière durable, les ressorts de toute société démocratique.

Le sort des prisonniers et des personnes exilées ne doit plus dépendre d’une vision sécuritaire qui n’a plus lieu d’être, et qui a généré des situations insupportables. Rapprocher les prisonniers de leurs familles, tenir compte de leur état de santé, cesser de leur appliquer un statut de détenu particulièrement surveillé, favoriser les demandes de liberté conditionnelle, ce ne sont pas là des concessions, ce sont des gestes de justice que nous réclamons.

Imaginer les voies et les moyens qui permettent d’établir la vérité , de résoudre les procédures encore en cours et le sort des prisonniers, et de reconnaître les victimes, ce n’est pas absoudre, c’est permettre à une société de se reconstruire et de tisser à nouveau les liens d’une vie en commun et sans violence.

En réaffirmant notre engagement dans le processus de paix au Pays basque, nous posons les fondations d’une société qui préfère le débat à l’affrontement et l’avenir à la vengeance. Et nous demandons aux gouvernements espagnol et français de nous entendre : prenez le risque de la paix, prenez le risque de la vie.

C’est pourquoi, à l’initiative des Artisans de la paix, nous manifesterons à Paris, le 9 décembre 2017."

P.-S.

Lire : la tribune de Michel TUBIANA "Mort aux vaincus" :http://section-ldh-toulon.net/artisans-de-la-paix-9-decembre-Paris.html [6]


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