Loup Bureau :« On ne veut pas de journalistes dans ces zones, à fouiller dans nos affaires. »


article de la rubrique international > Turquie
date de publication : lundi 23 octobre 2017
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Aidons Loup Bureau à financer les frais de justice suite à son incarcération injustifiée et à reconstituer son équipement audiovisuel, confisqué par la justice turque.
Le 25 septembre, Loup Bureau relatait les conditions de son arrestation et de sa détention. [1]


Si Loup est libre aujourd’hui et qu’il a pu rentrer auprès des siens, il n’est cependant pas totalement libéré des charges qui pèsent contre lui. En effet, un procès doit avoir lieu en Turquie.

Le comité a mis en place une cagnotte pour l’aider à financer les frais de justice suite à son incarcération injustifiée et pour qu’il puisse reconstituer son équipement audiovisuel, confisqué par la justice turque.
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Dans un contexte de purges massives depuis la tentative de coup d’État avec plus de 50 000 personnes arrêtées, Loup Bureau, jeune journaliste français,a été incarcéré durant 51 jours. 8 militants turcs des droits de l’homme, dont la directrice d’Amnesty international pour la Turquie, Idil Eser, ont été arrêtés le 5 juillet, aux côtés de deux formateurs et le 28 juillet, 4 journalistes de "Cumhuriyet" restent détenus.

17 sept : Loup Bureau, enfin libre, arrive à Paris. Il risquait 30 ans de prison !

25 sept : "Un tribunal d’Istanbul a ordonné lundi la remise en liberté du journaliste turc Kadri Gürsel et le maintien en détention de quatre de ses collègues accusés dans le cadre du procès controversé de dix-sept collaborateurs du quotidien d’opposition Cumhuriyet. Le procès des collaborateurs de Cumhuriyet, un journal très critique envers le président Recep Tayyip Erdogan, a été ajourné au 31 octobre." [2]

24 SEP 2017 — Loup Bureau est rentré en France dimanche 17 septembre et cela grâce à votre soutien ! Loup tenait à vous remercier personnellement pour votre mobilisation.

Si Loup est libre aujourd’hui et qu’il a pu rentrer auprès des siens, il n’est cependant pas totalement libéré des charges qui pèsent contre lui. En effet, un procès doit avoir lieu en Turquie.

Le comité a mis en place une cagnotte pour l’aider à financer les frais de justices suite à son incarcération injustifiée et afin de l’aider à rembourser ses frais justice et à reconstituer son équipement audiovisuel, confisqué par la justice turc.
 [3]

Loup Bureau à son arrivée à Paris : « Je n’est pas été maltraité physiquement mais il y a eu des menaces, des intimidations. J’ai été en garde à vue pendant 6 jours avant d’aller en prison. C’est à ce moment là où ça a été plus compliqué », a-t-il raconté, entouré de sa famille, ses amis et la ministre de la culture Françoise Nyssen venus l’accueillir.

« La semaine de garde à vue, il a été traité comme les prisonniers kurdes, donc il a subi des sévices physiques (...) et psychologiques. A partir du moment où il était en prison, les choses se sont normalisées », a pour sa part dit son père, Loïc Bureau." [4]

"Peu après son arrivée, le journaliste s’est entretenu par téléphone avec Emmanuel Macron. "Il m’a dit de profiter des prochains jours, de me reposer", a livré Loup Bureau au journal Le Parisien. Et d’ajouter qu’à partir du moment où le président de la République a déclaré qu’il demandait sa libération, plusieurs changements ont eu lieu dans sa captivité." [5]

15 sept : Le journaliste français Loup Bureau, détenu en Turquie, va être libéré, annonce son avocat
"Nous avons la satisfaction d’annoncer la libération du journaliste Loup Bureau. Il sera expulsé de Turquie prochainement" : l’avocat Martin Pradel et l’association Reporters sans frontières (RSF) (...)".

14 sept : Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a plaidé lors d’une visite à Ankara ce jeudi pour le retour en France du journaliste Loup Bureau détenu en Turquie depuis fin juillet.

« Nous avons sollicité une procédure qui soit menée rapidement afin que notre compatriote puisse rentrer en France et retrouver les siens », a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’une conférence de presse avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu." [6]

7 sept : "Ismaïl Hakki Musa, ambassadeur de Turquie en France, a fait le point, jeudi, sur la détention de Loup Bureau, étudiant en journalisme arrêté le 26 juillet à la frontière irakienne. Les autorités turques veulent prendre leur temps.

Cet étudiant en journalisme de 27 ans, arrêté le 26 juillet à la frontière entre l’Irak et la Turquie, et détenu depuis le 1er août, ne sera pas libéré dans l’immédiat." [7]

Une carte pour Loup Bureau : Le comité de soutien recommande d’écrire le texte uniquement en turc pour éviter la censure. Afin de comptabiliser les cartes envoyées, il demande aux internautes de relayer les photos sur les réseaux sociaux via les #PostCard4Freedom et #FreeLoupTurkey.

Pétition [8]

Loup Bureau, étudiant en journalisme, a été interpellé à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG, ont été trouvées en sa possession.
Le ministère des Affaires étrangères a dit à l’AFP suivre la situation « avec la plus grande attention ». Dans un communiqué commun, les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, soutenus par la Fédération européenne des journalistes (EFJ) et la Fédération internationale des journalistes (IFJ), ont appelé à «  la libération immédiate  » de leur confrère.

L’EFJ et l’IFJ rappellent aussi que Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Zeit « est lui toujours derrière les barreaux depuis février », et qu’un autre journaliste français, Olivier Bertrand, qui effectuait un reportage sur l’après-coup d’État pour le média en ligne Les Jours, avait été expulsé en novembre. [9]

"Ils étaient 17 journalistes accusés et risquaient jusqu’à 43 ans de prison, onze d’entre eux étaient en détention pour avoir contribué au journal Cumhuriyet, accusé par la justice turque d’avoir terni l’image des autorités pour contribuer aux visées de trois organisations considérées comme “terroristes” en Turquie." ( Voir la pétition [10])

« Les intervenants d’Amnesty international sont accusés de commettre un crime au nom d’une organisation terroriste, sans en faire partie » (Andrew Gardner [11])

Ci-dessous des extraits de l’article paru le 18 juillet 2017 dans Ouest France : [12]

"L’expression « organisation terroriste » désigne le plus souvent pour les autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté le putsch manqué de 15 juillet 2016, ou les séparatistes kurdes du PKK.

Les dix militants avaient été présentés le 28 juillet à un procureur pour la première fois depuis leur interpellation. Celle-ci est survenue dans un contexte de purges massives depuis la tentative de coup d’État. Plus de 50 000 personnes, dont des opposants du président Recep Tayyip Erdogan, des membres d’ONG et des journalistes ont été arrêtés."

Le Conseil de l’Europe, dont fait partie la Turquie, a ainsi exigé leur libération « immédiate » et Amnesty International a qualifié leur arrestation, lors d’une réunion de formation organisée dans un hôtel de Buyukada, une île proche d’Istanbul, de « grotesque abus de pouvoir  » . [13]

Ci-dessous, extraits de l’article paru dans Paris Match le 31/08/2017 _ Interview du père de Loup Bureau incarcéré depuis un mois en Turquie :

"Emmanuel Macron s’est entretenu deux fois avec Erdogan, qu’attendez-vous encore de lui ?
Il a utilisé les mots qu’il fallait. Il a parlé de "préoccupation" et de "retour en France". Pour moi, le sens des mots compte. Je crois en la sincérité de sa démarche et je lui suis reconnaissant. Il y a une partie irrationnelle dans ce dossier. Après Mathias Depardon, c’est un avertissement donné aux journalistes, mais pas seulement. Que veut le gouvernement turc ? Que veut-il signifier à la France ? J’espère que ses relations personnelles avec Erdogan permettront d’aboutir à la libération de Loup.

Mais la demande de remise en liberté a été rejetée.
Nous avions pourtant eu tous les signaux annonciateurs d’une libération. Le procureur qui n’a évidemment rien trouvé dans le dossier semblait favorable à une libération conditionnelle. Et sans aucune explication, il y a eu un retournement de situation. C’est évident que la décision venait de plus haut."


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