Israël, Palestine : après la CPI, enquête de l’ONU


article de la rubrique droits de l’Homme > la LDH
date de publication : jeudi 27 mai 2021
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Consultez le Rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme sur les sites Internet de la FIDH et de L’OMCT


27-05-2021 : Israël-Palestine : le Conseil des droits de l’homme de l’ONU crée une commission d’enquête :

"S’il s’avère que l’impact sur les civils et les objets civils est indiscriminé et disproportionné, ces attaques peuvent constituer un crime de guerre », a déclaré la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, qualifiant ces événements d’« effroyables » . [1]

Dans une résolution adoptée à la majorité de ses 47 membres (24 pour, 9 contre et 10 abstentions), le Conseil a établi cette commission dont les membres seront nommées par la Présidente du Conseil. Cette commission enquêtera précisément sur les violations et abus présumés du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’homme avant et depuis le 13 avril 2021, et toutes les causes profondes sous-jacentes des tensions récurrentes, de l’instabilité et de la prolongation des conflits, y compris la discrimination et la répression systématiques fondées sur l’identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse.

Dans sa résolution, le Conseil prie instamment tous les États de s’abstenir de transférer des armes lorsqu’ils estiment que ces dernières présentent un risque évident d’être utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits de l’homme. Le Conseil demande également à tous les États, institutions internationales et autres donateurs de mobiliser d’urgence une aide humanitaire en faveur de la population civile palestinienne dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et à répondre à leurs besoins actuels. Il appelle Israël, « puissance occupante », à assurer la livraison sans entrave de cette aide humanitaire."

Communiqué AFPS le 28/25/2021 : "La France ne s’est pas grandie en s’abstenant lors du vote de cette résolution.

Comment peut-on s’abstenir sur la création d’une commission d’enquête sur les violations du droit quand on a connaissance de manière très précise du nettoyage ethnique à l’œuvre en Territoire palestinien occupé et particulièrement à Jérusalem, de la répression féroce d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. Et alors que deux millions de personnes subissent un blocus inhumain depuis 14 ans et des massacres récurrents, en violation du droit international qui interdit les punitions collectives à l’encontre des populations civiles.

Alors que le 23 mai 2021, Jean-Yves Le Drian mettait en garde contre « le risque d’apartheid », le 27 mai, la France s’abstient : sur un sujet aussi important que le respect des droits humains, on se demande quelle est la politique de la France.La création de cette commission d’enquête renvoie les USA, l’Union européenne et ses États membres ainsi que les défenseurs inconditionnels du régime d’apartheid israélien face leur responsabilité : pendant combien de temps vont-ils encore protéger l’État d’Israël et lui assurer une impunité criminelle ?

Israël a mis en place et maintient un régime institutionnalisé de domination raciale et de répression du peuple palestinien. La société palestinienne, les ONG de défense des droits humains, le dénoncent et le combattent en tant que régime d’apartheid."

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(Place de la Liberté - Toulon - la représentante du Mvt de la Paix et le représentant de VPJM83)


Nous appelons le gouvernement français à changer de position et à reconnaître l’Etat de Palestine. La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, doit faire appliquer toutes les résolutions utiles des Nations unies et entreprendre les démarches nécessaires à l’envoi d’une force de paix dans la région.

"Plus de 1 000 roquettes tirées vers Israël, des frappes continues sur la bande de Gaza, et au moins 55 morts : l’affrontement armé entre le Hamas et l’État hébreu fait craindre une « guerre à grande échelle »."
 [2]

La LDH demande la libération immédiate de Bertrand Heilbronn - 13-05-2021 : enfin libéré au bout de 5 heures de garde à vue...

Communiqué LDH - La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne fermement l’arrestation de Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), ce mercredi 12 mai, vers 19h00. L’interpellation est intervenue à la sortie de la délégation, reçue par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, dont il faisait partie.

L’interpellation réalisée par les fonctionnaires de police qui ont escorté la délégation interroge sur la nature et l’origine de cette décision. Elle fait suite à la décision, tout aussi contestable, de la préfecture de police de Paris d’interdire un rassemblement, organisé par le Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, à la suite des événements particulièrement graves qui ont causé la mort de nombreux civils en Israël et en Palestine. Ce rassemblement s’est déroulé pacifiquement sans trouble à l’ordre public. Une telle interdiction constitue une violation grave du droit de manifester et de la liberté d’expression.

Bertrand Heilbronn, âgé de 71 ans, est actuellement en garde à vue. La LDH demande sa libération immédiate.

Paris, le 12 mai 2021

JÉRUSALEM, ESCALADE DES VIOLENCES CONTRE LES PALESTINIENS, LA FRANCE ET L’UNION EUROPÉENNE DOIVENT AGIR ! Communiqué LDH

Ce qui est en train de se produire en Palestine et en Israël n’est que la conséquence d’une politique délibérée, celle du gouvernement israélien bien sûr mais aussi celle de la communauté internationale et, en particulier, celle des Etats-Unis de M. Trump.

Le mépris évident des droits du peuple palestinien, la volonté permanente de l’expulser de ses terres, l’interdiction de mener toute vie normale que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie, ne peuvent conduire qu’à des violences toujours plus fortes, toujours plus insupportables dès lors qu’elles frappent des populations civiles dont la Ligue des droits de l’Homme (LDH) entend rappeler qu’elles ne doivent, en aucun cas et quelles qu’elles soient, être frappées par un usage démesuré de la force, être victimes d’assassinats extra judiciaires ou être transformées en cibles indiscriminées.

Face à cette tragédie qui ne peut qu’aller toujours plus loin, l’Union européenne est incapable de mettre en œuvre une politique commune et la France a adopté une attitude qui met sur le même pied l’occupant et l’occupé.

Le président de la République doit se rendre à l’évidence. En traitant le gouvernement de M. Netanyahou, fidèle allié des régimes autoritaires européens, comme un interlocuteur fiable, la France n’a en rien contribué à la recherche d’une solution et a contribué au traitement d’apartheid que subissent le peuple palestinien et les citoyens arabes d’Israël.

La LDH appelle le gouvernement français à changer de position et à reconnaître l’Etat de Palestine. Elle appelle la France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, à faire appliquer toutes les résolutions utiles des Nations unies et à entreprendre les démarches nécessaires à l’envoi d’une force de paix dans la région.

Paris, le 12 mai 2021

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27.04.2021
EN ISRAËL, DES CAMPAGNES POUR ASPHYXIER LES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS ISRAÉLIENS, DU GOLAN ET DE PALESTINE
Rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (partenariat OMCT- FIDH, dont la LDH est membre)

Calomnies, campagnes de dissuasion auprès des donateurs, arsenal législatif restrictif, entraves judiciaires… Les manœuvres de dénigrement et de harcèlement, orchestrées par le gouvernement israélien, visant les ONG et les défenseurs des droits humains israéliens, du Golan et de Palestine prospèrent depuis 20 ans. Un nouveau rapport publié par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (un partenariat FIDH – OMCT) documente et analyse l’intensification de ces pratiques au cours des six dernières années, à la faveur des bouleversements provoqués par l’administration Trump aux Etats-Unis et de l’ouverture attendue d’une enquête par la Cour pénale internationale.

Les campagnes de dénigrement à l’encontre des organisations qui défendent les droits des Palestiniens et des Syriens sont en constante augmentation, notamment depuis 2015. Elles s’accompagnent de pressions accrues sur les donateurs internationaux ainsi que d’actes d’intimidation, de harcèlement judiciaire, d’interdictions de voyager, de déportations, de détentions arbitraires, d’attaques physiques et cybernétiques, ou encore de menaces de mort.

« L’ampleur de la pression exercée par les autorités israéliennes sur les ONG indépendantes atteint des proportions telles que l’exercice de leurs activités légitimes de défense des droits humains est menacé », déclare la présidente de la FIDH, Alice Mogwe. « Cette pratique odieuse doit être reconnue pour ce qu’elle est : une campagne de dénigrement éhontée qui tente de saboter le travail de défenseurs des droits humains résilients ».

Le rapport de l’Observatoire, intitulé Target Locked : The Unrelenting Israeli Smear Campaigns to Discredit Human Rights Groups in Israel, Palestine and the Syrian Golan , met en lumière la stratégie mise en place par le gouvernement israélien, et appliquée en particulier par le ministère des Affaires stratégiques et de la diplomatie publique (MSA), avec le soutien d’organisations inféodées au gouvernement. Cette stratégie vise à délégitimer les voix critiques de la société civile par des pratiques de dénonciation et de stigmatisation, en les associant fallacieusement à des terroristes ou à des antisémites ; à exercer des pressions sur toute personne ou institution offrant une plateforme à leur discours ; et enfin à faire activement pression pour réduire leurs sources de financement. Sa publication fait suite à une mission de terrain effectuée en Israël et en Palestine, et s’alimente de témoignages de représentants d’organisations de défense des droits humains palestiniens, israéliens et syriens.

« Ce rapport documente comment le gouvernement israélien continue notamment d’abuser de la lutte légitime contre le terrorisme pour réduire drastiquement l’espace de la société civile et faire taire toute voix critique. Il est urgent que les autorités mettent un terme à toute forme d’attaque et d’intimidation à l’encontre des défenseurs des droits humains et de leurs organisations, conformément à leurs engagements internationaux », déclare le secrétaire général de l’OMCT, Gerald Staberock.

Consultez le rapport disponible sur les sites Internet de la FIDH et de L’OMCT

(...) L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme est un partenariat de la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) qui vise à protéger les défenseurs des droits humains victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont toutes deux membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

Paris – Genève, le 27 avril 2021


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