IVG, retraites : un gouvernement en guerre contre les droits


article communiqué de la LDH  de la rubrique droits sociaux
date de publication : vendredi 5 novembre 2010
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Réforme des retraites : nouvelle journée d’action samedi 6 novembre.
Les manifestations programmées dans le Var :

  • à 10 h 30, au départ de la sous-préfecture de Draguignan
  • à 14 h place de la Liberté, à Toulon.

Une manifestation nationale pour défendre le droit à l’avortement et l’hôpital public est organisée samedi à Paris et rejoindra celle de l’intersyndicale contre la réforme des retraites.


Communiqué LDH

Paris, le 5 novembre 2010


Avortement, retraites : un gouvernement en guerre contre les droits

Le 6 novembre est un symbole.
Contrairement à ce que proclame le gouvernement, ce n’est pas le hasard du calendrier ou les dérives politiciennes qui l’ont fait. C’est la politique de mise en cause des droits sociaux qui en est en cause.

Retraites : si une réforme est nécessaire, ce ne peut être celle qui vient d’être adoptée. Elle ne changera en effet rien aux inégalités existantes, par exemple entre femmes et hommes, et à celles qui sont issues des places différentes sur le marché du travail. Elle condamne les salariés précaires à une fin de vie dans la pauvreté et ne tient aucunement compte des travaux les plus durs, effectués par les travailleurs les plus fragiles. Dire aujourd’hui que la baisse du montant des retraites est inévitable, c’est passer sous silence l’effrayante inégalité des revenus et des patrimoines. Et c’est surtout refuser de répartir différemment des richesses toujours aussi concentrées dans les mains d’une minorité de plus en plus étroite qui est l’objet de toutes les attentions des gouvernants actuels.

Avortement : c’est une liberté fondamentale pour les femmes. La liberté de disposer de son corps permet de faire ses propres choix de vie ; c’est un pas vers l’autonomie, c’est permettre aux femmes d’exister autrement qu’en tant que mères. Or, si de 1975 (loi Veil) à 2001 (loi Aubry) le droit à disposer de son corps n’a fait que progresser grâce aux luttes menées par les femmes, on doit constater que neuf ans plus tard rien n’est acquis ! La loi de 2001 n’a jamais été appliquée dans son intégralité, aujourd’hui la loi HPST s’attaque de fait à l’hôpital public et la loi de financement de la santé a mené à la fermeture de centres pratiquant les IVG.

Etre dans la rue pour manifester n’est pas « folklorique », contrairement aux déclarations des porte-flingues attitrés du président Sarkozy. C’est l’exercice de la démocratie. Nous nous souvenons que des manifestations fortes et nombreuses ont montré l’opposition à la politique de santé du gouvernement. Nous savons que l’opposition contre la réforme des retraites reste forte, qu’une écrasante majorité de nos concitoyens refuse cette « contre-réforme » injuste et soutient le mouvement social qui s’y oppose.

Le gouvernement dit qu’ « après le vote des parlementaires, tout est dit » et que « ce n’est pas la rue qui fait la démocratie ». « On ne peut pas changer la loi » disent-ils. Foutaise ! C’est une bêtise bien plus grave que les dérapages linguaux de Dati ou Hortefeux et Sarkozy n’est qu’un homme de petites histoires qui ignore la grande : 1936, 1944, 1958, 1968, 1995, 2006... Et ce sont les mêmes qui s’érigent en défenseur de la loi et du travail des parlementaires, qui transforment ces derniers en « godillots » manipulés par un pouvoir quasi régalien. Après avoir réduit à rien la négociation sociale, le gouvernement a montré son mépris du débat parlementaire en manipulant ordre du jour et effets de procédure, tel le vote de l’urgence. Et nous ne devons pas oublier que ce que la loi proclame, une autre loi peut le défaire. N’est-ce pas le même gouvernement qui, après chaque événement dramatique, avant même que la loi précédente ait trouvé de l’effet, en fait adopter une autre ? En deux ans, le code pénal a été modifié près de 80 fois !

Débat, manifestations, loi : où l’on voit que la démocratie est faite de droits civils et politiques et de droits économiques et sociaux. La LDH se reconnaît pleinement dans cette indivisibilité. Elle considère les droits sociaux comme des droits de l’Homme à part entière, soutient pleinement les manifestations du 6 novembre et y participe. Elle est avec les salariés et aux côtés de leurs organisations syndicales pour défendre un système de retraite solidaire et le système par répartition, seul à garantir les droits pour tous. Elle est partie prenante du mouvement des femmes et de ses organisations et agit pour le maintien du droit effectif à l’avortement et du droit aux soins de santé dont l’égalité d’accès n’est possible que dans le cadre du service public.

Manifestation nationale pour le droit à l’avortement samedi à Paris

[AFP – 5 novembre 2010 18h] – Une manifestation nationale pour défendre le droit à l’avortement et l’hôpital public est organisée samedi à Paris et rejoindra celle de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, ont annoncé vendredi les initiateurs.

Pour Maya Surduts, du Collectif pour les droits des femmes, la date qui avait été arrêtée le 6 mars, a été maintenue car, selon elle, "la France est un pays familialiste qui a beaucoup de mal à accepter et à reconnaître un véritable droit aux femmes de choisir leur maternité et de la planifier".

"L’avortement reste un tabou. Nous avons obtenu, sur le papier, un allongement des délais de 10 à 12 semaines, ce qui place la France dans la moyenne européenne, et la suppression de l’autorisation parentale pour les mineures, mais il y a de plus en plus de médecins qui refusent de pratiquer des IVG", explique-t-elle.

Beaucoup de structures privées ont fermé, les structures publiques ont été regroupées et la faiblesse du forfait payé par la Sécurité sociale pour les IVG rendent son accès de plus en plus difficile pour les 220.000 femmes qui y ont recours chaque année en France.

Trois associations féministes, l’Ancic (Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception), la Cadac (Coordination nationale pour le droit à l’avortement et à la contraception) et le Planning Familial, organisent cette manifestation nationale qui partira de la place d’Italie avant de rejoindre, place de la Bastille, le cortège contre la réforme des retraites.

"Au départ, la manifestation était nationale, mais compte tenu du mouvement contre les retraites, beaucoup de comités locaux ont décidé d’organiser une manifestation pour le droit à l’avortement dans leur ville, en même temps que celle des retraites. Il y aura donc aussi des manifestations locales, notamment à Poitiers, Orléans et Montpellier", a indiqué à l’AFP Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial.

La LMDE (Mutuelle des étudiants) et l’Unef (premier syndicat étudiant) ont aussi appelé à manifester, car "le droit à l’avortement devient un parcours du combattant".
"De plus en plus de femmes son découragées d’avorter ou se retrouvent sans solution au-delà du délai légal d ?avortement", ont-ils ajouté. [...]


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